Les soignants sont dans la rue pour alerter sur la situation dans les hôpitaux publics.
« Nous avons le cœur brisé », déclare le Collectif Inter-Urgences dans leur communiqué de presse. Dans les hôpitaux publics, les conditions de travail du personnel se dégradent depuis plusieurs années, ne leur permettant plus d’exercer leur profession correctement. Ce vendredi 14 février, la journée de l’amour, les soignants « manifestent leur amour à l’hôpital public ». Un jour qui n’a pas été choisi au hasard. « On veut marquer le coup », déclare Inès Gay, infirmière et membre du collectif Inter-Urgences au micro de Clémentine Spiler.
« On a besoin d’avoir confiance en quelqu’un qui veut vraiment sauver l’hôpital »
Après plus d’un an de mobilisation, les revendications proposées à plusieurs reprises n’ont toujours pas encore été entendues. « On n’a pas besoin d’une prime par ci ou d’une prime par là, explique Inès Gay.« On a besoin d’avoir confiance en quelqu’un qui veut vraiment sauver l’hôpital ». Le manque d’effectifs et le manque de moyens empêchent le personnel de « soigner de manière humaine. On ne peut pas faire le travail de quatre personnes quand on n’est que deux », poursuit Inès Gay.
La dernière revendication en date ? Celle des lits. À l’hôpital public, les équipements manquent et des patients se retrouvent hospitalisés sur ce qu’il reste : des brancards. Un drame survenu à l’hôpital Lariboisière à Paris en décembre 2018 témoigne de cette crise des hôpitaux et du manque de matériel. Une patiente de 55 ans est décédée après douze heures d’attente sur une civière. « Être hospitalisé sur un brancard augmente la mortalité et ce n’est pas la première fois que ce genre d’évènement se produit », confirme l’infirmière.
« On se dirige vers de l’incompétence généralisée »
Si rien n’est fait rapidement, selon Inès Gay, « on se dirige vers de l’incompétence généralisée qui va accentuer les inégalités sociales de santé ». Des conditions qui font fuir le personnel. Les écoles ne se remplissent plus, et les postes vacants ne se pourvoient pas. « On a besoin d’une réforme de tout l’hôpital et de manière profonde ». La manifestation d’aujourd’hui traduit un véritable problème dans les hôpitaux publics : « Ils vont si mal que même les médecins prennent leur défense, raconte Inès Gay avec étonnement. Une solidarité se crée et elle n’était pas là avant ».
L’interview complète d’Inès Gay est à retrouver dans Today’s Special.
Visuel © Instagram du Collectif Inter-Urgences