En bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de la France, ici à Marseille et dans les environs pour secouer la pulpe !
Jeudi 2 :
Il y a trois ans mourrait Zineb Redouane
Mortellement blessée par un tir de grenade lacrymogène le 1er décembre 2018 alors qu’elle était à sa fenêtre, Zineb Redouane, 80 ans, décédait de ses blessures le lendemain dans la soirée, à l’hôpital. Si le CRS auteur du tir a finalement été identifié, il n’a pas été sanctionné administrativement, suite à la décision du Directeur Général de la police nationale, Frédéric Veaux. De nombreuses autres irrégularités (absence ou suppression des images de vidéosurveillance, bris des scellés judiciaires et vol des affaires personnelles de Zineb Redouane, obstruction à l’enquête impliquant le ministre de l’époque, mensonges d’État…) entachent ce dossier. C’est pourquoi la famille de Zineb Redouane, ses amis et les Marseillais sensibilisés à l’affaire lui rendront hommage ce jour à 18h devant le 12 rue des Feuillants où elle résidait. Cette commémoration sera suivie de plusieurs autres manifestations dont un rassemblement le 4 décembre à 16h au Vieux-Port en son hommage et contre violences policières.
Bachar Mar-Khalife à 6MIC
Initialement programmé en janvier dernier sur la scène de 6MIC, trois mois à peine après la sortie de On/Off, le concert de Bachar Mar-Khalife a été reportée pour les raisons que l’on sait à ce 2 décembre. Il y a comme une urgence, à découvrir ou à retrouver le pianiste et chanteur sur la scène du 6MIC où il sera accompagné par le batteur Dogan Poyraz et le bassiste et contrebassiste Aleksander Angelov. Attaché au Liban qui l’a vu naître et où il a vécu jusqu’à l’âge de 6 ans, Bachar Mar-Khalife a ressenti le besoin en décembre 2019 d’enregistrer un album dans la maison familiale située dans les hauteurs montagneuses libanaises, près de la forêt de cèdres de Jaj. Après maintes péripéties et soutenu, aidé dans cette aventure par des amis libanais et sa famille qu’il remercie toutes et tous, il a pu aller au bout de son projet d’enregistrement dans cette maison où l’électricité ne fonctionne que 6 heures par jour (d’où le titre de l’album On/Off). « Nous avons pu voyager et rendre cet enregistrement possible dans un pays qui était déjà en train de s’effondrer » précise-t-il sur le site de financement participatif auquel il a eu recours. Entre difficultés d’enregistrement et reports des date, cet album et ce concert sont donc à savourer à 200%, voire plus, d’autant que la première partie sera assurée par le pianiste, saxophoniste, flutiste, homme des machines (j’en oublie probablement) Cyril Benhamou. Il se pourrait bien que nos deux pianistes aux multiples talents et aux envies larges se retrouvent pour un bout de concert en commun. Rien n’est garanti mais je miserai bien mon dernier bouton de culotte dessus. (20h30 – 22 €/20 €).
Vendredi 3 :
La Chica à L’Espace Julien
Honneur aux groupies des pianistes ce week-end, puisque après le concert du Franco-Libanais Bachar Mar-Khalife, c’est à la Franco-Vénézuélienne La Chica de s’assoir devant son clavier, un exercice qui lui est quotidien et que le confinement des « années Covid » comme on dirait si elles étaient définitivement derrière nous, à créer là encore, une sorte d’urgence. Pour cette nouvelle série de concert, la musicienne qui d’une main fouille la terre à la recherche des racines des musiques vénézuéliennes et de l’autre expérimente des fusions, des croisements et hybridations célestes, tout en jouant avec les deux sans se soucier de tout cela et avec un naturel bluffant, est seul face à son instrument, et seul face au monde qui l’entoure après le départ d’êtres chers. Seule pour un voix – piano donc ! On est bien loin d’un programme minimum, ou si programme minimum il y a il est de ceux qui libèrent, régénèrent et affranchissent des douleurs de la vie, de ceux qui sans effusions exubérantes, offrent un maximum de bien-être et au final de plaisir ! (20h30 – 22 € – 20 € en présente).
Samedi 4 :
Ottilie [B] à la Méson
Accueillie pour deux dates par la Méson, Ottilie [B] présentera le premier soir Cœur <3, son troisième album paru le 20 août dernier. La musicienne et chanteuse à l’âme vagabonde a signé, et enregistré avec la participation du musicien compositeur et arrangeur Olivier Koundouno, une douzaine de titres personnels et poétiques au fil desquels on entend aussi les voix d’Oriane Lacaille, Nicolas Jules ou Wendy Martinez. Comme une île-continent dessinée de titre en titre, <3 ressemble aux humeurs parfois saignantes (MCMR) de la jeune femme qui sait mieux encore que par le passé par où passe son chemin. Un voyage intime et universel à la fois à découvrir à la Méson, ce délicieux écrin où il fait toujours bon accoudé.es à une table, grignoter un morceau (merci Denise) ou boire un verre. (20h30 – ouverture des portes : 19h30. 10 €).
Dimanche 5 :
Ottilie [B] à la Méson
Au lendemain de son concert au cours duquel Ottile [B] nous a présenté <3, son troisième album, la chanteuse et musicienne au grand cœur revient avec une set-list imaginée spécialement pour ce concert de soirées dominicales programmé dans le cadre de la 15ème édition de Jazz sur la Ville. Au côté d’Olivier Koundouno avec qui elle a enregistré son album et partagé la scène la veille, elle invite quelques amis (Martin Mey, Marilou Gerard, Mathieu Bouveret-Akengin) à la rejoindre sur scène. Ces concerts sans lendemain sont souvent de ceux qui permettent d’approcher au mieux un.e artiste, au-delà de ses routines. Une prise de risques et une fragilité artistisque dont le public sort souvent aux anges, touché par la grâce d’un moment unique. (20h30 – ouverture des portes : 19h30. 10 €) comme souvent à la Méson en cette fin de dimanche.
