Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de l’hexagone au pied de la Grande Bleue, à Marseille et dans les environs. Rendez-vous en bas parce que c’est là qu’est secouée la pulpe !
Mardi 10 :
12ème édition du NouvoMonde, le festival de cinéma en pays aixois. Parfait pour notre bilan carbone, ce festival nous offre une ouverture cinématographique à 360°, bien au-delà de nos frontières et sans même quitter le fauteuil d’une salle obscure. Inaugurée vendredi dernier à Trets, cette nouvelle édition du festival NouvoMonde déroule reprend ses projections aujourd’hui et ce jusqu’au 15 octobre. Au programme de la journée deux projections : A 14h, Centaure (2018, en vostfr), un drame du réalisateur kirghiz Aktan Arym Kubat dans l’amphi 4 de l’Université d’Aix-Marseille (29, av Robert Schuman — Aix — Entrée Libre). La projection sera suivie d’une rencontre avec Marc Baschet, le producteur du film. A 20h, au Cinéma Mazarin (6, rue Laroque — Aix — de 7,20 € à 10,90 € selon les abonnements et réductions) projection en avant-première (sortie officielle, le 8/11) de Goodbye Julia (2023) du Soudanais Mohamed Kordofani. Présenté en Sélection Officielle dans la catégorie Un Certain Regard (une première pour un réalisateur soudanais), ce premier film lui a valu de recevoir le Prix de la Liberté. Plus récemment encore, son film a été doublement récompensé lors du Festival War on Screen de Châlons-en-Champagne où il a décroché le Prix du Jury Presse et celui du Public. Une rencontre animée par Pauline Cherbonnier, doctorante contractuelle en histoire à Sciences Po Aix prolongera la projection. (Pour tout savoir des projections jours à venir, cliquez ici ou plongez plus bas, à jeudi car rien demain mercredi.)
Ça jamme aux Réformés. Un public enthousiaste accueillait la semaine dernière la reprise de la 3ème saison des jams initiées par le multi-instrumentiste Cyril Benhamou. La recette est simple : une basse batterie qui tient la baraque, Cyril B aux claviers et aux mic, plus quelques invités triés sur le volet par l’animateur-maison, auxquels se greffent des musiciens de passage qui ont compris que ce rendez-vous hebdo était aussi le leur. Et le résultat enthousiasmant ! Côté public, il n’y a pas photo. Ce n’est que du plaisir, un plaisir qui donne une vibe chaleureuse et fraternelle à ce beau bar, à ce resto en étage avec terrasse. Un mardi soir heureux ! (Dès 2Ih aux Réformés — au 4ème étage (via ascenseur) du cinéma Artplexe — Entrée par les Allées Gambetta — Entrée libre, consommation conseillée.).
Mercredi 11 :
On chille au Talus. Si le mardi, c’est ravioli et jam aux Réformés. le mercredi, c’est utopie et chill au Talus. Tant pis pour la rime, je l’ai dans … ou plutôt sans plus-value. Rime très pauvre donc, ce qui ne nous empêche pas de rejoindre le Talus pour profiter du temps qui passe, prendre l’apéro ou grignoter un morceau seul ou entre amis tout en prenant un bain de bonnes ondes sur fond de Jardin Sonore lors du concert/performance de Wild Anima. Cette musicienne et artiste multimédia, passionnée de musique des plantes et d’écologie cultive une électro planante, croisant dans son labo comme en public, boucles de voix, sons de synthé analogiques et notes de lyre. Pourquoi se mettre la rate au cours bouillon, on est mercredi et le Talus nous propose une pause dans son Jardin Sonore. (De 17h30 à 22h au Talus — 598, rue St-Pierre — 13010.).
Lessons for Cadavers de Michelle Moura, proposé à La Friche par Actoral. Rendez-vous au petit plateau pour découvrir la performance pour trois danseurs, chorégraphiée par Michelle Moura sur une musique de Kaj Duncan David. Ici tout s’emmêle : crise du capitalisme, drames de la migration et catastrophe écologique. Dans un monde à l’agonie, la chorégraphe brésilienne actuellement installée à Berlin, « investit le langage et la force d’exagération, mobilisant la figure du mort-vivant pour dessiner ces existences à bout de souffle. ». Hyper-expressionniste, drôle, absurde voire grotesque, Lessons for Cadavers répond à la peur et à la haine distillées par des politiques mortifères. De quoi recadrer nos pensées moroses et « célébrer la condition humaine sans craindre le ridicule » assène le dossier presse. . (A 19h30 au Petit Plateau de la friche La Belle de Mai — 41, rue Jobin — 13003 — 16 €, tarifs réduits : 12 € et 8 € — réservations au 04 91 96 53 49.).
Actoral, les DJ’s de Maraboutage et Cakes da Killa investissent le Grand Plateau de la Friche. Actoral, le Festival international des arts & des écritures contemporaines ne s’interdit rien, pas même de faire la fête en revendiquant ses marges et ses avant-gardes. Au côté des DJs Scrap Coco et Geo le Lion, membres fondateurs du collectif Maraboutage, Actoral convie Cakes da Killa, figure de proue de la révolution queer au sein de la scène hip-hop new-yorkaise, depuis une dizaine d’années. Désormais basé à Atlanta, le fin lyriciste aux textes sans filtre a publié il y a tout juste un an, Svengali, un opus long format qui a pour principal sujet, l’amour. Plus introspectif, cet album aborde toutes les facettes d’une love-story, de la rencontre à la rupture, car avec lui aussi, les histoires d’amour finissent mal. Moins écorchés que par le passé, moins rugueux aussi, ses tracks aux confins du hip-hop et de la house laisse planer une vibz plus souple, presque jazzy. A découvrir ou à retrouver. (De 21h à minuit au Grand Plateau de la Friche La Belle de Mai — 41, rue Jobin — 13003 — 15 €, tarif réduit : 10 €.).
Jeudi 12 :
Projection d’OM, Dans Les Yeux des Miens à Coco Velten. Avec “OM, Dans Les Yeux Des Miens”, son dernier film documentaire, le journaliste et réalisateur Philippe Pujol (Prix Albert Londres en 2014 pour Quartiers Shit, une série de 10 papiers publiés sur son blog) s’intéresse snas ballon rond au pied mais camera à l’épaule, aux supporters de l’OM. Pendant un an, il a rencontré, côtoyé, interviewé ses amoureux de la seule équipe française championne d’Europe, et aussi, et surtout de leur ville. Car à Marseille, le foot est plus qu’un simple jeu et l’OM, plus qu’une équipe, autour de laquelle gravitent des supporters de toutes origines géographiques, sociales ou culturelles. Ensemble, ils font de ce club, une des grandes équipes au monde. A l’instar du regretté Dépé, légende des travées du Vélodrome qui haranguait dos à la pelouse, ses troupes à chaque match et disait : « je regarde le match dans les yeux des miens », Philippe Pujol pourrait préciser en parlant de ce documentaire qui dure le temps d’un match, arrêt de jeu compris (98mn) :« qu’il regarde sa ville dans les yeux des supporters de l’OM » comme le glisse justement le dossier de presse en conclusion. Le film sera suivi d’un débat avec des intervenant.e.s. (Dès 19h dans la Halle de Coco Velten — 16, rue Bernard du Bois — 13001 — Entrée libre et gratuite, mieux vaut arriver tôt, jauge limitée.)
Vendredi 13 :
Accoules Sax lance la saison de la Mesòn. Dans les rues du quartier des Reformés, de la Place Stalingrad à la rue Consolat avec de multiples arrêts ici et là histoire de se rafraichir le gosier, Accoules Sax, la fanfare historique marseillaise déambulera à partir de 18h. A 20h, ces 7 musiciens dont certains, les plus anciens de la bande, peuvent se targuer de 35 années au service du funk, chaufferont à blanc le sol et l’air de la Mesòn, invitant tous les spectateurs de cette salle intimiste au bar accueillant, à entrer dans la danse. Et voilà comment – dans la joie, la bonne humeur et la sueur – la Mesòn relance sa prog’. Une prog à découvrir ici pour ce préparer un hiver des plus chaleureux, en attendant les beaux jours. (Dès 18h dans les rues et bars des environs des Réformés et à partir de 20h à la Mesòn — 52, rue Consolat — 13001 — libre participation.).
Vernissage de Nature Humaine, une des 40 expos de Marseille Photo. Marseille, ville de lumière honore la photo depuis hier et jusqu’au 24 décembre au fil d’une quarantaine d’évènements organisés par 22 lieux et regroupant pas moins d’une centaine de photographes. Une virée sur le site de la manifestation est vivement conseillée. Citons comme entrée en matière, le vernissage ce soir de l’exposition collective Nature Humaine à l’Atelier Seruse. Découvrez les photos deJulia Gat, Marine Danaux, Alexis Hellot, Matthieu Faure, Benoît Bertand, Fanny Magot, Yann Longobardi et Emmanuelle Rico Chastel. 8 photographes qui ne se connaissaient pas forcément avant d’être conviés par la galerie éphémere à se retrouver. 8 regards professionnels ou amateurs, 8 perceptions de la Nature Humaine à découvrir jusqu’au 29 octobre. En préambule de l’expo, un court texte dont voici un extrait, donne la tonalité : « Le photographe, comme un beatmaker, joue l’image. Il bat la mesure au fil de ses pas, rencontre son sujet, crée du rythme et affleure son propos. Par le réel ou l’imaginaire, il semble que nos capacités sensorielles, émotionnelles et relationnelles sont celles qui nous aident le mieux à appréhender le monde afin d’encourager son battement… La 5ème édition de Nature Humaine présente huit artistes qui titillent et miroitent nos émotions. ». Le photographe comme un beatmaker, une idée séduisante, qui incite à visiter cette expo et un accrochage qui font danser les yeux sur 8 mesures, démesures. A voir ! (Vernissage à 18h à l’Atelier Seruse — 25, rue d’Isoard — 13001 — à voir le week-end de 14 à 19h jusqu’au 29 octobre, soit 3 week-end seulement — Entrée libre.).
La Chambre é-laboratoire d’Ahamada Smis et Uli Wolters. La Cité de la Musique Marseille est un lieu de formation où de nombreux cours dans de multiples disciplines sont donnés, de diffusion aussi, dans son auditorium principalement et de création. C’est en tout cas l’objectif des Chambres é-laboratoires proposées par l’institution de la Porte d’Aix qui rayonne aussi dans d’autres quartiers de Marseille. Ainsi, deux artistes se retrouvent quelques jours en amont de la représentation, travaillent, expérimentent et présentent le résultat le jour J. Les premiers à passer en cuisine pour nous mitonner un rendez-vous musical digne d’un chef (d’orchestre) étoilé sont le musicien et slameur comorien de Marseille, joueur de dzenzé, gaboussi, kayamb et ordi Ahamada Smis, et l’un de ses acolytes sur scène depuis quelques créations, le souffleur et expert en MAO Uli Wolters. Ce spectacle en devenir connaitra un prolongement au Zef dans une version plus élaborée où la cuisine ne sera plus juste évoquée par des samples enregistrés en cuisine ou comme une allégorie des minutieux préparatifs, mais aussi pour ses mixes de saveurs, ses émulsions et autres temps cuissons. En un mot comme en cent, nos papilles gustatives et auditives seront à l’honneur puisque comme le proclame l’argu de la soirée : « nos estomacs ont des oreilles ! ». Histoire de refiler la métaphore, venez déguster en avant-première ces amuse-oreilles avant de passer à table dans un futur pas si lointain, d’autant qu’après leur perf’ il sera toujours temps d’en discuter autour d’une verre au bar de la Cité de la Musique. (A 19h30 à la Cité de la Musique Marseille — 4, rue Bernard du Bois — 13001 — 12 €, tarif réduit 8 €.).
Samedi 14 :
Don & Françoiz en pleine forme à la Mesòn. Leur concert initialement prévu en ouverture de saison de la Mesòn, le mois dernier avait été annulé en raison d’une maladie intempestive de la chanteuse. Partie remise ! Don Nino (Nicolas Laureau de son vrai nom) & Françoiz Breut seront bel et bien là ce soir pour nous donner à découvrir les chansons de Cover Songs in Inferno, leur premier ensemble, même si ils se connaissent et s’apprécient depuis des lustres (20 ans au moins). Opus de reprises uniquement, Cover Songs in Inferno a été conçu pendant le confinement. La chanteuse a sélectionné les titres, des emprunts aux répertoires de Jefferson Airplane, Black Sabbath, Kinks et autre Cramps… que Don a entièrement joué et produit. Un des dix covers est un titre – Oh My Son – du musicien basé à Pantin. Un album qui réussit le tour de force de présenter une belle unité tout en soignant des nuances et des atmosphères non redondantes. A découvrir à la Mesòn, la salle idoine pour ce projet. (Dès 19h30 à la Mesòn — 52, rue Consolat — 13001 — 15 €, tarif reduit : 13 €.)
Oni Giri fête la sortie du Jardin des Rêves au Roll’Studio. Au lendemain de la sortie de son deuxième opus et de leur concert le soir même au Fort Napoléon (La Seyne s/Mer), le quintet marseillais Oni Giri donne à entendre son nouveau répertoire au Roll Studio en plein cœur du Panier. Quartet à sa création, Oni Giri réunissait alors, en 2019, des collègues de la classe de jazz du Conservatoire Pierre Barbizet autour des compositions du pianiste Rémi Denis : le contrebassiste Damien Boutonnet, le batteur David Carmiel et le saxophoniste Sai Nagoya. Upgradé en quintet depuis l’automne dernier avec l’arrivée du trompettiste et bugliste Christophe Leloil, Oni Giri livre 8 nouveaux titres toujours composé par le pianiste, puissants et néanmoins oniriques comme le laisse deviner l’intitulé de cet opus totalement auto-produit et auto-distribué en CD et en numérique via son bandcamp. Force poétique de l’interprétation et diversité des thèmes sont les deux atouts majeurs, le terreau fertile de cet album à découvrir ce soir à Marseille et à la fin du mois (le 27/10) au Sunside à Paris. (Dès 19h30 au Roll’ Studio — 17, rue des Muettes — 13002 — 15 € + 3 € d’adhésion annuelle.).
Dimanche 15 :
Le Dub et la Pétanque ont rendez-vous au Chapiteau. Joue-t-on à la pétanque en Jamaïque ? Je ne crois pas. Après une rapide recherche sur le net, ne figure aucun tournoi sur l’île qui a successivement vu naitre le mento, le rocksteady, le ska, le reggae, le dub, le rub-a-dub et j’en oublie certainement. Si on a souvent vu Bob Marley taper dans un ballon rond, on ne l’a jamais, je crois, surpris en train de lancer le cochonnet. Pas plus que Lee Perry d’ailleurs ou qu’aucun des Wailers ! C’est peut-être regrettable mais c’est ainsi, et quand bien même, cela n’empêche pas la pétanque et le dub d’avoir rendez-vous avec plus d’assiduité que jazz et java, au Chapiteau, un ancien boulodrome, car dub et pétanque partagent la même passion pour les effets. Sans effet, la pétanque ou le dub n’ont pas plus de saveur qu’un couscous sans harissa ! Pour participer, il suffit de venir avant dès 14h00 avec deux potes, constituer une triplette et de payer une contribution de 15 € (soit 5 € par participant). Pour être sûrs de participer, il est possible de d’inscrire sa triplette en amont via shotgun. Le chapiteau peut fournir quelques jeux de boules, mais vaut mieux amener les siennes. Le tournoi démarrera à 15h30 précise. Tout au long de l’aprem et du début de soirée, les DJs du Massilia Hi-Fi (Mezcal, Dedoo, Mat Low, et Arcuate), le vétéran Doctor X-Ray que tu as forcément connu aux platines en soirée, dans l’une de ses boutiques (Disc’Over rue Jean Roque puis Cours Lieutaud) ou entendu sur Grenouille lors de feu son hebdo (désormais optionnelle puisque calée le cinquième mardi soir du mois, si et seulement si cinq mardi dans le mois), et le MC Baltimores. Ce dernier, enn combinaison avec Dedoo du crew Massilia Hi-Fi, lâchera le 10 novembre prochain Global Crisis, un album vinyle conçu pendant la pandémie. A vos boules, prêt, tirez ou pointez et que le meilleur gagne, gagne, gagne, gagne… De nombreux lots pour les vainqueurs ! (dès 14h pour les dernières inscriptions, 15h30 pour le tournoi au Chapiteau — 28, traverse Notre-Dame du Bon Secours — 13003 — 5 € par participants, entrée libre et gratuite pour les supporters et spectateurs — Jusqu’à 23h — Le match de rugby France/Afrique du Sud sera retransmis.).