Le gouvernement d’extrême droite aurait exercé des pressions sur l’institution.
Tout à commencé avec un article sur le site d’info Magyar Idok, organe de presse officieux du gouvernement ultraconservateur de Viktor Orban. Alors que l’Opéra National hongrois venait d’annoncer 15 dates pour la comédie musicale Billy Elliot, dont la musique a été composée par Elton John, une chroniqueuse du site s’en est pris à la « propagande gay » qui selon elle est véhiculée par le spectacle.
Comme le relatent Les Inrocks, pour Zsofia N. Horvath, « Dare to be yourself », le titre du show, est « évidemment » une incitation « à l’homosexualité ».
« Comment est-il possible qu’une institution nationale telle que l’opéra aille à l’encontre des objectifs de l’Etat et se serve d’une performance faite pour les jeunes d’une dizaine d’années, les plus vulnérables, pour réaliser une telle propagande gay? » s’insurge-t-elle. Prenant pour prétexte le taux de natalité en chute en Hongrie, Horvath ajoute que « Promouvoir l’homosexualité ne peut pas être un objectif dans une situation où la population vieillit et diminue, et où notre nation est menacée par l’invasion étrangère », histoire d’allier homophobie et xénophobie en toute tranquillité.
Dans les jours suivant, l’Opéra national a annoncé l’annulation des représentations, officiellement car la campagne de presse avait fait considérablement baisser les ventes. C’est en tout cas la version du gouvernement, relayée par le Daily Beast : « Les représentations n’ont pas été annulées à cause de la polémique médiatique, mais à cause d’une baisse d’intérêt suite à la publication de ces articles ». Le média américain cite également l’analyse d’un éditorialiste du site de gauche Merce : « L’hypothèse la plus partagée est que le gouvernement a banni le spectacle. »