Retour à la peinture, rétrospective au musée d’Art Moderne.
Au cours des années 60 et 70 on a oublié que – en dehors du Pop art -, les démarches intellectuelles écrasèrent tout sur leur passage. Les intellos de l’Art Moderne, minimalistes, dadaïstes arrivaient avec un demi-siècle de retard… Ça s’appelait déjà performances, installations, conceptuel, support surface, vidéo art… Et toute représentation était proscrite. On exposait du rien, de l’idée, on détournait jusqu’à l’idée même de l’Art.
Galeries , marchands et artistes firent faillite… et au fond du concept, il fallut bien respirer un peu, redonner le coup de pied qui permet de refaire surface…le retour des artistes PLASTICIENS !
Et le miracle se produisit en international : un peu partout dans le monde, des artistes indépendants, soutenus par des galeristes dynamiques, reprirent le pinceau et la toile, la « barbouille » comme disaient les détracteurs de l’ »art bourgeois de la représentation » .
Puis un critique italien, Achille Bonito Oliva, nomma cette renaissance La TRANSAVANTGARDE. Car en Allemagne, France, US, Espagne, Italie, des peintres avec chevalet et pots de peinture.
En Italie, les 3 « C » : Sandro CHIA, Clemente et Enzo Cucchi, en France le neo classique Garouste et aussi la FIGURATION LIBRE, découverte par le critique Bernard Lamarche Vadel ( Combas, Di Rosa), en Espagne Miquel BARCELO, aux US Julian SCHNABEL le monumental, et David Salle, mais aussi Kenny SCHARFE puis BASQUIAT…
En Allemagne ce fut une ruée : Georg Baselitz, Immendorf, Jiri Dokoupil, Milan Kunc, Salome et Castelli, Anselm Kiefer, tous peignaient de grandes toiles avec une base expressionniste, forte et échevelée, et justement celui que Paris invite aujourd’hui au musée d’art moderne: MARKUS LUPERTZ .
Pour s’imposer au panthéon des artistes, devenu un club fermé d’intellos ne jurant que par Duchamp, tous ces nouveaux se lancèrent dans de grands formats, hommage aux muralistes mexicains des années 30 et 40. ( OROZCO, SIQUEIROS, RIVERA..)
Et presque tous ces nouveaux peintres choisirent l’expression forte , colorée, grande et imposante, prouvant que la « peinture-peinture » n’avait pas pris une ride. Des corps, des bars, des foules, des lieux, des scènes épiques ou symboliques… Voilà pour quoi il faut replacer Markus Lupertz dans ce contexte de renouveau pictural mondial des années 80, et lui, l’allemand se paya le luxe de peindre des sortes de monuments à la guerre avec casques allemand, en version romantique ! (entre ex voto et monuments aux morts)
Allez voir tous ces noms de bons peintres plasticiens sur livres ou écrans, et vous verrez la force de la figuration , lorsqu’elle est libre et inspirée.
MARKUS LUPERTZ – retrospective au musée Art Moderne Av du président Wilson . paris 16
Jusqu’au 19 juillet . 2015