En 2025, on fait du neuf avec du vieux. Mattel sort une barbie à l’effigie de feu Aaliyah, les grosses souris Diddle sont relancés et la Hongrie de Viktor Orbán est toujours autant réactionnaire. Sauf qu’un morceau de rap, signé par Majka, est en train de casser Internet là-bas… et autant dire que ce n’est pas vraiment pour flatter le dirigeant hongrois.
En matière des droits de l’homme, la Hongrie, c’est une évidence, est très (très) loin d’être au top. Le pays a violé les principes de l’État de droit, à savoir l’indépendance de la justice, la lutte contre la corruption et le respect des droits des minorités… L’Union européenne a près de 20 milliards d’euros de financements à la Hongrie depuis la pandémie de covid-19, dont un milliard supplémentaire le 1ᵉʳ janvier 2025 : du jamais vu dans l’histoire de l’union. Sauf que Viktor Orbán, c’est pas vraiment un personnage commode. Depuis son retour au pouvoir en 2010, le Premier ministre et de facto dirigeant autoritaire de la Hongrie a enrichi tous ses proches et continue de persécuter minorités et médias. Nova évoquait son plan culturel cet été, et c’est pas joli à voir.
Le rap hongrois face à l’autoritarisme fasciste de Viktor Orbán
Mais face au despote, la culture fait front. Nova vous parlait d’un certain Azahriah, en juin dernier. Cet artiste, au succès fou, fait enrager Viktor Orbán en devenant pour la jeunesse hongroise le symbole du rejet grandissant du dirigeant nationaliste au pouvoir depuis quinze ans. Azahriah n’est plus seul apparemment, puisque, depuis deux jours, un morceau est en train de casser Internet en Hongrie.
« Csurran, cseppen », le morceau satirique qui s’attaque au “Premier ministre corrompu”
Signé par un autre rappeur Majka, de son vrai nom Peter Majoros, le titre est baptisé « Csurran, cseppen » (n’ayant pas de traducteurs hongrois à disposition, voilà ce que les sites de traduction nous proposent « Goutte à goutte »). Même si vous n’avez pas fait de hongrois LV2, il est tout de suite possible de comprendre la satire puisque le clip parle de lui-même. Le “Premier ministre corrompu”, d’un pays imaginaire baptisé “Bindjistan”, “donne enfin une interview” après huit ans au pouvoir, mais “un jeune blond en chemise blanche [aux airs troublants de l’opposant Peter Magyar] verse du sérum de vérité” dans son verre. Un peu défoncé, le leader balance la vérité sur son régime, à savoir qu’il fait tout… pour la thune.
Toute correspondance avec la réalité n’est que PUREMENT fortuite
Les commentaires (en hongrois) applaudissent, se marrent, rient jaunes, kiffent le morceau… et rappellent ironiquement que l’intrigue est BIEN SÛR basée sur une histoire fictive. Les personnages de l’histoire sont des personnages BIEN ÉVIDEMMENT fictifs et toute correspondance avec la réalité n’est que PUREMENT fortuite. D’autant que Majka frappe là où ça fait mal, puisque le ministre le plus important d’Orbán, Antal Rogan, vient d’être sanctionné par les États-Unis. Ce chef de cabinet, qui contrôle les services de renseignement et de communication hongrois, a écopé d’une sanction « pour son implication dans la corruption » sous l’administration de Joe Biden.
Un nouveau membre de la broligarchie américaine ?
Logiquement, Viktor Orbán est un grand fan de Donald Trump, bien qu’il n’ait pas répondu présent à sa cérémonie d’investiture. Le leader hongrois n’aurait-il soi-disant pas été invité dans la broligarchie testostéronée fascisante américaine ? Ça ne saurait tarder, puisqu’il a déjà rencontré plusieurs fois le 47ᵉ président des États-Unis…