Rencontre avec l’énigmatique chanteur-rappeur à l’occasion de la sortie de son nouvel EP « Bokonzi »
J’ai rencontré Lova Lova quelques mois avant la sortie de son nouvel EP dans un cadre particulier, au bord de l’Océan Indien, sur l’île de La Réunion dans le cadre de son concert au festival Sakifo. L’occasion de découvrir en avant-première ce disque, et d’en savoir plus sur l’univers incroyable de celui que l’on surnomme le prophète post moderne, cyber-punk, homme des rêves, ou maître tonnerre. Wilfried Luzele, de son vrai nom, a grandi à Kinshasa, dans le quartier de Bandalungwa, au cœur de la bouillonnante capitale de la République Démocratique du Congo. Malin et débrouillard, la rue va être son terrain de jeu, il va se faire connaître en tant que rappeur mais aussi en tant que sapeur, en intégrant le clan des « Japonais ». Mais c’est surtout sa voix rauque et en même temps douce comme les chanteurs de rumba qui va le faire poursuivre sa carrière. Au fil de ses disques, Lova Lova dévoile une musique puissante qui fusionne les rythmes traditionnels de son pays avec le soukouss, le ndombolo, mais aussi avec le rock, le hip-hop et l’électro. Lova Lova cri la colère de la jeunesse, les espoirs et les luttes de son peuple face aux troubles politiques. En chantant en tshiluba, lingala, kicongo et en français, il partage sa poésie sur une musique nouvelle, d’une autre dimension, à l’image d’un Sun Ra ou d’un Franco et le T.P. O.K. Jazz à leurs époques.
Bokonzi, son nouvel EP produit par Benjamin Lebeau entre la France et le Congo, signifie le pouvoir, l’artiste y aborde les complexités de l’histoire congolaise, et des rapports humains.
Vêtu d’une cape rouge cousue sur une veste faites de matériaux recyclés, et portant des lunettes multi-visions, Lova Lova m’a raconté sa vie, des ghetto de Kinshasa, à son nouvel EP, sorti le 3 février dernier.