Après « la belle sueur » de son live fébrile à Nova, ce musicien de pop androgyne nous transmute dans un remake de Code Quantum.
« Plaine brûlée, noyée, on te détourne de l’essentiel / Jamais j’irai à ton encontre, à ton insu / Fini, j’oublie tes alentours, ton goût du miel / Tu es lentement tuée / et cette voie est sans issue. » Sur sa chanson Essentielle tirée d’un second album intitulé Tempéraments (2019), Malik Djoudi n’évoquerait-il notre bonne vieille Terre, maltraitée de longue date ? « Vieillie, enlaidie à coups de foudres de bulldozers, tu as riposté / Mais ce n’est pas dans ta nature. » Quand on lui demande quelle est son humeur, d’instinct, vis-à-vis du futur, la réponse est nette : « Sceptique. »
Mais son tempérament se « désiste des eaux troubles », comme l’affirme ce quadra poitevin récemment installé à Paris, qui vient de publier en vinyle le remix de ses propres chansons par Yuksek, Chloé, Léonie Pernet et Myd. Ainsi, lors de son live à Nova, lorsque ce protégé d’Etienne Daho se lance dans une reprise au ralenti, murmurée, du hit mammaire de l’été 1987, Boys boys boys (summertime love) de l’Italienne Sabrina, on comprend mieux ce fantasme énoncé à bord de notre arche : changer de peau, de pays, d’âge ou de classe sociale tous les jours, être un chien errant d’Albanie ou un roi paré « à foutre la merde », comme dans la série spatio-temporelle idéale des années 90, Code Quantum. Alors pourquoi pas une insouciante bimbo de piscine ? Oh bravo.
Pour voir le mini-concert de Malik au rez-de-chaussée de Nova, c’est là.
Visuel © Code Quantum, de Donald P. Bellisario (1989-1993).