5 ans passés à mimer une machine qui fait pleuvoir les billets avec les mains, 5 ans à mettre Mother Russia dans un verre, 5 ans de Kathy “Make it Rain” Yaeji Lee.
Originaire de Brooklyn, la productrice a entamé son parcours en s’appliquant derrière les platines, et quand Yaeji sort le weekend, c’est dans les soirées house new-yorkaises qu’on la retrouve. Ses années universitaires, elle les occupe en squattant les studios de la radio de son université, puis se met à produire dans sa chambre, via des logiciels trouvés sur le net, et place ses premiers lyrics sur des mélodies.
Aujourd’hui, Yaeji décrit ses textes comme des sortilèges (Spell en est un bon exemple), comme si elle voulait insuffler une ambiance, un état d’esprit, prendre le contrôle de nos cerveaux le temps d’un morceau. Inspirée par les genres musicaux qu’elle côtoie, entre house et hip-hop, elle sort son premier Ep intitulé de manière éponyme yaeji. Paru la même année, le projet que l’on célèbre aujourd’hui s’intitule sobrement Ep2, un disque qu’elle avait partiellement teasé lors de son set à Boiler Room, en 2018.
EP2 est un projet bilingue. Yaeji, qui a grandi aux États-Unis, est également originaire de Corée du Sud. Deux influences culturelles et linguistiques qu’elle souhaite combiner dans cet EP où se mêle à la fois l’anglais et le coréen, langue parlée dans son foyer. Pour Kathy Yaeji Lee, la langue sud-coréenne est en quelque sorte son langage crypté, celui avec lequel elle livre l’intimité de ses textes.
Quand elle a commencé à jouer, à écrire et à se produire sur scène, c’était face à un public américain, qui ne comprenait pas le coréen. Yaeji pouvait donc s’exprimer de manière très personnelle, intime, puisque de toute façon, personne ne comprenait l’entièreté de ses paroles. Avec le temps et le succès, l’intimité et le confort derrière lequel se cache Yaeji disparaissent peu à peu, aujourd’hui des fans coréens viennent voir ses performances aux 4 coins du globe.
L’ EP2 se conclut par une version de « Passionfruit » de Drake, un titre repris aux goûts de la chanteuse qui y ajoute autotune et murmures hypnotisants, mais si votre humeur est à la danse, on vous conseille le morceau le plus entraînant du projet, “Raingurl”, de quoi faire pleuvoir les moves de danse sur le dancefloor.