Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de l’hexagone au pied de la Grande Bleue, à Marseille et dans les environs. Rendez-vous en bas parce que c’est là qu’est secouée la pulpe !
Jeudi 27 :
Dans la Peau, deuxième long métrage de Pascal Tessaud, projeté en avant-première au Cinéma Artplexe à l’invitation du FID. Dans La Peau (2014), le tout dernier film de Pascal Tessaud a été sélectionné en compét’ officielle à la 27ème édition du Brooklyn International Film Festival. Très bien accueilli par le public, Il été couronne par le Spirit Award du meilleur long métrage. Belle entrée en matière, lors de cette première exposition mondiale. Pour tourner Dans La Peau, une sorte de North-Side Story, le réalisateur Pascal Tessaud a posé ses cameras à la Savine. Kaleem dont les parents sont comoriens, vit à dans ce quartier au Nord de la Ville, sur les hauteurs. Il travaille comme ouvrier en bâtiment sur les chantiers. Marie, architecte de profession aux origines grecques, crèche, elle au Sud de la ville #LesBeauxQuartiers. Tout les oppose ou presque comme dans les meilleurs films, ceux qui émeuvent et font pleurer dans les chaumières. Il s’agit de deux déracinés. Lui rêve de sortir de sa condition d’ouvrier pour devenir une star du krump, cette danse apparue au début des années 2000 dans les bas-fonds de Los Angeles (U.S.A.) qui en exacerbant l’expression de la colère, permet de s’en affranchir. Naturellement, leur love-story est tumultueuse. Ils n’ont pas forcément les mêmes codes, ne posent pas le même regard sur la vie, pas le même rapport à la ville, à leur ville que le film prend pour décor et qui est au final bien plus que ça. Le rôle de Kaleem est tenu par Wolf, le Vice-Champion du monde de krump, quant à Marie, Almaz Papatakis à la ville, est la nièce du cinéaste Nikos Papatakis, le réalisateur gréco-éthiopien (Les Abysses, Gloria Mundi, La Photo…) décédé en décembre 2010. Une bande son sur mesure combine airs de rebetiko chantés par Clémence Gabrielidis et titres signés Imhotep (IAM) et Morf. Histoire d’incompréhensions et de passions, histoires complexes de vie, Dans la Peau est projeté pour la première fois sur le Vieux-Continent, à Marseille, en présence de Pascal Tessaud et des jeunes des Quartiers Nord qui ont participé au tournage, après un workshop d’un mois encadré par des pros de l’asso Ph’Art et Balises. Un échange est prévu à l’issue de cette toute première projection autour de ce film réalisé avec des budgets riquiquis et beaucoup d’inventivité. Et si l’époque n’était pas qu’aux bockbusters ? (A 21h au Cinéma Artplexe (salle 7) — 125, La Canebière — 13001 — dans la cadre du FID — 12 €, pour réserver sa place c’est ici.).
Vendredi 28 :
Nuits Métis craint dégun ! « Passée la trentième, on craint dégun ! » roule en écho sans fin des rivages de la Grande Bleu aux plaines de la Crau, la sagesse populaire. Alors même si le pays dans toute sa sinistre décadence venait à s’étriquer, se contracter, voire se recroqueviller tout autour de son microscopique nombril, Nuits Métis dont s’ouvre sous nos yeux écarquillés la trente et unième édition, ne perderait ni le fil, ni la note qu’on partage parce qu’on a choisi d’être ensemble, ensemble et séparément, pareils et différents, en famille, entre amis ou simples voisins de palier ou de fête. Rt tout ça pour la beauté du geste, gratuitement donc ! Pour « leur 31ème édition, les Nuits Métis déclarent ainsi leur flamme aux artistes venus du Kenya, du Maroc, d’Espagne, de Palestine, du Liban, de France, de Mauritanie, du Chili et de Guinée pour perpétuer cette tradition légendaire de grande fête populaire et planétaire » rassure si besoin était, le dossier de presse. 13 concerts gratuits, 6 déambulatiuons festives, un spectacle de théâtre de rue, des installations en arts visuels, un village gourmand et même pour les pros en amont, une journée de rencontres autour de la coopé’ internat’. Ensemble est le maître mot de ce festival qui comme Pierrot pense que « l’important est de participer » et que « chaque difficulté rencontrée doit être l’occasion d’un nouveau progrès ». Qu’il soit entendu ! Au lendemain de la soirée d’ouverture au Théâtre de la Colonne, rendez-vous au plan d’eau St-Suspi avec en ouverture La Famille Géant déclare sa flamme, suivi d’un hommage à une musique populaire kenyane « Rumba, benga to the world, la fanfare salonaise Mudanza, la Ganga Calle, un combo pyrénéens qui n’ont pas mis un mouchoir sur leur envie de fête, la fameuse batucada de la non moins pétaradante famille Géant. La soirée se terminera au son des riddims de Jahneration, un duo de chanteurs parisiens fan de reggae et de dancehall ; très bien bien encadrés. C’est le premier soir… ça ne fait que commencer !. (De 18H30 à 1h du mat au Plan d’eau Saint-Suspi — 8 av Daniel Paul à Miramas — Gratuit.).