Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de la France, ici à Marseille et dans les environs, parce que c’est là que la pulpe est secouée !
Mardi 28 :
Amadou & Mariam, entourés de Minots de Marseille sont à l’Opéra. Le couple aveugle du Mali comme ont les surnommait à leurs débuts dans les années 90, avant de ne retenir que leurs prénoms – Amadou & Mariam – et de gratifier en 2005 leur album – Dimanche à Bamako – réalisé avec le concours de Manu Chao, d’une Victoire de la Musique catégorie world, seront en concert à l’Opéra de Marseille dans le cadre de l’opération Cité des Minotsproposée par le festival jeune public, Babel Minots initié par l’équipe du Nomad Café et le festival albertivillarien Villes Musiques du Monde. Un concert hors-tournée, donc hors-du-commun puisqu’ils chanteront avec les enfants des écoles François Moisson (13002), St-Charles (13003) et Sinoncelli (13014) qui préparent ce concert depuis le début de l’année. Si, naturellement les parents des minots sont conviés au concert, il reste quelques places pour découvrir le concert de ces deux artistes, leurs musiciens et les enfants de Marseille. (A 19h30 à l’Opéra de Marseille — 2, rue Molière — 13001 — Gratuit sur réservation à reservation@lenomad.com).
Dowdelin, Le Mobylette Sound-System et Selecta Will sont au Rendez-vous aux Apéros Kiosque du Parc Longchamp. Nouvelle formation vue, entendue et appréciée récemment à Venelles, Dowdelin est de retour dans la région en concert gratuit qui plus est, au Parc Longchamp. Ce projet né de la complicité du producteur David Kiledjian (Dawatile), de la chanteuse Olivya Victorin et du saxophoniste et percussionniste Raphaël proposait à ses débuts, une vision électronique des musiques des iles françaises de la Caraïbe comme en témoignait en 2018 Carnival Odissey, le premier opus du trio. Au début de l’année, paraissait Lanmou, Lanmou, un album où le trio rejoint par le batteur Greg Boudras s’affranchit des machines. Libéré des arcanes numériques et de ses patterns figées, David Kiledjian reprend le sax et la basse, instruments dont il ne jouait plus sur scène. Dowdelin change de braquet et ça joue grave. Cela s’entend sur l’album et plus encore sur scène ! Ce concert proposé par la Mairie des 4ème & 5ème ardt est vivement conseillé. Le show sera précédé et suivi par les Dj-sets du Mobylette Sound-System et de Selecta Will que certains ont pu apprécier non loin de là, le soir de la Fête de la Musique devant le Longchamp Palace. Vibz mondiales et chaude ambiance, ce qui ne gâte rien ! (Dès 19h au Kiosque à Musique du Parc Longchamp, côté Jardin Zoologique. — Entrée libre et gratuite (pléonasme, mais on a les moyens !)).
Sonoma, « un ballet obscur et puissant » du choregraphe espagnol Marcos Morau au Théâtre La Criée, une proposition du Festival de Marseille. Neuf danseuses de plus de 30 ans sur scène pour un ballet créé l’an passé en clôture de la 75ème du Festival d’Avignon, où il a été longuement applaudi dans la cour d’honneur du Palais des Papes; Sonoma invente une danse libre habitée par le fantôme de Luis Buñuel qui poursuit/accompagne le chorégraphe né à Valence et installé à Barcelone avec sa compagnie, La Veronal. « Pour moi, c’est un hommage qu’on lui rend, car il m’a touché, il m’inspire. Je peux vraiment m’identifier à son œuvre et à son univers. Pour nous, les membres de ma compagnie, Sonoma est un grand cadeau » déclarait le chorégraphe à un journaliste de RFI, dont il atténuait le propos quand ce dernier parlait « d’œuvre d’art totale » à propos de son travail. En effet, le désormais quadra revendique plutôt une approche transversale des arts, « approche centrale pour sa génération et celles d’après », selon lui, utilisant toutes les choses dont il a besoin pour exprimer son idée, ses pensées : le mouvement comme les mots (en français) ou les projections. Quant à la bande son signée Juan Cristobal Saavedra, elle croise rythmes du folklore de l’Aragon, la région de Buñuel, joués sur des grands tambours utilisés entre autres le Vendredi Saint pour signifier la mort de Dieu, et emprunts au registre contemporain. Un chorégraphe singulier pour une pièce qui l’est toute autant. (Aujourd’hui à 20h et demain à 19h au Théâtre La Criée — 30, quai de rive Neuve — 13007 — 10 €, moins de 12 ans : 5 €.).
Mercredi 29 :
Johnny Barrel Country Band sur la Plaine. Un mercredi, une semaine sur deux, pendant l’été, c’est concert sur la Plaine, à même la dalle, organisé avec des bouts de ficelle par la Plaine des Fadas et les musiciens, formations, groupes d’ici invités à jouer à un coin ou un autre de cette place parta-gérée entre plusieurs arrondissements. Ouf, tout est dit ou presque en une seule phrase un peu longue certes, mais plus informative qu’une wiki-notice. Manque juste un nom, celui du groupe invité ce soir, mais il est en titre, pull up selector : Le Johnny Barrel Country Band. Leur truc, c’est le western swing et le bluegrass. De quoi nous agiter les gambettes d’autant que le combo qui a quelques heures de show dans les pattes connait ses classiques et les rejouent avec ardeur ! (Entre 18h30 et 20h30, parce qu’après les voisins ont le droit au repos, à défaut d’assumer celui à la paresse, sur la place Jean Jaurès dite de la Plaine. Laisse-toi guider par tes oreilles, elles valent tous les GPS — C’est évidemment gratuit et, si vous aimez, un chapeau tournera pour mettre de la chantilly sur la glace des musiciens, un sirop ou du pastis dans leur eau.).
Trois soirs durant, Christine Salem chante à l’Opéra avec des Minots de Marseille. Comme Amadou et Mariam la veille, Christine Salem chantera mercredi, jeudi et vendredi à l’Opéra, accompagnée par des enfants d’une dizaine d’écoles de Marseille (Les Lilas, Bouge, St-Just-Corot, Peysonnel 1 et 2, Révolution, Kléber, Val-Plan, Lauriers et Kallisté.) d’où ce triolet de dates. La chanteuse de maloya, ce blues insulaire qui interpelle les ancêtres, reprendra quelques-uns de ses titres, soutenue par ces minots de Marseille familiarisés au cours de l’année à son répertoire et au créole de cette île française de l’Océan Indien. Si, naturellement les parents des minots sont conviés au concert de leur progéniture, il reste quelques places pour découvrir ces trois concerts uniques. (A 19h30 mercredi, jeudi et vendredi à l’Opéra de Marseille — 2, rue Molière — 13001 — Gratuit sur réservation à reservation@lenomad.com).
Jeudi 30 :
Comme la chenille, le Couvent redémarre. 5 ans déjà que le Couvent et ses presque 2 hectares de jardins sont un des spots les plus courus de l’été à Marseille. 5 ans que les fêtards de tous poils même les imberbes ou les chauves s’y donnent rendez-vous le plus sérieusement du monde pour des fins de journée débridée en musique et en plein air, du mercredi au dimanche (sauf le samedi). Le Jeudi au Couvent, c’est DJ-set. Et pour ouvrir la saison et inaugurer sa buvette et sa guinguette où l’on grignote un bout tout en secouant les arpions et plus si aff’, le Couvent accueille Velours 2000, un DJ jamais croisé auparavant pour ma part et dont on dit – en tout cas, c’est ce que les organisateurs me soufflent dans l’oreillette – que son mix nourri au rnb, au reggaeton et biberonné à l’amour devrait provoquer quelques postures des plus lascives. A voir et à entendre pour le croire ! (De 18h à 23h au Couvent — 52, rue Levat — 13003 — Entrée libre.).
Africa Fête : Du cinéma au dancefloor, du Gyptis à l’Embobineuse. Dernier rendez-vous de cette semaine bon poids proposée par Africa Fête, ce focus sur la rumba congolaise s’ouvre au cinéma Le Gyptis par quelques mots introductifs du DJ James Stewart, pour mieux se familiariser avec la rumba congolaise, un genre musical qui a inventé la world-music avant même l’avènement de cette dernière, en croisant sur le continent africain, rumba cubaine, cha cha cha, biguine et tango. Inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco depuis le 14 décembre dernier, la rumba congolaise a séduit les publics des maquis des deux Congo et fait des adeptes sur les 5 continents. Basé à Lyon, cet expert en grooves des continents noir, afro-latin et afro-caribéen et DJ par ailleurs parsèmera sa présentation de moments d’écoute avant la projection de Bakolo Music International, un film documentaire signé Tom Vantorre et Benjamin Viré. En 86 minutes, ce film relate l’histoire du groupe créé par le regretté Wendo Kolosoy. La formation qui vient de fêter ses 70 ans, a récemment repris la route pour chanter quelques-unes des plus belles pages de la rumba congolaise. La projection sera suivi par un mini DJ-set de James Stewart, suivi dans la foulée d’un bal rumba à l’Embobineuse voisine, mené par les DJ’s Professeur Babacar, Jambo et James Stewart. Cinéphiles, amoureux de la rumba et fêtards, il sera enfin l’heure de mouiller le maillot ! (Accueil et présentation de la rumba congolaise à 19h au Cinéma le Gyptis – 136, rue Loubon — 13003 — projection à 19h45 toujours au Gyptis suivi d’un mini DJ set jusqu’à 22H — 6 €, tarif réduit : 5 €, groupe (+ de 10) : 4 €, – de 20 ans : 2,5 € — De 22h à 2h – Bal Rumba à l’Embobineuse — 11 bd Bouès — 13003 — 5 €.).
Sabena : quand le musicien et conteur Ahamada Smis lève le voile sur un épisode sombre de l’histoire des Comoriens de Madagascar. En décembre 1976, à Majunga (aussi orthographié Mahajanga) sur l’île de Madagascar à tout juste une demi-heure de bateau de Mayotte, un conflit bénin oppose des voisins. Malgaches vs Comoriens. Un conflit que la justice coutumière ne saura résoudre, débouchant sur trois jours de folie qui verront le massacre à la machette de 2000 personnes et le départ de 16.000 Comoriens vers la terre mère que la plupart ne connaissait même pas. Considérée alors comme la 5ème ville des Comores pour sa population, titre aujourd’hui attribué à Marseille, ce port malgache ouvert sur le monde comptait alors un tiers de Comoriens bien implantés dans la société malgache, au fort pouvoir économique et politique. Ils sont musulmans pour la plupart sur une île à majorité animiste ou chrétienne. C’est cet évènement tragique, ce kafa comme le nomment les Comoriens en swahili qu’Ahamada Smis partage aujourd’hui à l’invitation du Festival de Marseille qui, l’an passé, lui avait offert de présenter Air, son dernier album en date dans la cour de la Vieille Charité. Pour ce nouveau projet qui porte le nom de la compagnie aérienne qui a permis le rapatriement en urgence de ces hommes femmes et enfants qui fuyaient le chaos, et sur lequel il travaille depuis deux ans, entre rencontres sur les lieux des crimes et lectures, le musicien, joueur de dzendzé, une cithare à huit cordes de la sous-région et de Gaboussi, une petite guitare mahoraise, et conteur-slameur a réuni un petit ensemble (Jeff Kellner à la guitare, Robin Vassy aux percussions et Uli Wolters au sax, clarinette, flûte et machines) pour l’accompagner. Quatre danseurs (Fakri Fahardine, Inssa Hassna, Mickael Jaume et Sinath Ouk) sous les indications du chorégraphe mahorais d’adoption Djodjo Kazadi, et des vidéos d’animation créées par Christophe Mentz prolongent les propos d’Ahamada Smis et ses musiques, donnant une forme artistique à ce que les mots ne sauraient dire, à la terreur et la mort. Un spectacle pluridisciplinaire qui raconte l’histoire pour panser les plaies trop longtemps tues. A noter que le chorégraphe est ensuite attendu au Festival d’Avignon où il présentera après Paris et Chirongui (en mai dernier, au Lavoir Moderne et au Pole Culturel de l’île), Murmures de Décasés, une autre histoire vraie, un autre récit fort qui mêle danse, chant et textes. (Aujourd’hui et demain à 22h sur la Place d’Armes du Fort St-Jean — entrée par la passerelle du MuCEM, côté Panier — 10 €, – de 12 ans : 5 €.).
Vendredi 1er :
Le Longchamp Pride Live : une première édition fière, festive et militante ! le Longchamp Pride Live est un festival culturel, revendicatif et festif, un festival militant qui réunit, fédère par la fête et l’action, les communautés LGBTI+ du Grand Sud, dans les jardins du Palais Longchamp. Collé avant et après la Marche des Fiertés dont le mot d’ordre est « Droit dans les yeux », marche qui partira pour la première fois de la Porte d’Aix le 2 juillet à 15h (voir plus bas), le L.P.L. comme on le surnomme déj, pour faire court, vient clore deux semaines de Pride à Marseille, soit une cinquantaine d’évènements labellisés. En musique donc pour ce final, sur un beat électro, autour de deux scènes dont une dédiée aux talents locaux émergeants, se produiront lors de ses deux soirées une quinzaine d’artistes. Sont attendu.e.s lors de cette première nuit (un 18h/1h) : Mila Dietrich, Rag, Abstraxion B2B TTristana, que Barbara Butch, Jennifer Cardini, DouceSœur ou Saab, DJ Pompompom, Lylou Dallas… Tout le détail de la prog est ici. Cette soirée est payante dans le but d’alimenter via les bénéfices dégagés, un fonds de soutien dédié aux initiatives LGBTI+ locales. Celle de samedi sera gratuite afin de réunir tous les publics. Ce premier Longchamp Pride Live espère 15.000 festivals sur les deux jours. (Vendredi 1er et Samedi 2 de 18 à 1h — Dans les jardins d Palais Longchamp — le vendredi 15 €, 20 € le jour même – Samedi gratuit.)
Le Charlie Jazz Festival, c’est parti pour 3 jours de jazz à tous les étazz ! A côté des mastodontes du genre qui obnubilent médias et public, le Charlie Jazz Festival trace sa route avec constance comme en témoigne cette 24ème édition qui a tout d’une grande ! Ainsi du 1er au 3 juillet dans l’oasis de fraicheur du Domaine de Fontblanche (un plus) trônent 2 scènes sur lesquels se produiront en tout et pour tout 4 groupes par soir. La star ce soir, c’est Thomas de Pourquery et son Supersonic, un band qui sous l’impulsion du saxophoniste à la barbe plus fournie que celle d’un Père Noel de grande surface (et pour cause, à cette saison, les barbes hibernent), ce band – un sextet – vénère autant les embardées du céleste de Sun Ra que les folles opportunités offertes par les sampleurs, loopers, séquenceurs et autres effets électroniques qui ont bousculé la musique, donc le jazz, ces dernières décennies. Ça pulse sans limite ! Juste après Daîda prend le relai. Ce quintet lauréat du Concours National de Jazz de la Défense l’an passé questionne l’au-delà, juste après les limites, en s’appuyant sur les constructions rythmiques du batteur Vincent Tortiller sur lesquelles le band chauffe des mélodies qu’il porte à l’état de vapeur. Juste avant, deux trios auront se seront succédés. EN ouverture, celui de l’accordéoniste Vincent Peirani, suivi par Line & Borders, un trio 100% féminin (Leïla Soldevila à la contrebasse, Emilie Lesbros au chant, Rafaëlle Rinaudo à la harpe). Là encore, il est question de lignes, de limites, de frontières… de cordes en fait — le pont commun de cestois artistes – cordes que l’on caresse, de l’on pince, que l’on tire, qui s’étirent ou que l’on met en vibration pour faire naître cette magie de l’esprit appelée musique. A chaque soir sa fanfare. Ce soir, c’est l’Infernal Biguine qui ouvre le bal, un bal antillais comme le laisse deviner son nom. (Dès 19h au Domaine de Fontblanche à Vitrolles — 29 € par soir, tarif réduit : 24 €, – de 25 ans : 19 €, – de 10 ans : gratuit, pass 2 soirs : 48 €, pass 3 soirs : 72 €. A noter qu’après 23h, l’entrée est libre.).
Dub Station, un before au 6MIC avant de souffler les 20 bougies de Musical Riot, lors du festival au Domaine de Fontblanche (Vitrolles) le week-end prochain. Happy Birthday aux Musical Riot, les missionnaires du dub et du steppa en terres provençales. Sans même attendre de prendre possession du verdoyant Domaine de Fontblanche (Vitrolles) le week-end prochain pour deux jours, deux nuits de festival, les gaillards s’emparent du 6MIC, ce vendredi 1er juillet,. Les murs d’enceintes vrombissent déjà, les basses (sont) au taquet comme clamait Lord Zeljko sur nos antennes et dans les bons sounds de France et de Navarre et l’entrée est gratuite ! Nuff respect !! C’est leur anniv et ce sont eux qui régalent ! Un monde de dingue, sans toit ni roi, à ciel ouvert, ils convient Zilla Dan et Mezcal (Massilia Hi-Fi), deux activistes qui ont récemment rejoint cette grande famille de mordus du dub, de mordub comme les surnommerait César dans une compression dont il a si ce n’est le secret, au moins le certificat de paternité. (De 18h30 à minuit dans le patio du 6MIC — 160 av Pascal Duverger — 13090 — Entrée libre.).
Room with a view, face à la mer à Châteauvallon ! Bien sûr, en bon amateur de calembour pan-pan, les famots jeux de meux, les fameux jeux de mots à deux balles, il me serait facile de titrer Rone with a view pour parler de cette collab qui voit le compositeur travailler avec les danseurs de la Cie La Horde peu après leur installation à la tête du Ballet National de Marseille (B.N.M). En effet, cette collab’ donne un prolongement à la musique du parisien installé en Bretagne, si mes infos sont à jour. Tenté, je resiste, je montre que j’existe et profite de cette nouvelle représentation dans le cadre idyllique de ce théâtre de plein-air face à la baie, pour découvrir une pièce qui pour certains commentateurs à même puissance et résonnance qu’eut en son temps Messe pour le Temps Présent du compositeur Pierre Henry, chorégraphié par Béjart, arguant qu’il s’agit là du manifeste d’une génération, « d’un appel à la danse contre l’effondrement du monde, une leçon de résistance. ». S’ils disent vrai, cette Chambre avec Vue justifie le déplacement. (Aujourd’hui et demain à 22H dans l’Amphithéâtre de Châteauvallon — 35 €, 23 €, 22 € et 20 € selon les abonnements, tarif jeune :13 €, tarif solidaire : 5 €.).
Alento, la nouvelle œuvre du chorégraphe et danseur Antonio Najarro en exclusivité aux Nuits Flamencas d’Aubagne. Tout va si vite parfois, qu’on est déjà vendredi, sans avoir pris le temps de glisser deux mots sur l’ouverture hier, jeudi, du festival aubagnais Les Nuits Flamencas dirigé par le guitariste Juan Carmona, festival gratuit qui plus est, à l’exception des séances des projections au cinéma Le Pagnol. Rien sur l’invitation faite au trio emmené par le pianiste, guitariste et chanteur Diego Amador qui conjugue à tous les temps dans un sans faute remarquable, tradition et modernité. Avec lui piano et flamenco font plus que rimer, ils résonnent ensemble. Sublimes vibrations accompagnées par la danseuse Nazaret Reyes. Mais tout ça c’était hier. Le train est lancé, reste plus qu’à monter en marche, en profitant pourquoi pas de cette nouvelle pièce du chorégraphe et danseur Antonio Najarro pour 6 danseurs et 6 danseuses sur des musiques d’Egozcue, jouée sur scène par le compositeur et guitariste à la tête d’un ensemble de 4 musiciens. E chorégraphe transcende les codes. Ici, on est flamenco, mais aussi ancré dans les folklores des différentes régions d’Espagne et du monde. Habitué à croiser flamenco et tango, flamenco et musiques orientales ou flamenco et jazz, Antonio Najarro ne semble pas connaître de limites, une posture qui n’est pas pour nous déplaire. (A 22h sur la grande scène installée sur l’Esplanade de Gaulle à Aubagne — gratuit).
Samedi 2 :
Nouveau tracé pour la Marche des Fiertés et deuxième soirée pour le Longchamp Pride Live. 52 ans après la première Pride (le 27 juin 1970 à Chicago) et à la veille, l’an prochain des 30 ans de la Pride Marseille, la Marche des Fiertés, incarne plus qu’aucun autre évènement, la représentation et les revendications de la communauté LGBTQI+. Cette nouvelle édition démarrera pour la première fois de la Porte d’Aix à 15h en direction du boulevard des Dames avec comme mot d’ordre « Droit dans les yeux ». Elle empruntera ensuite la rue de la Rép, la rue Colbert, le cours Belsunce et la Canebière. Arrivée sur le Vieux-Port, elle rejoindre alors la Mairie centrale, sa destination finale.Chacun pourra alors se diriger vers les Jardins du Palais longchamp pour la deuxième soirée aux deux scènes – entièrement gratuites – du L.P.L. où les attendront : Lylou Dallas, Drag Partchy, hosting by Robin des Doigts & Medusa Dickinson, Barbara Butch, Lucy Ward, Mila Dietrich, DJ Pompompom, SABB et D. Jekyll. Tout le détail de la prog est ici. (Marche des Fiertés : départ à 15h Porte d’Aix. — Le Longgchamp Pride Festival de 17h30 à 1h — Dans les jardins d Palais Longchamp — Gratuit.)
Manifestement, le Charlie Jazz Festival n’a toujours pas de limites. Pas de limites et un goût prononcé pour l’ailleurs probablement inspiré par le cadre à ciel ouvert de ce festival. La prog’ de ce deuxième soir sous les étoiles en est une preuve de plus. Elle s’ouvre par Kutu, un concert proposé par le violoniste Théo Ceccaldi et ses amis. Kutu donne à entendre un son actuel inspiré des musiques pentatoniques éthiopiennes. Fan du travail de Francis Falcetto et de sa collection Ethiopiques, qu’il connait sur le bout des doigts, il décide de s’envoler pour Addis Abeba, histoire d’écouter les artistes qui font vibrer le public des clubs de la capitale. C’est lors d’une de ces nuits qu’il rencontre les chanteuses Hewan Gebrewold et Haleluya Tekletsadik avec lesquelles il décide de travailler. Rejoint par Valentin Ceccaldi à la basse, Cyril Atef à la batterie et Akemi Fujimori aux claviers, ils composent un répertoire qu’ils proposent sur scène avant même de publier un premier opus. Seuls quelques clips et images de concerts attisent pour l’instant notre curiosité. Quant à la harpiste Rafaëlle Rinaudo, déjà programmée la veille au sein du trio Line & Borders, elle revient parée du nom de la déesse égyptienne Nout – toujours en trio – accompagnée cette fois-ci de Delphine Joussein à la flûte traversière et de Blanche Lafuente à la batterie. Là encore, après Thomas de Pourquery hier, Sun Ra indique la direction, montre le soleil, et parfois même, la face cachée de la lune. Mais ces trois musiciennes imposent leur propre inclinaison fouillant du côté des expérimentations et des trafics sonores chers à John Zorn, « aux confins du jazz et du noise » comme le précise le dossier de presse, citant même « Nirvana », histoire de mettre les points sur les i. Pas de doute, « cherchez Charlie » est la sentence du jour. Vous pensez l’avoir cerné, localisé, qu’il est déjà ailleurs. Comme si le célèbre jeu sur papier se transformait en film d’animation. Comme si porté par des courants croisés (crosscurrents en anglais, clin d’œil au trio qui suit), Charlie était encore autre part, en Inde peut-être, mais pas que… avec le tabliste Zakir Hussain, le contrebassiste Dave Holland et le saxophoniste Chris Potter. Trois virtuoses pour des échanges respectueux, équitables où tout le monde à commencer par la musique sort gagnant. Win-win disent les Britons. Quant à la fin de soirée, elle ne laisse rien au hasard, même s’il est partie prenante de « ces escapades dystopiques » selon les propres mots des organisateurs pour qualifier cette rencontre entre le compositeur, saxophoniste et homme des claviers Etienne Jaumet et Thomas de Pourquery qu’on ne présente plus puisqu’il jouait à la tête de son Supersonic hier. « Escapades dystopiques… », pas mieux ! Adjugé, vendu, je garde ! (Dès 19h au Domaine de Fontblanche à Vitrolles — 29 € par soir, tarif réduit : 24 €, – de 25 ans : 19 €, – de 10 ans : gratuit, pass 2 soirs : 48 €, pass 3 soirs : 72 €. A noter qu’après 23h, l’entrée est libre.)
Dimanche 3 :
Le Charlie Festival régale même le dimanche. Voilà 30 ans qu’ils marchent debout partout, sur toutes les scènes du monde. Voilà 30 ans qu’ils délivrent un son puissant et généreux, emprunts de jazz de la Nouvelle Orleans, de funk et de rocksteady, un son qui galvanise les foules et rend heureux. Ceux Qui Marche Debout, CQMD pour les amateurs d’acronymes, la fanfare qui a redonné gout ici aux fanfares, ouvrira la soirée. Energie garantie ! On enchaine avec un trio. Basse-batterie-claviers, rien de plus normal, me direz-vous, normal et prometteur puisqu’aux Fender Rhodes et autres claviers, on retrouve Tony Paeleman (Anne Paceo, Vincent Peirani), ici en leader. Le pianiste né à Nice qui prête son nom à ce trio, et ses acolytes (Julien Herné à la basse, Stéphane Huchard à la batterie) sont au service d’un jazz électrique, librement inspiré du son des seventies, un jazz qu’ils voient comme une étincelle (The Fuse en anglais, titre de leur dernier opus) à même d’enflammer les jeunes générations. Symbole d’ouverture au monde, le saxophoniste norvégien Jan Garbarek a collaboré au long de sa déjà longue carrière avec des artistes de tous horizons (Don Cherry, Mari Boine, Nusrat Fateh Ali Khan, Zakir Hussain…). En presque clôture du festival, accompagné par Rainer Brüninghaus au piano et Yuri Daniel à la basse, il retrouve le maitre des rythmes Trilok Gurtu avec qui il a souvent joué. Un dialogue et une complicité rares, sur disque comme sur scène. Hyperactive Leslie, homme-orchestre et batteur des temps modernes, signe une musique entêtante qui, sans être juste répétitive, devient vite addictive. Une sorte de boite à musique qui à la différence de celle de notre enfance aurait enfermé un peu de folie, d’inattendu et de surprise, un peu beaucoup de vie ! (Dès 19h au Domaine de Fontblanche à Vitrolles — 29 € par soir, tarif réduit : 24 €, – de 25 ans : 19 €, – de 10 ans : gratuit, pass 2 soirs : 48 €, pass 3 soirs : 72 €. A noter qu’après 23h, l’entrée est libre.)