À Marseille, cette autrice de BD aimerait faire un gros pan-pan cul-cul à « ceux qui exploitent et ruinent le monde », en commençant par déculotter les patrons de Monsanto, de Total ou les apprentis-sorciers de la 5G.
« Moi c’est Marc. Je suis cadre sup’ et je suis confiné dans ma résidence secondaire à Oléron. Ah ouais dès qu’on a su, on a quitté Paris ; à quatre dans un 80m2, non mais allô quoi. De toute façon, après tous mes déplacements en Chine, en Corée ou en Italie pour le boulot, j’avais besoin d’un break. » Jour 276 de l’Année exemplaire de la dessinatrice Lisa Mandel qui, pendant un an, pour tenter de couper court à ses addictions (clopes, alcool, junk food, jeux vidéo, « séries débiles »), s’est engagée à publier une planche de BD par jour sur son compte Insta. On y suit ses joies, sa discipline, ses crises d’angoisse, son expérience de l’épilepsie, la montée de la révolte populaire libanaise ou encore les états d’âme des bourgeois du confinement. Marc : « Du coup c’est télétravail. Je bosse dans une grosse compagnie de vente en ligne, c’est le buzz en ce moment. Pas toujours simple, mais on s’adapte. En tous cas chapeau le personnel soignant, c’est beau d’avoir une vocation (…) Un truc qui m’inquiète, c’est qu’on a laissé le duplexe vide, j’espère qu’on sera pas cambriolés (…) Quelle sombre période que la nôtre, mais qui nous ramène à une valeur essentielle… ne penser qu’à sa gueule. » En voilà un qui mérite la fessée.
Et tandis que ce marathon dessiné est devenu un album auto-produit en édition limitée ainsi qu’une expo des 365 planches visibles à la médiathèque Françoise-Sagan (Paris) jusqu’au 31 octobre dans le cadre du festival Formula Bula, la Marseillaise Lisa Mandel, 43 ans, par ailleurs héroïne à temps partiel pour les services secrets francophones sous le nom de Super Rainbow (Casterman, 2015), aimerait faire pan-pan cul-cul à « ceux qui exploitent et ruinent le monde », en commençant par déculotter les patrons de Monsanto, de Total ou les apprentis-sorciers de la 5G. « Alors on les prend tous et toutes, on leur enlève leur pantalon, on leur enlève leur slip, et on leur met une bonne grosse fessée des familles. Et ces belles fesses, là, qui ont été massées par des professionnelles, qui ont connues la chirurgie esthétique, qui ont été tonifiées par des coachs sportifs et nourries par des cuisiniers, à chaque fois qu’elles rougissent un peu plus, on leur explique pourquoi on fait ça. » Certes, en termes d’utopie, c’est un peu expéditif, mais ça claque.
Pour lire et se procurer l’album Une année exemplaire, c’est ici : https://lisamandel.fr/
L’exposition sera également visible du 6 au 8 novembre lors du festival Le Livre à Metz.
Image : Mademoiselle ma femme, de Vincente Minelli (1943).