Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de l’hexagone au pied de la Grande Bleue, à Marseille et dans les environs. Rendez-vous en bas parce que c’est là qu’est secouée la pulpe !
Jeudi 27 :
Dans la Peau, deuxième long métrage de Pascal Tessaud, projeté en avant-première au Cinéma Artplexe à l’invitation du FID. Dans La Peau, le tout dernier film de Pascal Tessaud a été sélectionné en compét’ officielle à la 27ème édition du Brooklyn International Film Festival. Très bien accueilli par le public, il a remporté le Spirit Award du meilleur long métrage. Belle entrée en matière, pour ce film, une sorte de North-Side Story à la marseillaise, lors de sa première exposition mondiale. Pour tourner Dans La Peau, le réalisateur Pascal Tessaud a posé ses cameras à la Savine. Kaleem y vit. Il travaille comme ouvrier en bâtiment sur les chantiers. Marie, architecte de profession aux origines grecques, crèche, elle dans le 7ème arrondissement. Tout les oppose ou presque comme dans les meilleurs films, ceux qui émeuvent et font pleurer dans les chaumières. Il s’agit de deux déracinés, lui vit dans une famille comorienne très attaché aux coutumes de ces îles de l’Océan Indien, et rêve de sortir de sa condition d’ouvrier pour devenir une star du krump, cette danse apparue au début des années 2000 dans les bas-fonds de Los Angeles (U.S.A.) qui en exacerbant l’expression de la colère, permet de s’en affranchir. Elle est née de père grecque et de mère vénitienne. Naturellement, leur love-story est tumultueuse. Ils n’ont pas forcément les mêmes codes, ne posent pas le même regard sur la vie, pas le même rapport à la ville, à leur ville que le film prend pour décor. Le rôle de Kaleem est tenu par Wilfried Blé-Wolf, le Vice-Champion du monde de krump, deux fois champion d’Europe. Quant à Marie, Almaz Papatakis à la ville, cette atrice et chnateuse est la nièce du cinéaste Nikos Papatakis, le réalisateur gréco-éthiopien (Les Abysses, Gloria Mundi, La Photo…) décédé en décembre 2010. Une bande son sur mesure combine airs de rebetiko chantés live à l’écran par Clémence Gabrielidis et titres signés Imhotep (IAM) et Morf. Histoire d’incompréhensions et de passions, histoires complexes de vie, Dans la Peau est projeté pour la première fois sur le Vieux-Continent, à Marseille, en présence de Pascal Tessaud et d’habitants des Quartiers Nord qui ont participé au tournage, après un workshop d’un mois encadré par des pros de l’asso Ph’Art et Balises. Un échange est prévu à l’issue de cette toute première projection autour de ce film réalisé avec des budgets riquiquis et beaucoup d’inventivité. Et si l’époque n’était pas qu’aux bockbusters ? (A 21h au Cinéma Artplexe (salle 7) — 125, La Canebière — 13001 — dans la cadre du FID — 12 €, pour réserver sa place c’est ici.).
Vendredi 28 :
Nuits Métis craint dégun ! « Passée la trentième, on craint dégun ! » répète la sagesse populaire, des rivages de la Grande Bleu aux plaines de la Crau. Alors même si le pays venait à s’étriquer, se contracter, voire se recroqueviller tout autour de son nombril, Nuits Métis qui a ouvert hier, sous nos yeux écarquillés sa trente et unième édition, ne perdrait ni le fil, ni la note qu’on partage parce qu’on a choisi d’être ensemble. Ensemble et séparément, pareils et différents, en famille, entre amis ou simples voisins de palier ou de fête ; avec cette élégance et cette générosité qui invitent au partage. Gratuitement donc ! Pour leur 31ème édition, les Nuits Métis convient des artistes venus du Kenya, du Maroc, d’Espagne, de Palestine, du Liban, de France, de Mauritanie, du Chili et de Guinée « pour perpétuer cette tradition légendaire de grande fête populaire et planétaire » rassure si besoin était, le dossier de presse. 13 concerts gratuits, 6 déambulations festives, un spectacle de théâtre de rue, des installations en arts visuels, un village gourmand et même pour les pros en amont, une journée de rencontres autour de la coopé’ internationale. Ensemble est donc le maître mot de ce festival qui comme Pierrot, celui de Coubertin, pense que « l’important est de participer » et que « chaque difficulté rencontrée doit être l’occasion d’un nouveau progrès ». Qu’il soit entendu ! Au lendemain de la soirée d’ouverture au Théâtre de la Colonne, et à l’avant-veille de ce dimanche électoral, rendez-vous ce soir au plan d’eau St-Suspi avec en ouverture le spectacle déambulatoire La Famille Géant déclare sa flamme, suivi du concert de Nnawa, un trio conduit sur des routes nu-soul par la chanteuse qui donne son nom à l’ensemble, puis d’un hommage à une des musiques populaires du Kenya, Rumba, benga to the world.La fanfare salonaise Mudanza reprendra ensuite le flambeau, juste avant la Ganga Calle, un combo pyrénéen qui n’a pas mis un mouchoir sur son envie de fête. La batucada de la Famille Géant reviendra ensuite ambiancer à nouveau la soirée, avant qu’Hocine Benameur ne boucle la soirée sur les rives maghrébines de Méditerranée au son du oud et de beats electros. Ce n’est que le deuxième soir… rien n’est fini, on remet ça demain ! (De 18H30 à 1h du mat au Plan d’eau Saint-Suspi — 8 av Daniel Paul à Miramas — Gratuit.).
On Air vire aux Suds et accueille le festival arlésien. Comme toujours sur le Toit Terrasse de la Friche avec On Air c’est un concert ou un live glissé entre deux tranches de DJ-set. Avec les Suds rien ne change. Côté live, c’est le solo électro-folk de la Portugaise Ana Lua Caiano. Avec ses synthétiseurs, sa loop station et sa beats machine, la jeune chanteuse lisboète convoque les répertoires traditionnels et les chœurs d’ensembles folkloriques pour les faire vibrer sous un nouveau jour. Côté DJ, Sharouh joue sur un terrain proche, affectionnant tout particulièrement les relectures des perles judéo-arabes qu’elle confectionne elle-même ou emprunte aux collègues. (Dès 19h30 à sur le Toit Terrasse de la Friche la Belle de Mai — 41, rue Jobin — 13003 — 5 €, en prévente uniquement.).
Samedi 29 :
Le dernier soir de Nuits Métis à Miramas. Rien ne bouge aux Nuits Métis, on ne change rien, juste les groupes et encore, comme les deux premiers soirs, les marionnettes de la Famille Géant déambuleront entre les spectacles, sur des rythmes de batucada. Ainsi annoncés se présenteront sur scène les duos de reggae hexagonal Jahneration, de nu-cumbia Chu Chi Cha, de « techno organique Olkan & La Vipère Rouge ainsi que le combo La Caravane Passe aux musiques évidemment nomades et forcément enfièvrées. Sans oublier comme chaque soir l’install Nairobi et l’atelier photo de la tribu Miramassaï qui vous tirera le portrait avec bonheur, car pas de doute, vous êtes de la famille ! (De 19H à 1h30 du mat au Plan d’eau Saint-Suspi — 8 av Daniel Paul à Miramas — Gratuit.).
Anthologie du raï à Twali. Mon Anthologie du Raï est une histoire en en sons et images réalisée par Katia Kameli et Mounira Zerkine (aka Algerian Vinyl) de cette musique qui passé des campagnes algériennes à la ville, des médahates aux chanteurs et chanteuses de cabaret de la corniche oranaise ; a fini par séduire le monde. Le raï parle de la vie, de ses moments de grâce comme de ses non-dits. Le récit est déroulé de 21h à 22h, juste avant qu’Algerian Vinyl passe au platines et fasse vibrer en nous les pépites du genre. (Dès 21h à Twali — 57, rue Bernard du Bois — 13001 — Entrée libre.).
Dimanche 30 :
Dimanche, c’est jour de vote à Marseille. Marseille ne déroge pas à la règle, après dissolution, c’est votation. Aujourd’hui, Marseille joue à domicile. Idem la semaine pro, deux matchs d’affilé à domicile. C’est top. En claquette, en tong, en basket, mocassins ou en vernis, c’est dimanche et c’est à toi faire, si tu ne veux pas que la démocratie prenne un coup de pompe. (De 8h à 20h à Marseille, de 8h à 19h ailleurs. Entrez libre, sortez le devoir accompli !).
Cap Massilia, quand SOS Méditerranée débarque au Couvent Levat. Ils et elles gardent le cap. Ils et elles ne perdent de vue qu’on ne déroge pas au devoir d’assistance en mer ? Que tout capitaine qui voit ou à qui on signale un navire en détresse se doit de le secourir. La solidarité en mer est une des fiertés de notre humanité. SOS Méditerranée a ce devoir chevillé au corps de tous ses équipages. Marins comme Médecins (de Médecins du Monde), à bord de l’Ocean Viking y contribue. Lors des 10 dernières années plus de 23 400 personnes ont péri en Méditerranée, un nombre qui suffit à dire l’indignité de notre monde, un nombre qui pourrait être plus effrayant encore sans la présence vigilante des compagnons de l’association citoyenne SOS Méditerranée. Quand on sait que chaque journée en mer coute 24.000 €, on peut imaginer que chaque don compte même les plus petits. Chacun peut participer à cet élan humanitaire en donnant ici, via le site de l’association. Il est aussi possible de se rendre en ce dimanche d’été au Couvent pour un après-midi/soirée, un 14h/22h consacré à l’association qui chapote les équipes de sauveteurs et rend possible les missions de l’Ocean Viking. Au programme : village associatif, exposition, conférence, ateliers et jeux pour les enfants, projections et un DJ-set de BRK, le boss du label Hyperactivity Music. (De 14h à 22h au Couvent Levat — 52, rue Levat — 13003 — 2 € d’adhésion.).
Soleil Couchant à la Citadelle. Deux bandes de noceurs, deux orgas de bambocheurs, deux crews, Techno Dayz et Shukran House unissent leurs forces autour du soleil couchant, en ce jour que l’histoire a déjà rentré dans les annales. C’est à la Citadelle que ça se passe, la cour du Fort St-Nicolas sous le soleil et les premières étoiles aux sons de la house, tek-house, melodik-tek et tek avec les DJs Hazy Bong, Rule, Rohm, Téo Maldonado, Fontène et Nico Delattre. (De 17 à 23h30 à la Citadelle — 1, bd Charles Livon // Montée du Souvenir Français — 13007 — 17,50 €. Happy hour avant 19h.).
Omar Sosa, de retour à Marseille. Pour ce concert au Théâtre de la Sucrière dans le Parc de la Mairie des 15ème et 16ème ardts de Marseille, le festival marseillais de jazz convoque Gildaa et Omar Sosa. Gildaa est un solo electro-acoustique, celui d’une femme dont la voix incarne une recherche, renoue avec une mémoire enfouie, un pied en France, l’autre au Brésil. Quant à Omar Sosa, grand habitué de nos ondes comme des scènes du festival, Le pianiste cubain installé à Barcelone se produira lui aussi ce soir en solo, seul donc face à son piano, pour nous embarquer dans ses divagations à deux mains, nous faire danser les neurones et vibrer cœur et corps. (Dès 19h au Théâtre de la Sucrière — Parc François Billoux —246, rue de Lyon — 13015 — 10 €.).
lundi 1er juillet :
Pina, My Move à la Friche la Belle de Mai. Lidée que « l’art est seul moyen qui permet à l’homme de surmonter ses souffrances morales et physiques » est partagé par Bassam Abou Diab, un chorégraphe libanais aux multiples adresses au Moyen-Orient et Ali Hout, un musicien. Tous deux en font la preuve avec Pina, My Love, dont c’est la première représentation en France. « Pensée comme une catharsis, cette pièce est un acte de résistance face à l’impuissance : danser et rêver pour survivre à la douleur » selon l’argumentaire fourni. (A 18h30 au Petit Plateau de la Friche La Belle de Mai — 41, rue Jobin — 13003 — 10 €.).
Mardi 2 :
La nouvelle scène jazz hexagonale est en concert à la Friche. L’appellation french touch qui fait mouche, peut désormais être couchée sur presque toutes les musiques, jazz compris. En effet, les jazz-o-maniacs ont eux aussi ouvert leurs oreilles. Ils ont écouté des musiques modales, des musiques actuelles et même digéré la vague des musiques électroniques. Le quintet emmené par Léon Phal a cette touch. Le saxophoniste et ses amis ont publié l’an passé Stress Killer, un album vivifiant qui conjugue les époques, bouscule les frontières entre les genres et s’arrange avec les modes. Quant à Bada Bada, ce trio lillois (Lilian Mille, Tiss Rodriguez et Leo Fumagalli) a sorti lui, en tout début d’année, après quelques singles et E.P., Portraits, un premier album encensé par la presse qui se place lui aussi au-delà des formats habituels. Pas étonnant donc de les voir programmé sur le toit de la Friche par le Marseille Jazz des 5 Continents et de les retrouver fin août dans un parc luxuriant du 9.2. à l’affiche de Rock en Seine. (Dès 19h30 sur le Toit-Terrasse de la Friche La Belle de Mai — 41, rue Jobin — 13003 — Plein tarif : 25 €, tarif réduit : 15 €.).
DJ Shadow, le cador de l’abstract hip-hop est à l’Espace Julien. C’est avec un mot valise bourré à craquer de samples que le musicien, DJ et producteur DJ Shadow signe en 1996 son premier opus. Endtroducing (Mo’Wax) entre de plein pied dans l’histoire. Tout en échantillons ordonnés sur un MPC 60, cette treizaine de titres inspirera plus d’un producteur. 28 ans après, DJ Shadow est toujours là. Avec son dernier opus Action Adventure paru à la fin de l’an passé, Joshua Paul Davis (de son vrai nom) continue de marquer les esprits. (A 20h à l’Espace Julien — 39, cours Julien — 13006 — 31 €.).