Et prépare ainsi la venue du groupe à la prochaine Nuit Zébrée.
Vendredi soir, 21h passées, entrée du Bois de Boulogne, côté XVIe arrondissement. À la Fondation Louis Vuitton, qui promeut depuis une dizaine d’années les actions de mécénat culture engagé dans les années 90 par le groupe Vuitton, on visite l’expo Art Afrique, le nouvel atelier, qui dresse un focus sur la scène artistique africaine (de Malick Sidibé à Seydou Keita, de Chéri Samba à David Goldblatt), sur son dynamisme, sa modernité, et sa capacité à se souvenir de son passé traumatique (et de son présent aussi parfois), tout en se projetant vers un futur, plus lumineux sans doute. Dans les couloirs aérés du petit musée, une foule nombreuse, couleurs blanche, noire, d’autre, souvent très branchée, et parfois même porteuse des mêmes coiffures (ou à peu près) que celles proposées par le photographe nigérian J. D. Okhai Okeikere, s’articule et cogite. Et puis, clou de la soirée et raison première de la présence de toute cette petite assemblée dans le coin, les Béninois du Tout Puissant Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou , figure évidente de la scène musicale du Nord-Ouest de l’Afrique, qui viennent présenter, dans le hall d’entrée de la Fondation, leur dernier album en date, Madjafalao (« prends garde »), sorti l’an dernier chez Because Music.
Illustrer, musicalement parlant, une exposition présentant les figures d’hier, d’aujourd’hui, et de demain, de la scène picturale, photographique, et plastique africaine, avec la présence du groupe béninois, voilà qui n’est évidemment pas un hasard. Car Le Tout Puissant Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou – dont on est pas forcé de prononcer toujours le mot en entier… -, c’est l’incarnation même de cette Afrique qui dure, qui se renouvelle et qui traverse les générations, en en emmenant toujours de nouvelles dans son sillon. Plus de 500 chansons à ce jour, des dizaines d’albums, et un vide dans les années 90-2000, largement comblé depuis, avec la sortie de Cotonou Club en 2011 puis de Madjafalao en 2016 réceptacle idéal de cette fusion permanente de ce qui se passe en Afrique, et de ce qui se passe dans le monde, de l’afrobeat felakutien à la soul et au funk d’Occident, de la rumba du Congo au high-life ghanéen. Fusion totale.
Divinités vivantes au Bénin, et globalement, dans une très grande partie de l’Afrique francophone, l’Orchestre Poly-Rythmo a également, et évidemment, fait des adeptes de l’autre côté du monde, et dans cette Europe qui s’exprime, aujourd’hui, sur la carrière et l’influence de l’immense orchestre de Cotonou. Après la trinidadienne Calypso Rose il y a quelques mois, qui se souvenait de cette fois où, le temps d’un concert, le groupe était devenu « son » orchestre, c’est au tour de Patrice, dont on sait la pop humectée dans des provenances jamaïcaines, subsahariennes et caribéennes, de s’exprimer sur le groupe.
On peut revoir aussi le passage du groupe dans Plus Près De Toi, et dans ce Café Nova qui aurait rarement été remplis à ce point cette saison (en termes de musiciens comme en terme de public…) Et puis on va attendre, aussi, en plus d’autres témoigagnes à venir, la venue du Tout Puissant Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou le vendredi 23 juin, à l’occasion de cette Nuit Zébrée parisienne, la dernière de la saison, pour laquelle vous pourrez choper vos invitations dès le mercredi 14 juin, 13 heures.
Visuel : (c) DR