« C’est l’histoire d’une double sauvegarde » confie Kamal Kassar, le commissaire général d’Orient Sonore, Musiques oubliées, Musiques vivantes, l’exposition qui a pris possession d’une des vastes salles (800m2) du MuCEM, le 22 juillet dernier. « Une double sauvegarde, celle d’une collection de d’enregistrements du début du siècle dernier, et celle de musiques en voie de disparition dont on a organisé la captation » explique celui qui a crée au Liban en juillet 2009 la Fondation Amar pour l’archivage et la recherche sur la musique arabe, au lendemain du rachat de la Collection Annani qui comptait plus de 2500 disques 78 tours. Aujourd’hui, la fondation est riche de 10.000 pièces, cylindres de cire dont certains datent du XIXème siècle, bandes magnétiques et disques vinyles confondus.
Musiques oubliées, musiques vivantes.
C’est dans ce fond qu’a été puisée la soixantaine de disques de chanteurs et chanteuses des différents pays du monde arabe (Irak, Yémen, Syrie, Liban, Arabie, Egypte, Soudan, Tunisie, Algérie, Maroc…) présentés sur les murs du MuCEM, des disques dont le plus ancien date de 1903 et dont la plupart court sur les 30 premières années du siècle dernier, évoquant musicalement le mouvement de la Nahda (Renaissance) qui traversait le monde arabe depuis le XIXème siècle. Mais cette exposition qui présente ces trésors d’hier, s’est aussi attachée aussi à préserver des traditions orales dont nous n’avions aucune trace, car souvent pratiquées dans des régions reculées du monde arabe ou juste en voie disparition.
Des installations vidéo immersives
Filmées et enregistrées pour la plupart durant des heures par le réalisateur, directeur de la photographie et co-commissaire de l’exposition Fadi Yeni Turk entre 2016 et 2019, ces vidéos dont une douzaine d’entre-elles est présentée ici sous forme d’installations immersives d’une vingtaine de minutes, donnent à découvrir la diversité des sons, des chants et des rythmes des musiques arabes, qu’elles soient profanes ou sacrées, d’origine populaire ou savante. Ainsi nous partageons par exemple, les chants de travail et de divertissement des marins du Koweït qui depuis les années 70 ne sont plus chantés que par quelques artistes qui ont un rapport assez éloigné à la mer, mais aussi ceux des Kawliyyahs, des gitans d’origine indienne qui ont émigré en Irak au début du Xème siècle ou ceux des communautés chrétiennes (Syriaques, Assyriens et Chaldéens) de la région de Mossoul en Irak, durement touchées par les guerre menées par l’Etat Islamique.
« Certaines de ces traditions auraient finies au rayon des musiques oubliées sans l’intervention de la fondation Amar » aime à rappeller Kamal Kassar
Si tu ne vas pas au MuCEM, L’Orient Sonore ira à toi !
La scénographie de cette exposition signée Pierre Giner (Agence Trafik) a du faire au pied levé avec les nouvelles consignes sanitaires liées à la Covid 19, interdisant de fait l’utilisation de casques auditifs. Elle offre une réelle promenade dans cet Orient sonore, promenade au cours de laquelle son et espace interagissent et que l’on peut dans une certaine mesure prolonger ou entamer chez soi que l’on soit à Marseille ou loin du J4 via une mise en ligne des différents éléments vidéos, sonores et iconographiques de l’exposition à découvrir ici.
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L’Orient Sonore. Musiques oubliées, musiques vivantes au MuCEM (Esplanade du J4 – Niveau 2) du 22 juillet 2020 au 4 janvier 2021 de 10h à 20h. Port du masque obligatoire à partir de 11 ans. 11 € billet valable toute la journée et donnant droit aux expositions permanentes et temporaires du MuCEM – 7,5 € tarif réduit – 18 € billet famille.