Jeudi 22 :
Nuits Métis, la 30ème édition. Au commencement, Nuits Métis était marseillais… En grandissant, il sera ciotaden avant de se réaliser adulte, à Miramas. Ils sont rares ceux qui atteignent ce bel âge et encore plus rare encore, ceux qui ont su préserver la gratuité qu’ils défendaient à leurs débuts. Et ce n’est pas parce que le choix la culture pour tous a été fait, qu’il faut abandonner ses exigences et se contenter du tout-venant, même si dans le tout-venant peut produire de belles surprises. Si Nuits Métis a posé ses baluchons, valises et malles à Miramas, il ne les a pas remisés pour autant. Le festival continue de proposer des aventures musicales venues de terres lointaines, des découvertes, des créations. Du 22 au 24 juin, rendez-vous à Miramas pour cette trentième édition. Laissez-vous embarquer ! Destination : le vaste monde et ses musiques. Ce soir et demain, ouverture en fanfare avec Vents Métis, et en batucada avec la Famille Géant qui ponctuera les concerts. Pour ce premier soir, Nuits Métis accueille la diva malienne Oumou Sangaré, les Marseillais Temenik Electric, « porte-voix de l’arabian-rock » comme ils se définissent, Jarava un combo qui sans souci de frontière, aligne au fil de son répertoire des chants des différents pays des Balkans et parfois même au-delà et le duo composé du MC rennais Alee et de Mourad Musset (La Rue Ketanou). Ni plus, ni moinsse ! (Dès 18h30 (inauguration) au Plan d’Eau St-Suspi – Miramas. A 300 mètres à peine des gares SNCF et routières — Entrée libre — Tout le détail dont le timing précis est ici .).
Africa Fête célèbre l’afrobeat à l’Espace Julien. Quand nait à Paris à la fin des années 70 Africa Fête, arrivent en Europe les premières notes de l’afrobeat. Il n’y a pas de hasard. La conscience au cœur de la danse, la pensée et les combats politiques aussi. Mamadou Konté et Fela, même combat, même si le premier s’attachait plus au sort de la reconnaissance et à la défense des droits des Africains en France et en Europe et le second à la libération mentale et économique du continent africain. Tout deux savent que c’est par la culture et la danse qu’ils arriveront à leurs fins. Tout deux nous ont quitté. Le combat n’est pas fini mais la relève existe. Avec à Marseille par exemple l’Afrobeat Kollectif, un ensemble de cuivres, guitares, voix batterie, qui résonnent avec une belle régularité sur des scènes marseillaises souvent étroites (ils sont une vingtaine) et devrait profiter pleinement d’avoir un plancher à la taille de son talent. Quant aux Frères Smith, se cache sous ce blaze anglophone, d’autres mordus hexagonaux de l’Afrobeat. L’Espace Julien sera le temps de ce concert notre Shrine local, le club où tout se passait à Lagos. (Dès 20h à l’Espace Julien — 39 cours Julien — 13006 — 20 €, tarif réduit : 15 €.).
Vendredi 23 :
Nuits Métis, ça continue ! Rebelote avec comme hier la fanfare Vents Métis et la batucada La Famille Géant (en uverture pour la première et en ponctuation pour la seconde) encadrées cette fois-ci par le militant de la bonne humeur HK, celui qui nous rappelle qu’au-delà de tous nos problèmes et mêmes de nos divisions, la musique rassemble et redonne l’espoir d’un vivre ensemble possible ou au moins d’un festoyer ensemble, ce qui pour commencer n’est pas si mal, une sorte de premier pas qui en appelle d’autres ; mais aussi les raïmen 3.0 de Benzine qui en rendant hommage aux origines bédouines du raï, réussissent le pari de revitaliser le genre qui tournait un chouya en rond comme un vieux 45T à la pochette usée. Autre mutation du genre star en Algérie, dans tout le Maghreb et même au-delà de l’Afrique du Nord, Aywa invente sa sauce, sa potion magique pour nous faire danser autour de tissages, de métissages raï, rock, jazz. La fin de soirée nous transortera non pas de l’autre côté de la Grande Bleue, mais plutôt de l’Atlantique, au Brésil pour être précis, avec Electro Faune, un autre duo qui digitalise les rythmes du Nordeste, à commencer par le forrò. Pour ceux qui sont déjà en week-end le vendredi aprem (vive les 35h) rendez-vous à 16h30 au Cinema Le Comédia (14, rue Paul Vaillant Couturier — Miramas) pour la projection de Rites Electriques en Guinée-Conakry, le documentaire de Julien Raout et Florian Draussin qui permet de comprendre comment l’arrivée de guitare électrique dans les années 60/70 à bousculer les musiques en Afrique de l’Ouest. (Dès 19h au Plan d’Eau St-Suspi – Miramas. A 300 mètres à peine des gares SNCF et routières — Entrée libre — Tout le détail dont le timing précis est ici.).
Africa Fête s’installe à la Friche pour tout le week-end. Ça commence ce soir avec le concert évènement de Loharano. Ce trio malgache qui a su fondre l’esprit des rythmes peyi au cœur de leurs compos hard rock ou métal. Vu aux Transmusicales de Rennes en décembre 2021, le combo est démoniaque. Et ce n’est pas par hasard si les Fisbone les ont invités sur plusieurs de leurs premières parties au cœur de leur actuelle tournée. Un groupe à voir même si les grooves extrêmes des musiques hard rock ou métal vous dressent habituellement le cheveux sur le haut du crane. Aux platines, PomPomPom fera tourner tracks afro-beats, reggaeton, dembo et deep house. « Rien à voir » me direz-vous ? Pas si sûr ! Tentez le choc pour savourez cette première soirée d’Africa Fête sous les étoiles. (Dès 19h sur le Toit Terrasse de la Friche La Belle de Mai — 41, rue Jobin — 13003 — 5 €, gratuit pour les habitants du 3ème ardt sur présentationdun justif.).
Samedi 24 :
Les amis de SOS Méditerranée se mobilisent. C’est dans les tempêtes et les coups durs que l’on compte ses amis ; et les coûts sont durs pour l’association civile européenne de sauvetage en mer qui comme tout à chacun doit à la hausse du coût de la vie à commencer par celle du pétrole. Quand une journée en mer coûtait 14.000/15.000 euros il y a un an, une semaine revient aujourd’hui à 150.000 € soit plus de 10 fois plus cher alors que les semaines n’ont toujours que 7 jours. D’où l’idée de ce grand concert qui devrait pouvoir permettre de récolter de quoi financer une semaine de navigation tout en alertant les individus sur les drames qui se jouent en Méditerranée centrale, notre mer comme on la surnomme depuis la nuit des temps, une mer transformée en fosse commune sans que les états qui la bordent s’en émeuvent. Avec quelques partenaires (la Ville de Marseille, les Mutuelles de France le quotidien la Marseillaise e d’autres) pour qui les mot solidarité, entraide et fraternité ont encore un sens, ils imaginé ce concert au pied de la Méditerranée sur l’esplanade du MuCEM avec une pléiade d’artistes aux horizons différents (Fakear, Bengous & Paga, Gang Jah Mind, Massilia Sound-System, Pongo, The Magician, Twerkistan et Zamdane. Ce rappeur aujourd’hui marseillais ne l’a pas toujours été. Il a tenté et réussi la grande traversée, quittant à l’âge de 17 ans le Maroc, son pays pour rejoindre la France. Il sait les risques et le nécessaire travail des associations qui viennent sauver les personnes en détresse. C’est pourquoi il les soutient à commencer par SOS Méditerranée. Pour ce concert, il a sollicité de nombreux collègues qui s’ils n’avaient pas d’engagement ailleurs, ont répondus présents. Ainsi performeront à ses côtés de 19h30 à 22h30 Bekear, Capitaine Roshi, Deen Burbigo, Di-Meh, Hatik, L’As, Nemir, Nes, Ratus, Rim’K, Slimka, Stony Stone, Tif, TK du Panier + DJ-set par Tue l’Amour. (De 17h à 2h du mat sur l’Esplanade du J4 devant le MuCEM — 15 €, billet de soutien : 25 €, Billet couplé le 23au Summer Festival, le 24 au J4 pour SOS Méditerranée : 50 €.).
Nuits Métis, 3ème soir de la 30ème édition. Et de 3, et de 30, avec en ouverture, une déambulation proposée par Congo Massa et ses marionnettes animalières géantes. Ce bal poussière vous fera oublier tous vos tristes dimanches au zoo ! Suivront Laphigue un jeune band marseillais aux orientations pop-rock, lauréat du tremplin Classrock, Radio Byzance donne eux, le tournis au dancefloor planétaire et ce, en autonomie énergétique ! Elle ne manque d’énergie. Mélissa Laveaux sait la libérer en tout cas, la partager comme une offrande, un hommage, un cadeau qui fait du bien, qui apaise, juste avant un volcan, une rencontre explosive autour du Canalon de Timbiqui. Ces vétérans de la musique colombienne (45 ans d’activité au compteur), menés par Nidia Gongora s’acoquinent avec les jeunes Reco Reco (from Toulouse) qui taquine eux la Global Bass. Belle montée en puissance avant une autre déflagration, celle de Biensüre qui comme une évidence allie rythmes anatoliens, psyché-rock, disco et électro. Bonne dernière Nuits Métis, un festival dont le nom n’a pas été choisi au hasard ! (Dès 18h30 au Plan d’Eau St-Suspi – Miramas. A 300 mètres à peine des gares SNCF et routières — Entrée libre — Tout le détail dont le timing précis est ici.).