Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de l’hexagone au pied de la Grande Bleue, à Marseille et dans les environs. Rendez-vous en bas parce que c’est là qu’est secouée la pulpe !
Jeudi 11 :
Jungle Plage, deux expos au Poulpe Fiction. La street photographe Anik Cohen qui a l’œil (et le bon) et l’illustratrice Nogabe se partagent les clous et les murs du Poulpe Fiction. La première accroche Plage comme une image, une expo photo (tirages papiers et aussi sur coussins ou sous verres) réalisée au gré de ses déambulations en ville, sur la corniche pendant que Nogabe donne à voir, elle, ses Espèces Protégées, série d’illustrations animalières au fusain. Le tout est l’occasion qui plus est de boire un verre dans une chaleurseuse ambiance musicale. (Dès 19h et jusqu’au 1er juin au Poulpe Fiction — 19, rue Glandèves — 13001 — Entrée libre.).
Ramina regâte le coin au Makeda. En février dernier, Ramina, réseau d’aide et d’accueil citoyen aux mineur.es isolé.es étranger.es tout juste arrivé.es à Marseille, décidait de gâter le coin, une première fois au Makeda. « Gâter le coin » signifie à Abidjan, que tu réalises des prouesses dignes d’être soulignées. Un coin que l’asso marseillaise a placé au croisement de la solidarité et de la musique. Œuvrant sans salarié, ni argent public, ces bénévoles ont besoin de notre soutien financier pour mener leurs actions. C’est pourquoi, la structure a fait appel à des artistes pour les soutenir et créer ces moments de rencontres. Pour ce deuxième volet au Makeda, ils ont convié le duo bass-music Baja Frequencia, Baltimores et Dedoo MHF, Dj Rebel et Pola Soa. Du beau monde pour une soirée qui comme la première participera à aider les opés de Ramina qui récupère l’intégralité de la recette. Merci au Makeda. (Dès 19h30 au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — Marseille — Early Birds : 12€ / Prévente : 15€ / Sur place : 20€.).
La Nuit des Griots s’installe à la Cité de la Musique. Forte en sentiments contradictoires, cette 3ème soirée de la 8èmeédition de la Nuit des Griots nous entraine des larmes aux rires, de la tragédie des règlements de compte sur fond de trafics de drogue dans les cités des Quartiers Nord de Marseille aux chroniques cocasses de la vie quotidienne d’une jeune Burkinabée installée à Paris. Elégie d’Exil est une pièce du MC auteur, compositeur et slameur, Mbaé Tahamida Soly, dit Soly. Accompagné par le joueur de n’goni Salif Diarra, celui qui a démarré à la Savine au sein des B.Vice où il est aujourd’hui encore médiateur socio-culturel, présentera dès 20h15 le texte de sa pièce, soutenu par le joueur de kora Salif Diarra et un trio d’acteurs dont la metteuse en scène N’tsende. La soirée se prolongera une heure plus tard par le One Woman Show de Roukiata Ouedraogo, une comédienne qui a su prendre au fil des ans le virage du seule en scène, confrontant non sans humour les modes de vie des deux côtés de la Grande Bleue. Ses constats font rire et remettent souvent les idées en place à ceux qui oublieraient qu’au-delà de nos différences, nous sommes toutes et tous des êtres humains dignes de respect. (Dès 20h à la Cité de la Musique — 4 Rue Bernard du Bois — 13001 — 17€.).
Vendredi 12 :
Rendez-vous à la Belle Fête de Mai. Peut-être n’ont-elles plus le faste des années d’antan, mais les fêtes de quartiers restent et demeurent un temps fort de la vie de ces bouts de ville qui comptent souvent autant pour leurs habitants que la ville dans laquelle ils s’inscrivent. On est de La Belle de Mai, du Panier, du Plateau ou des Aygalades autant que l’on est de Marseille. C’est comme ça ! Cette nouvelle Belle Fête de Mai s’organise cette année encore autour de la place Caffo, centre névralgique du quartier et dans une quinzaine de lieux du quartier partiellement piétonnisé pour l’occasion. Sur trois jours, la fête déroule une multitude de propositions pour tous les âges. Citons exemple le repas partagé ou le DJ-set de Shazam Bonvoyage ce vendredi, le concert de Quartiers Nord samedi et la scène ouverte dimanche. Tout le détail du programme, heure par heure, jour par jour est ici. (De vendredi à dimanche à la Belle de Mai — Gratuit.)
Le Chœur Boras et Bassekou Kouyaté à la Cité de la Musique. Cette nouvelle soirée du Festival La Nuit des Griots propose en début de soirée dans l’amphithéâtre de la Cité de la Musique, le chœur féminin comorien Boras. Chorale made in Marseille fondée il y a un peu plus de 10 ans, ce chœur reprend berceuses et chants du quotidien de l’Archipel des Comores afin de les transmettre aux générations futures. Bassekou Kouyaté est lui un joueur de n’goni, un luth malien de petite taille, originaire des environs de Ségou. L’imposant musicien a par le passé aussi bien côtoyé les grands noms des musiques d’Afrique de l’Ouest (Toumani Diabaté, Ali Farka Touré…), du son cubain (Eliades Ochoa) sur le projet Afrocubism, ou de la pop internationale (Damon Albarn, U2). Ce soir il sera accompagné par le N’goni Ba, un ensemble de 3 joueurs de n’goni dont lui, deux percussionnistes et sa femme au chant, la puissante Amy Sacko. Un concert vivement recommandé ! Un DJ aura la charge de la fin de soirée. (A 20h30 à la Cité de la Musique — 4, rue Bernard du Bois — 13001 — 17 €, tarif réduit : 13 €. — C’est complet me dit-on).
The Barnard Loop ouvre la programmation du Festival Tendance Clown au Daki Ling. Après un premier spectacle donné, offert, mardi soir aux détenus du Centre Pénitentiaire des Baumettes, en milieu fermé comme on dit : la 18ème édition du festival Tendance Clown s’installe en ville, au centre-ville même et prend possession du Daki Ling, centre névralgique de la manifestation vouée aux arts du clown sous toutes ses formes, des classiques aux plus délurées en passant d’autres plus poétiques, drolatiques, voire absurdes ou kafkaïennes. The Barnard Loop, un seul-en-scène sans parole proposé par la compagnie DispenzaBarzotti, est à classer dans ce dernier registre. Ahurissant et surréaliste ! (A 20h30 au Daki-Ling, Le jardiin des Muses —45, rue d’Aubagne — 13001 — 8 €, 12 € et 16 €.).
Zawia Fama fête la sortie de Yemma chez Zoumaï. Leur truc, c’est le reg’gna’rock, reg comme reggae, gna pour les gnawi, ces descendants d’esclaves subsahariens au Maghreb, et leurs musiques jouées au guembri et au rythmées aux sons des karkabous, et rock parce qu’ils vivent ici. Reg’gna’rock, c’est leur grand mix à eux, un grand mix hypnotique, énergique et chaleureux ! Ils viennent de publier Yemma, un E.P. 5 titres, et ils fêtent ça à la brasserie artisanale du Cours Gouffé. ( 21h à Zoumaï – 7 cours Gouffé — 13006 — Entrée libre.).
Samedi 13 :
Jo Corbeau, la release-party aux Arcades d’Aix-en-Pro. La légende de la tchatche marseillaise, celui qui a tout vu, tout connu, puisqu’il est la source, celui sans qui rien ne serait pareil, n’a pas lâché le mic. Toujours accro au vert jaune rouge, les trois couleurs du reggae, il a en novembre dernier enregistré avec son band – Le Trident (Badan à la basse, Kilo à la batterie et Rastyron aux claviers) – 4 nouveaux titres réunis sur un EP agrémenté d’un edit radio d’Armagédeon, le titre phare. Jo Corbeau, le griot arménien comme on le surnomme, célèbre cette récente sortie lors d’un concert aux Arcades à Aix-en-Pro suivi d’une party avec le Mini Watt Sound-System. (A 20h aux Arcades — Ancien chemin du Coton Rouge — Aix-en-Pro’ — Prévente : 7 € + frais de loc’, 10 €sur place.).
La nuit des Griots se pose à l’Espace Julien pour sa dernière soirée. « The last but not the least » comme pourraient dire nos amis britons au sujet de cet ultime soirée du festival qui proposent un son très actuel. En première partie le projet solo de Vesko (Vincent pour ses parents) arrivé au Mali alors qu’il n’a que 17 ans pour se former auprès de maitres des percussions mandingues. A la fin de l’année dernière, il publiait un premier album afro-électro au fil duquel il organisait, restructurait sur un canevas parfois un peu rigide les enregistrements des musiciens, chanteurs, chanteuses croisé.es lors de ses années maliennes. Quant à Def Maa Maa Def, duo féminin apparu sur nos radars en 2022 lors de la 3 édition du Dakar Music Expo, Defa et Mamy Victory revendiquent sur des beats entre hip-hop et amapiano pour le droit des femmes au Sénégal mais aussi à travers le monde, tout en rendant hommage aux grands noms des musiques africaines. « Etre une femme n’est pas une brrière » clament-elles. Leur nom combinaison de leurs deux noms signifie aussi en wolof “le karma”, voire “donnant-donnant”. (A 20h30 à l’Espace Julien — 39, cours Julien — 13006 Marseille — 20 €, tarif réduit : 15 €.).
La Quatrième Hypothèse, réflexion sur l’essence de la jonglerie au Daki Ling pour Tendance Clown. Parfois, il faut savoir se poser pour réfléchir et jongler, tel pourrait être résumé en une phrase, le propos de ce spectacle de la Cie Platata, qualifié de cirque scientifique. Un retour aux sources de la jonglerie et un retour aux sources de ce spectacle de jonglerie philosophique, puisqu’il a été conçu lors d’une résidence au Daki Ling. (A 20h30 au Daki Ling — 45A, rue d’Aubagne — 13001 — 16 €, 12 € et 8 € selon les réductions.)
Soul Train, arrivée mensuelle au Makeda. C’est le jour des saigneurs de dancefloor, des ponceurs de parquets et autres amoureux de la quintologie des musiques afro-américaines de danse, à savoir soul, funk, disco, hip-hop, house. C’est le Soul Train’s Day au Makeda. Hallelujah. En mai, encore plus que n’importe quel autre mois, Selecter the Punisher ne fait que ce qui lui plait, et il a bien raison ! En mai donc, il convie un autre vinylomaniac de ses relations Mister Papastomp ! Roulements de tambours et parades de pom-pom-girls, il va falloir mouiller le maillot car nos deux experts en grooveries ultimes t’attendent de pied ferme. Ne les déçoit pas ! (Dès 22H au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — 10 €, 7 € pour les adhérents.).
Musique Magique est au Meta. La soirée la plus bringue, la plus club, la plus paillette et dancefloor de toute la programmation du festival Musique Magique. Ce soir, la Magie est partout. Aux baguettes, le producteur et boss du label Safe Cloud Records, Dr Dr4kken pour un live frapcore et les DJ-sets de Turbo Torsi (a.k.a. Azuleski de Baja Frequencia) Bettinananasss, et Sasha 2000, l’organisateur de la manifestation. Vive la magie ! (De minuit à 6h au Meta, 10 € en prévente uniquement).
Dimanche 14 :
Tendance Clown se pose au Parc François Billoux. Quand lefestival Tendance Clown sort du Daki Ling, son lieu, quand il s’installe en plein-air dans des parc de la ville, c’est cadeau ! Aujourd’hui, il prend possession du Parc François Billoux où les deux spectacles du festival sont attendus comme tous les ans : Caillasse à 14h suivi de Kindergarten à 15h. Caillasse deet par la Cie Le Guichet met en scène depuis 2017, un gars enfermé dans un monde et dans sa tête. Avec Kindergarten de et par la Sale Bête Prod, on est plutôt dans une échappée, celle de 4 minots, 4 bébés qui sont arrivés à sortir de leur parc pour visiter le vaste monde qui s’offre à eux. Deux histoires d’exploration, de terrain de jeu, de limites et de découvertes. (Dès 14h au Parc François Billoux — 246, rue de Lyon — 13015 — Gratuit.)
Meridians Brothers à l’Embobineuse. La formation emmenée par Eblis Alvarez est de passage à Marseille. Le musicien de Bogota (Colombie) invente ses propres aventures artistiques en solo avant de les partager avec le groupe de potes qui l’accompagnent sur scène depuis un moment, quand il n’en invente pas d’autres en studio afin de servir son propos exigeant. Ainsi, Meridian Brothers a enregistré l’album Paz en la Tierra avec le Conjunto Media Luna de l’accordéoniste Ivan Medellin. Il renouait alors avec les racines des musiques colombiennes, le vellenato et l’accordéon… s’interdisant idéologiquement tous les métissages qui ont fait le son de ses albums précédents. Sans concessions donc à la cumbia aux fusions de type rock ou électronique. A chaque collab, son propos artistique. Plus récemment, il donnait naissance au combo colombien de salsa Grupo Renacimiento, un band fantôche pour honorer la salsa d’antan, n’hésitant pas à produire un faux documentaire où il fabule sa rencontre avec le grupo dans une église. Eblis Alvarez a beaucoup d’imagination et des envies musicales fortes. A découvrir sur scène ou à suivre sur disque. Il en a signé 25 en un peu moins de 20 ans. La première partie sera assurée par le duo phocéen Enfants Panés de drum’n’sax aux penchants « impro-no-impro polyrythmique » comme ils disent. Après ces deux concerts, c’est DJ Arc2Triomphe qui prendra les platines « pour une selection de ses meilleures tubes de chaudière latine. ». (21h à l’Embobineuse — 11, bd Bouès — 13003 — 10 €.).
Mardi 16 :
Kekra à l’Espace Julien. Annoncé le 26 avril dernier, Kekra avait reporté cette date pour des raisons de santé, « sans gravité » disait-on alors. Ses fans n’auront pas attendu trop longtemps, le rappeur de Courbevoie est de retour, toujours masqué et en forme. Fin janvier il publiait Statos, un album aux 22 plages. Manifestement, aumic, Kekra a des choses à dire ! (A partir de 19h30 à l’Espace Julien — 39, cours Julien – 13006 — 26 €.).
Cyril Benhamou est chez lui aux Reformés. Bar avec terrasse, niché au dernier étage du Cinéma Artplexe, Les Réformés accueille tous les mardis les jams de Cyril Benhamou. Il est donc ici, à une portée de regard des flèches de l’église voisine homonyme, accompagné semaine après semaine par quelques-uns de ses amis, et parfois même par des inconnus, amis de ses amis qui ne tardent pas à devenir les siens. Ça passe comme ça au contact des étoiles. On ne sait jamais vraiment qui l’on vient voir. Mais, on vient, parce qu’on sait que pendant deux heures au moins, parfois plus, on va se faire plaisir, on va nous faire plaisir comme lors d’une série de défis amicaux sans fin. Ça groove sur un mood jazz-funk. Ça tente même parfois/souvent selon les mardi, des combinaisons inédites, des rencontres inattendues, et l’on repart avec la banane avec lesentiment d’avoir vécu un instant unique. C’est pourquoi, on revient aux Jam des Ref’ ! (La Jam attaque aux alentours de 21h30 — On rejoint le bar par un ascenseur auquel on accède par une entrée sur les allées Gambetta —13001 — Entrée libre.).
Mercredi 17 :
Bien manger pour bien vivre, conférence dégustée d’Emmanuel Perrodin avec Nadia Sammut. Il est dit que c’est le critique gastronomique Edouard de Pomiane qui a formulé et établi en 1922 le lien entre alimentation et santé. Il est dit… même si, bien d’autres avant lui en ont eu l’intuition. Il suffit de penser à l’adage populaire « mange salade, jamais malade » pour finir de s’en persuader. Mais qu’importe,le souci est qu’aujourd’hui, nombre d’industriels de l’agro-alimentaire semble avoir oublier cette corrélation entre le manger et la santé. Chef marseillais singulier, toujours prêt à sortir de sa cuisine ou à lui inventer de nouveau contours, Emmanuel Perrodin est un artiste culinaire, un créateur qui met en scène son art et sait en faire un spectacle, lui donner un supplément d’âme quand d’autres se contentent juste de l’assaisonner. Pour cette conférence, il est accompagné par Nadia. Intolérante au gluten et au lactose, la une cheffe reconnue et étoilée a su transformer le handicap de cette maladie auto-immune « en vecteur de bonheur » raconte-celle qui obtenue l’Etoile au Guide Michelin , le graal en cuisine, pour son établissement (La Fenière) en proposant une cuisine sans gluten. Elle a aussi été honorée de de l’Etoile Verte Michelin qui valorise la durabilité en tenant compte des normes éthiques et environnementales. (A 18h dans les jardins du Couvent Levat — 52, rue Levat — 13003 — Entrée libre.).