Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de l’hexagone au pied de la Grande Bleue, à Marseille et dans les environs. Rendez-vous en bas parce que c’est là qu’est secouée la pulpe !
Lundi 27 :
Vernissage de l’exposition de Monique Drif à la Galerie du Tableau, sa première à Marseille. « En peinture, j’aime détourner des images issues de la pornographie ou de l’érotisme » déclare la peintre installée à Marseille depuis quelques années, «, un moyen de parler du pouvoir sous toutes ses formes » ajoute-t-elle. « Je m’en amuse, y laissant voir ce que chacun a envie de voir. Mes couleurs sont vives et acidulées et j’utilise souvent de grands aplats, entre figuratif et abstrait, aimant prendre une distance par rapport au réel que je regarde, partagée entre lucidité, désarroi, tendresse et optimisme. ». Tout est dit ou presque. Le reste comme la peinture de cette garden-party au chic bon teint et aux femmes dénudées, est à découvrir sur les cimaises de la Galerie du Tableau. (Vernissage à partir de 18h à la Galerie du Tableau — 37, rue Sylvabelle — 13006 — Expo jusqu’au 9 décembre — Du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 15h à 19h, le samedi de 10h à 12h et de 15h à 18h — Entrée libre.).
La Clara Sofia et Vita Schmidt, trois soirs, trois lieux à Marseille. Son E.P. 5 titres disponible depuis le 17/11, la chanteuse Clara Sofia met les p’tits plats dans les grands et aligne une tournée acoustique de trois dates entre Plaine et Vieux-Port. Servies sans machine sur ses trois dates, ses sensuelles chansons chantées en portugais seront accompagnées à la guitare par Hugo Wirth (du groupe funk marseillais MCG). A la même affiche et sur les trois dates, Vita Schmidt est une chanteuse norvégienne passée par Paris et Boston. Repérée sur quelques prods plus ouvertement pour ne pas ire outrageusement dancefloor, elle proposera un répertoire personnel aux orientations r’n’b. (Le 27 à La Merveilleuse — 18, pl Notre dame du Mont — 13006, le 28 à l’Entretemps Studio — 12, rue Rouget de Lisle — 13001 et le 29 à La Cave à Vinyle 12, rue Fontange — 13006. Les trois concerts sont en accès libre.).
Mardi 28 :
Chocho Canelle à Salon. A en croire sa biographie officielle « Chocho Cannelle est un quartet de jazz résolument moderne ». Est-ce à dire qu’ils portent tous une barbe uniforme bien fournie, taillée telle une haie livrée aux tranchants ciseaux d’Edward aux Mains d’Argent ? ». Rien, ici n’est totalement faux. Mais rien n’est totalement vrai, non plus. Car Chocho Canelle est composée de Léo Danais à la batterie et aux compositions, Timothé Renard aux clarinettes, deux barbus, Arthur Guyard aux claviers, sans barbe mais moustachu et Camille Heim, une harpiste, à la harpe electro llaner. La harpe, un instrument qui en guirlande de notes délicates ou en tornades vrombissantes, sonnent son grand retour (remember le récent concert de Sophye Soliveau à la Mesòn… et tant d’autres). Chaud Chaud Cacao, Chocho Canelle ! Un concert, un des derniers de la programmation collégiale Jazz sur la Ville. (A 20h30 au Salon de Musique — 95 av Raoul Francou — Salon de Provence —15 €, moins de 18 ans : 6 €.).
“Pensieri Isolati” avec Giovanni Mirabassi et Malo Lacroix. « Le pianiste italien installé à Paris Giovanni Mirabassi a imaginé un projet participatif dont l’objectif est de donner la parole au public via le partage de leurs « pensées isolées » sur le compte Instagram @pensieri_isolati. Ainsi, à travers une collaboration avec l’artiste vidéaste Malo Lacroix, les contributions prennent vie et tissent la trame d’un spectacle où le piano se conjugue avec la forme visuelle scénique. Les bulles de pensées isolées se mêlent alors et nous rassemblent. ». Un concert Jazz sur la Ville pour savoir ce qu’il y a dans la tête de votre voisin, votre voisine, sans oublier de partager vos pensées les plus personnelles, isolati pense dans sa langue natale Giovanni Mirabassi. (A 20h30 à l’Auditorium Campra du Conservatoire Darius Milhaud — 380, Av. Wolfgang Amadeus Mozart — Aix-en-Provence — 19 €, moins de 18 ans : 6 €.).
Jam-session aux Reformés. Je me lasserais presque d’annoncer semaine après semaine, le retour des Jam-Sessions aux Réformés et vous, vous seriez presque usé.es de me lire, si certains d’entre-vous comme moi-même d’ailleurs ne tentaient pas de temps à autres, l’aventure du bar au 4ème étage du Cinéma Artplexe et de ses jams. L’ambiance y est si cosy, jazzy, funky aussi, et pleine de surprises, d’invité.es sorti.es du chapeau qu’on n’y est jamais pris de lassitude. La preuve, on y retourne, vous comme moi dès qu’on peut, dès qu’on veut avec une régularité métronomique ou totalement aléatoire. Il n’y a pas de règle, si ce n’est celle du partage et c’est ça qu’on aime ! (Dès 21h au Réformés — 4ème étage du Cinéma Artplexe — Accès par l’entrée du cinéma sur les allées Léon Gambetta — 13001 — Entrée libre.).
Mercredi 29 :
Werenoi affiche complet à l’Espace Julien. (Dès 19h30 à l’Espace Julien — 39, cours Julien — 13006). Il a pourtant même été annulé…
Jeudi 30 :
La Chica au piano, pour un concert dans un fauteuil au cinéma Artplexe. Celle qu’on appelle sur nénette la Chica de Belleville pour qu’il n’y ait pas d’erreur sur la personne, porte comme un étendard, le nom de ce quartier parisien synonyme de diversité. Quand on aime Belleville, on est chez soi à Marseille, et ça, La Chica le sait. Quand on aime Belleville, quand on aime Marseille, on aime vraiment ! Avec le cœur, avec l’âme et par tous les pores de la peau ! Tout ça, La Chica le sait aussi. Elle est déjà venue et même revenue ici. C’est cette intégrité, cette entièreté du sentiment amoureux revendiqué par la ville blanche et bleue, et la plénitude qu’il libère, qui lui parlent. Parce qu’elle est comme ça, la Chica. Comme Marseille. Comme Belleville. Intègre et entière ! Ce concert est centré sur la Loba, son album composé après le décès de son frère. Avec sincérité, la pianiste et chanteuse franco-vénézuélienne nous parle dans une langue aux accents folkloriques, dans une langue intime et universelle, du vide laissé par le départ de l’être aimé, du frangin. Elle nous parle dans sa langue ; entre piano et voix, de ce trop-plein d’émotions, plaquant des accords de colère, des déluges de dénis en glissando infini, des mélodies dépressives pour un jour donner vie avec force à des symphonies apaisées, habitées par l’amour, au-delà de nos êtres aux récits parfois trop courts. (A 20h30 au Cinéma Artplexe-Canebière — 125, la Canebière — 13001 — 25€.).
La release-party des Marseillais de Dirty Cute au Molotov, c’est cadeau. Il était temps. Dirty Cute lâche enfin son premier E.P.. Ces trois garçons sophistiqués (Fabb, Uli Wolters et Carl Charrin), multi-instrumentistes et chanteurs, déjà croisés à plusieurs occasions sur scène, en sortie de résidence dans les studios de l’AMI à la Friche ou en concert au Makeda, aiment les ambivalences et les oxymores. Nuancés et tranchants, ils sont tout et son contraire. Revendiqué, ce positionnement défendu avec une belle maîtrise sous des airs nonchalants, est néanmoins glaçant, façon chaleur froide ou chaude froidure, à moins qu’il ne s’agisse de froideur comme dirait César dans une compression dont il a, si ce n’est le secret, du moins la maîtrise. (A 21h au Molotov — 3 place Paul Cézanne — 13006 — Gratuit, merci qui, merci Dirty Cute !).
Vendredi 1er décembre :
Inauguration de la Brasserie Soiffe. Ce n’est pas la première et pas la dernière fabrique artisanale de boisson en plein cœur de Marseille, mais celle-là a bien choisi son nom : la Brasserie Soiffe ! Brasserie mais aussi bar, boutique pour after-work « simple et cosy », ouvert aussi à ceux qui ne bossent pas, ou taffent autrement, lieu d’expos, de spectacle voire d’ateliers, chez Soiffe on reçoit de 17h à 22h du mercredi au samedi. Un week-end d’ouverture en deux temps avec ce soir le vernissage de l’exposition de sérigraphies Turboformat signées Ben Sanair et Goddog, deux artistes basés à Avignon. Le deuxième temps, c’est demain ! Pas de doute, désormais, il fait Soiffe !!! (De 17 à 22h à la Brasserie Soiffe, 8 rue Lafayette — 13001 — Entrée libre.).
Christophe Isselée à la Mesòn. Voilà un moment que Christophe Isselée a levé le pied ou plutôt la main des projets dans lesquels il était investi (Temenik Electrique, Ahamada Smis) pour se consacrer à son propre répertoire, ses compositions. Se faire du bien et faire du bien à son public, sont les principales motivations du guitariste quand il se retrouve seul, dans un tête-à-tête créatif, avec sa guitare ou son oud. Ce qu’ill aime et recherche quand il compose, c’est cet état « d’apesanteur acoustique » qui apaise et calme les tensions en lui. Pour qui a entendu ses blues à la voix claire, ses chansonnettes profondes comme les méandres de l’âme, il est clair que le guitariste ne triche pas. Pour la première fois, il les interprètera ce soir, non pas en solo mais accompagné par Jérôme Mouriez à la batterie et Sébastien Markezana à la basse. Une étape de plus pour cet artiste un peu trop discret. Un concert gratuit qui plus est, proposé par la Mesòn dans la cadre de Jazz sur la Ville. Venez tôt, pour savourez la cuisine à petit prix de Denise, et parce qu’il se peut que ça soit très vite complet. (A 20h — ouverture des portes : 19h — à la Mesòn — 52, rue Consolat — 13001 — Entrée libre.).
Samedi 2 décembre :
La brasserie Soiffe boucle son week-end d’ouverture en musique. Nouvel espace pour la Brasserie Soiffe qui choisit de se poser entre Réformés et St-Charles et nouveaux sons pour accompagner cette ouverture ! Trois concerts de trois femmes — Gaouta, Elise Duchemin, Xixa Vega — qui donnent à entendre trois horizons méditerranéens. La première, marocaine, repérée par les spécialistes de la scène punk chérifienne, s’invente désormais un futur électronique aux accents pop ! Elise Duchemin soigne elle des chansons à cheval sur les Alpes. Quant à Xixa Vega, il s’agit du dernier live techno de la musicienne, DJ, productrice et artiste visuelle albanaise basée actuellementà Sète Megi Xexo. (De 17 à 22h à la Brasserie Soiffe, 8 rue Lafayette — 13001 — Entrée libre.).