Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de l’hexagone au pied de la Grande Bleue, à Marseille et dans les environs. Rendez-vous en bas parce que c’est là qu’est secouée la pulpe !
Mardi 30 :
La place de la culture dans la presse régionale en débat au Théâtre Les Bernardines. Proposée par le journal Zébuline dans le cadre des Etats Généraux de la Presse, cette rencontre s’intéresse depuis le centre-ville de Marseille à la place de la culture dans la presse régionale. Lors de cet échange-débat sera pointé les difficultés – spécifiques et conjointes – de la presse indépendante et de la culture publique. Avec au micro : la metteuse en scène Catherine Marnas, le journaliste, auteur et réalisateur Samuel Wahl, le journaliste Léo Purguette (La Marseillaise), la co-directrice d’Archaos Raquel Rache de Andrade, Pôle National et Odile Reine-Adelaïde du Festival de Marseille. (De 19h à 22h au Théâtre Les Bernardines — 17, bd Garibaldi — 13001 — Entrée libre.)
Mardi, c’est Jam aux Réformés. Le truc, le + de l’hebdo, c’est que ça vient et revient toutes les semaines et ça c’est un sacré + car nous aussi, on peut y revenir si on a loupé la dernière. On peut y revenir toutes les semaines ou de manière aléatoire. La Jam des Réformés est hebdo ; on le sait, on y vient, ou pas. Cyril Benhamou est là face à ses claviers, saisissant parfois son sax ou sa flûte traversière. Ce soir, il y aura aussi Pascal Blanc à la basse et Carl Charrin à la batterie, ça c’est sûr et une poignée d’invités, de visiteurs du soir… C’est rarement les mêmes, rarement pareil et ça, pour une hebdo, c’est bien ! (Dès 21h aux Réformés — Au 4ème étage du cinéma Artplexe — Entrée par les allées Léon Gambetta — 13001 — Entrée libre.).
Mercredi 31 :
Novabot au Théâtre Antoine Vitez à Aix-en-Pro. « Faudra un jour qu’un acteur livre son corps vivant à la médecine, qu’on ouvre, qu’on sache ce qui se passe dedans quand ça joue. Qu’on sache comment c’est fait, l’autre corps. » posait l’auteur de théâtre, essayiste, metteur en scène et peintre Valère Novarina à la fin du siècle dernier. Cette drôle d’idée, incongrue, farfelue et étrange est le point de départ, l’amorce de Novabot – Dialectique du corps en scène et de son image fragmentée, la dernière création d’Youssra Mansar (Cie Sevdim). C’est peut-être parce qu’en parallèle de ses activités théâtrales, la comédienne et metteuse en scène est aussi doctorante en Arts de scène. C’est ainsi qu’à mi-parcours de ses recherches, accompagnée par son équipe (Matteo Duluc, Caitlin Dailey…), et à l’invitation du Festival Parallèle (je me disais bien aussi); elle propose un premier « état de son travail et de ses hypothèses mises à l’épreuve de la scène : une réflexion autour des mutations de l’acteur en prise avec les nouvelles formes scénographiques, textuelles et robotiques . ». (Deux représentations : à 15h et 20h — Durée : 1h — au Théâtre Antoine Vitez — Le Cube — 29, av Robert Schuman — Aix-en-Pro — 16 €, tarif réduit : 8 €.
Jeudi 1er :
Kill The Thrill, enfin une release party. En 1989 quand naissait Kill The Thrill, il y a 35 ans, Marseille n’était pas à la mode ou plutôt la capitale et le reste du Monde n’avait pas encore chopé le virus marseillais. Le combo a très tôt su imposer un son saturé, noir profond aux confins de l’indus, du métal et du rock. Kill the thrill a vécu les sorties d’albums, les départs et les changements de personnels, les tournées carrées et ses sandwichs sur les aires d’autobahn, mais aussi les grandes scènes. Si tu veux tout savoir, wiki fait le taf ici puisqu’il se conclut même par un « pendant quelques années de silence mises à profit aux projets personnels et musicaux des membres du groupe, Nicolas Dick (chant, guitare), Marylin Tognollo (basse, chant et Frédéric de Benedetti (guitare, chant) ont peaufiné une nouvelle mouture qui devrait sortir début 2024. ». Ça y est. L’heure a sonné. Il est temps de fêter la sortie du nouvel opus, de se le procurer tout comme les anciens manquants à la collection et de boire un coup puisqu’on est à la Maison Hantée. Maison Hantée, où l’on peut même diner, mais ça si t’es à Marseille depuis plus de trois mois, tu le sais car ça va bientôt faire 40 ans que ça dure. (Dés 19h à La Maison Hantée — 10, rue Vian — 13006 — entrée libre.).
Marion Rampal s’installe deux soirs au Théâtre de l’Œuvre avec son tout nouveau répertoire. Quand Marion Rampal et ses musiciens (Mathis Pascaud aux guitares, Raphaël Chassin à la batterie, Simon Tallieu à la contrebasse) monteront sur scène, Oizel, son tout nouvel album, ne sera pas encore dans les bacs où il viendra se poser d’un battement d’ailes au lendemain de ses deux concerts marseillais au Théâtre de l’Œuvre. Repérée à Marseille, la musicienne et chanteuse a su s’imposer sur les scènes nationales et internationales avec un répertoire jazz qui fait de belles œillades à la chanson. Son précédent et déjà 5ème opus, le bien nommé Tissé entremêlait jazz, musique cajun et textes poétiques portés par une voix rare, juste, vraie à laquelle les arrangements sans emphase donnent toute son ampleur. Ces onze nouveaux titres co-signés par celle qui a décroché en 2022 une Victoire du Jazz dans la catégorie Artiste vocal dessinent un chemin délicat, arboré où se nichent ces drôles d’oiseaux. Rendez-vous sous la volière. (A 20h30 ce soir et demain au Théâtre de l’Œuvre — 1, rue Mission de France — 13001 — 20 €, tarif réduit 17 €.).
Vendredi 2 :
Big Buddha mixe aux pieds tanqués. Je ne présente plus Big Buddha… comme ça on gagne du temps et je ne suis pas sujet de fait au copinage avec moi-même. Juste trois infos — les horaires de début et de fin et le lieux — et rendez-vous sur le danz’floor planétaire des Pieds Tanqués, si ça te tente. (De 19h à minuit aux Pieds Tanqués — 15, rue Pautrier — 13003 — Entrée libre.).
La mensuelle de Selecter The Punisher à la Voie Maltée. Comme chaque premier vendredi du mois, Selecter the Punisher pose ses MK2, sa mixette, son système-son et ses sacs à vinyles à la Voie Maltée. C’est son rituel, ça groove et on aime ça. (De 21h30 à minuit à la Voie Maltée — 7, rue Crudère — 13002 — Entrée libre.).
Samedi 3 :
Dorothée Munyaneza, invité aujourd’hui et demain du festival Parallèle pour un solo déambulatoire dans les expositions du [MAC]. « Dans A capella, les chants polyglottes de Dorothée Munyaneza prennent racine dans des récits qu’on entend peu, voire pas. Cette performance-cérémonie est un geste poétique sur les êtres périphériques, avec l’amour radical en son centre. L’artiste tisse avec force et délicatesse les liens entre présents et absents, entre passé et avenir. » atteste le dossier de presse. A Capella donne de la voix, donne à entendre la voix de la chorégraphe, musicienne et chanteuse né au Rwanda et parti à douze pour l’Angleterre. Elle est entre connue pour avoir signé la B.O.F. de Hotel Rwanda (2004), le film de Terry George, avoir été une des voix d’Anatomic (2005), l’opus du combo grand mix Afro Celt Sound-System signé sur Realworld, le label de Peter Gabriel. (A 16h aujourd’hui et à 14h demain au [MAC] — 69, av de Haïfa — 13008 — Entrée libre.)
Notes Sensibles : la party de Professeur Babacar et Pal Joey chez Twali. 2 DJs emblématiques de leur ville natale, 2 Tontons pour ce rendez-vous au nom que les musiciens décryptent sans souci. En effet, à en croire wikizik « quel que soit le mode, majeur ou mineur, la sensible (ou note sensible) est toujours située une septième majeure au-dessus du degré principal, de la tonique, soit un demi-ton diatonique en dessous de l’octave. ». Mais revenons après cette aparté à nos deux Tontons. Pal Joey a vu le jour à New-York. Professeur Babacar à Marseille. A eux deux, ils couvrent tout l’arc des musical des rythmes africains, de ceux des origines à ceux des dernières terminaisons électroniques. Le premier devenu marseillais, jouera les musIques qui l’ont révélé : hip-hop et house, genres dans lesquels il s’est taillé en nom en sculptant des prods et remix qui ont connu une belle exposition. Quant au Prof, didactique et narquois, il jonglera avec les références bousculant grooves africains, soul, funk, hip-hop, house & more. A eux deux, l’un après l’autre, ils feront transpirer le dancefloor. Dés 20h à Twali — 1 bd Gaston Boudet — 13001 — Entrée libre.
King Shiloh Sound-System, l’invité de la prochaine Dub Station à 6MIC (Aix). Dans le port d’Amsterdam, y a des marins qui chantent et un sound-system enmené par le selector et opérator, disciple du rastafarisme, Bredda Neil. Le King Shiloh Sound-System pousse les basses aux taquets et les effets au max depuis bientôt 33 ans sur son propre système-son stéreo (6 voies de 40 kw), sound sur lequel il joue en Europe et dans l’Angleterre de l’après-Brexit. Cette petite entreprise qui ne connait pas la crise a son propre label (King Shiloh Majestic Music) depuis 1997, année de parution, en juillet, de leur premier maxi avec Ras Ibi au mic. Invité réguliers des Dub Stations, Bredda Neil a embarqué pour ce 6ème rendez-vous proposé par Musical Riot au 6 MIC, la crème de ses MCs. (De 21h à 2h30 du mat au 6MIC — 160, rue Pascal Duverger — Aix-en-Pro’ — 21 € en prévene, 23 € sur place.).
Dimanche 4 :
Dernier jour pour découvrir le solo déambulatoire dans les expositions du [MAC] de la chanteuse, danseuse et chorégraphe Dorothée Munyaneza. « Dans A capella, les chants polyglottes de Dorothée Munyaneza prennent racine dans des récits qu’on entend peu, voire pas. Cette performance-cérémonie est un geste poétique sur les êtres périphériques, avec l’amour radical en son centre… » précisait le dossier de presse. Apprécié hier lors d’une première représentation, ce solo déambulatoire est une prise de parole forte. Il y est question de frontière, et de la place de l’autre, du regard porté, du geste amical ou inhospitalier. Il y est question de notre monde à travers des récits qu’on entend peu ou pas assez. Vivement recommandé. (A 14h au [MAC] — 69, av de Haïfa — 13008 — Entrée libre.)
L’Œil Nu de Maud Blandel (ILKA) au BNM. Création pour 6 danseurs de la chorégraphe Maud Blandel, L’Œil Nu rapproche phénomène astro-physique des pulsars à un souvenir sonore personnel et tragique. Que perçoit-t-on réellement d’un corps (stellaire, physique ou collectif) qui dégénère ? On ne saurait que trop remercier la chorégraphe de nous avoir posé cette question qui sans elle, ne nous aurait pas frôlé l’esprit. (Réponse à 15h30 au BNM — 20, bd de Gabès — 13008 — 15 €, tarif réduit 8 €. La représentation sera suivie d’une « rencontre-bord plateau », dans la salle si tu préfères, en conversation avec Christian Sebille, le Directeur du GMEM, structure qui co-réalise avec le BNM, ce spectacle dans le cadre du Festival Parallèle.).
Natacha Atlas & Benzine à l’Espace Julien. Natacha Atlas aurait aimé vivre dans les années 50 au Caire. Pour sûr, elle aurait été une de ses divas dont la voix passait de transistors en transistors de Beyrouth à Casablanca, en passant par Riyad, Charm El-Cheikh et régalait un public friand de ces mélopées interminables, de ces histoires d’amour contrariés, de ses passions déchirantes. Natacha Atlas est née à Schaerbeek en Belgique en 1964, de parents égyptien et anglais. Ces registres musicaux ont probablement bercé ses oreilles enfantines avant que la chanteuse ne s’embarque alors qu’elle n’a pas encore 20 ans, aux-côtés du Transglobal Underground, qui compte parmi les pionniers de la fusion electro-world. Dans ces années dont on finit par penser qu’elles étaient bénies des dieux pour leur ouverture sur l’autre et au monde, alors que pour les avoir vécues, elles n’étaient que normales, Natacha Atlas ouvre des portes, offrant aux musiques de la grande tradition orientales un bain de jouvence. Son public est autant composé d’enfants de l’immigration en quête de musiques actuelles que de jeunes européens curieux des musiques orientales. Des publics auxquels elle agglomère désormais ceux du jazz au regard de ses dernières productions, publics qu’elle retrouvera ce soir à l’Espace Julien lors de ce concert ouvert par le duo Benzine. Farid Belayat & Samir Mohellebi partage avec la diva orientale plus d’un point commun à commencer par cette envie chevillée au corps et à la voix de relecture du patrimoine, et ultime point de convergence, un acte de naissance belge pour Natacha et Samir. Peut-être entonneront-ils ensemble une version flamande de l’inoubliable reprise de Mon Amie la Rose, succès parmiles succès de Natacha Atlas ?Qui sait ? (Dès 19h30 à l’Espace Julien — 52, cours Julien — 13006 — 26,50 €.).