« Decrescendo », le grand plongeon.
Antoine Valentinelli est assis, micro en main, à l’arrière d’une voiture qui roule à toute vitesse. Le regard lointain, à travers sa fenêtre, il lance les accords frappés frénétiquement sur le clavier d’un piano de son titre « Decrescendo ». Entre deuil et déni, Lomepal s’accroche, à son micro comme à ses sentiments.
Et puis, « tout s’éteint decrescendo ».
La voiture perd le contrôle et se retrouve plongée dans l’eau. Elle sombre alors, tout comme Lomepal sombre dans l’obscurité de ses pensées. Alors que son véhicule plongé dans le fleuve prend l’eau, Antoine Valentinelli reste lui dans le déni, micro à la main. Ralentir le rythme pour mieux repartir. « Mon Dieu, qu’elle me manque », comme si s’arrêter de prononcer ces paroles le ferait définitivement sombrer.
L’eau monte, mais lui ne bouge pas. Il n’a plus rien à perdre et s’accroche à une réalité qui n’est plus la sienne. Dans le déni vis-à-vis d’une relation passée, en train de sombrer dans une caisse, ses paroles comme une bouée de sauvetage qu’il n’a même plus envie d’attraper. Lomepal sombre dans ce fleuve de sentiments obscurs.
Un clip à l’allure de plan séquence réalisé par Dario Fau, qui est un habitué des courts-métrages musicaux de Lomepal. Des images qui illustrent parfaitement Mauvais ordre. Un disque qui court du rap à la chanson, du bio à la fiction, du mainstream au souterrain, du rap sensible au rap à punchline, du très produit au quasi acoustique et qui assume, pour de vrai, les cicatrices d’Antoine derrière le masque de Lomepal.