Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de l’hexagone au pied de la Grande Bleue, à Marseille et dans les environs. Rendez-vous en bas parce que c’est là qu’est secouée la pulpe !
Mercredi 31 :
J.E.S.T. la deuxième édition. Quel qu’en soit le nom, les festivals de l’A.M.I. (Aide aux Musiques Innovatrices) ont tous ce petit goût unique d’inattendu, ce petit rien qui fait la différence, titille tes papilles auditives et secoue, émulsionne parfois tout ton être. J.E.S.T., au-delà de la promesse d’engagement, de relation entre l’artiste et son public contenue dans son nom (Jamais d’Eux Sans Toi) ne déroge pas à la règle avec une programmation qui ne ressemble à aucune autre et revendique comme toujours, ce positionnement du côté de l’innovation et des artistes que l’AMI soutient et accueille tout au long de l’année. Ce positionnement n’a rien de statique. Il est à la fois artistique, du côté de l’inno’ donc et géographique, de Belsunce à la Belle de Mai. Musiques de traverse alors, moutons à 5 pattes ou plus, aventuriers du son et découvertes sont au rendez-vous de ce J.E.S.T. forcément créatif. L’Ouverture au Théâtre de l’Œuvre réunit autour de la création jeune publicWormz Party Kidzy, Musique Chienne et le VJ Shoboshobo. Sarah Louise Barnett de son vrai nom, ne manque pas de chien. Pouline de l’AMI; repérée par notre programmateur maison, elle avait été de notre dernière Nuit Zébrée marseillaise en mars 2020 au Moulin, quelques mois après avoir joué pour les Transmusicales, lors d’un export de la manifestation rennaise à la Friche la Belle Mai. Une première représentation pour inaugurer cette deuxième édition ! (A 17h au Théâtre de l’Œuvre — 1, rue Mission de France — 13001 — (5 €, tarif réduit 3 €, gratuit pour les moins de 12 ans.).
Jeudi 1er :
J.E.S.T. la deuxième soirée à la Friche. Retour à la maison, à la Friche la Belle de Mai pour cette deuxième soirée de J.E.S.T. avec trois aventures qui dessinent chacune leur propre chemin. Manoir Molle est un solo, le solo de Marion Molle (aka Anna Gram), repérée au côté de Ronan Riou au sein du duo Jean-Marie Mercimek. Ses musiques revendiquent un certain onirisme, sans pour autant s’endormir dans un monde béat d’insouciance. Ça frotte, ça coince, ça peut même déranger. Le Corps Utopique réunit, lui, 3 complices : Laurent Pernice, Dominique Beven et Jacques Barbéri. Ils reprennent ensemble la musique d’une chorégraphie parlée composée pour instruments à vent et électronique par le premier des trois, autour du Corps Utopique de Michel Foucault. Enregistré avec Dominique Beven aux flutes, doudouk, clarinette, cromone… ils l’interprètent ce soir sans danseurs-parleurs, avec le renfort de Jacques Barbiéri, (sax, trombone, rhadongs, cor, clarinette…), en trio donc. Dernier projet de cette soirée, le solo du performer Lucien Gaudion, membre des collectifs Deletere et Sama, par ailleurs confondateur du label Daath Records, relève plus de l’installation sonore que du concert à proprement parler. Une installation qui détourne, contourne les fonctions initiales des outils technologiques qu’il utilise pour inventer des nouveaux espaces sonores de jeu. (Dès 19h au Petit Plateau et à Placette, deux lieux de la Friche La Belle de Mai — 41, rue Jobin — 13001 — 5 €, tarif réduit : 3 €, gratuit pour les moins de 12 ans.).
Vendredi 2 :
J.E.S.T. y cule sur un dancefloor à ciel ouvert et s’envoie On Air. En tenue à paillettes, la troisième soirée se la raconte sous les étoiles exactement sur le Toit Terrasse de la Friche, qui quoi qu’on dise de ses bars toujours un peu mouligasses, demeure un des spots au top de la ville en blanc et bleu. Des options plus club, sans perdre pour autant l’exigence du propos de cette programmation sur 5 jours qui repère, déniche, expose des talents, jeunes et moins jeunes. Ce soir défilent aux platines ou aux machines la marseillaise DJ Crams qui allume le feu avec des beats hip-hop (old-skool, trap, drill…), Luufa, un bidouilleur apparemment affranchi des contingences des genres et des styles aux dires de ceux qui ont apprécié son set au début de l’été au Delta Festival, et le duo pluridisciplinaires (musique à la littérature) Garçons Fragiles. Raphaël Otchakowsky et Franco Manara invitent pour ce gig inédit, pour cette création, le beatboxer K.I.M. et la harpiste habituée à jouer avec des loopers et des machines Laura Perrudin. Définitivement le slogan « nouveau et intéressant » des années Actuel a encore de beaux jours devant lui, le meilleur est toujours à venir ! Espérons-le, en tous cas ! (Dès 19h sur le Toit-terrasse de la Friche La Belle de Mai — 41, rue Jobin — 13001 — 5 €.).
Le Makeda s’évade au Brésil, en guise de rentrée. On a beau se dire que c’est la rentrée quand vendredi en fin de journée sonne l’heure du premier week-end, on est tous pareil, Les cartables jetés au pied du canap’ ou abandonnés au porte-manteau, on lâche tout. On oublie tout. Seule la nuit compte. La nuit et le week-end. Une week-end qui commence par une nuit, une nuit au Makeda et encore un peu ailleurs, un peu au Brésil, puisque les Princesses du lieu et Tropix ont conviée pour cette rentrée, l’ensemble féminin A Tocaia, ainsi que DJ Yara. Les premières enfilent classiques des musiques du Nordeste et compositions personnelles qu’elles interprètent à l’accordéon, à la guitare, aux percus et aussi et surtout à la voix. A la fin du concert, on garde le pied dans le plus grand pays d’Amérique du Sud pour danser sur un beat technobraga avec DJ Yara. Genre popu’ originaire du nord du pays (dans la region de Bélem) et très en vogue au début du siècle nouveau, le tecno brega ou technobrega croise les influences sur un beat électro minimaliste pour ne pas dire cheap. Idéal pour une bonne teuf sans retenue quand gronde l’orage au loin et que l’air est lourd, lourd, lourd juste avant l’explosion. (Dès 22H au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — 10 € ou 7 € pour les adhérents. Attention, plus besoin de glisser 1 € en plus du prix de la place, plus besoin d’adhérer pour entrer… l’adhésion est désormais volontaire. 10 ou 20 € à l’année mais avec de vraies ristournes et même des concerts réservés en exclu.).
Samedi 3 :
J.E.S.T. se fait passeur au Jardin Spinelly. J.E.S.T., ce sont des spectacles, des créations même parfois, mais c’est aussi le désir de transmettre. Transmettre autrement, communiquer, partager des curiosités, des savoirs. Autour de Dominique Beven et Laurent Pernice, entendus au Petit Plateau hier avec leur mise en musique du Corps Utopique de Michel Foucault, le public préalablement inscrit pourra, de 15h à 18h au Jardin Spinelly, effectuer un réel tour du monde en 36 instruments de musiques. Découverte et qui sait expérimentation pour « tenter peut-être une improvisation collective juste pour le plaisir de faire corps avec la musique » selon les propres mots du programme. À partir de 18h, un parcours d’Arts Urbains proposera à partir de la Place Baldaccini une ballade dans cet arrondissement qui s’il n’est pas le plus pauvre d’Europe comme on l’entend bien souvent, figure néanmoins dans le peloton de tête de ces mêmes quartiers défavorisés. Le but de cette ballade, organisée sous la gouverne de la médiatrice de Méta 2, est de découvrir et de se familiariser avec des œuvres d’art urbain et les petites histoires de leur genèse. À 20h, le duo Normal Cracra (Blanche Lafuente et Sean Drewry) proposera à Starck, un danseur de poping (une des disciplines du breakdance) de les accompagner dans leur démarche artistique qui fait abstraction des frontières et des limites. Des DJs sets cornaqués par la web radio marseillaise Ola Radio prolongeront la soirée jusqu’à l’heure de fatidique ou J.E.S.T. se transformera en citrouille, en carotte, en betterave ou en salsifis, allez savoir ? Ici, tout est toujours en impro ! (De 15 à minuit dans différents sites du troisième arrondissement de Marseille — gratuit sur réservation ici.)
Dancehall Nation au Makeda. Rendez-vous au Makeda pur une nouvelle Dancehall Nation (Deejay Ap et Fkeezy aux platines). Si le binome cible la jamaïque, ils lorgnent aussi vers l’Afrique pour donner du grain à moudre aux danseurs et danseuses, pour qu’ils, pour qu’elles transpirent. Entre ragga, socca, kompa, afrobeatz et même amapiano. (Dès 22H au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — 10 € ou 7 € pour les adhérents. Attention, plus besoin de glisser 1 € en plus du prix de la place, plus besoin d’adhérer pour entrer… l’adhésion est désormais volontaire. 10 ou 20 € à l’année mais avec de vraies ristournes et même des concerts réservés en exclu.).
Dimanche 4 :
J.E.S.T fait le pari du Minimum. Ils sont 4, ce qui n’est pas rien, et ont fait le choix du nom Minimal Ensemble. Marilou Gérard, Capucine Trotobas, Martin May et Mathieu Poulain sont le Minimal Ensemble, ce qui n’est pas rien comme je le faisais déjà remarquer préalablement. Ainsi, ces 4 artistes, musicien.ne.s et chanteur.teuse.s ont créé un répertoire inspiré (avec des vrais bouts) de l’Envers de la Pochette, un podcast qui plonge l’auditeur dans les méandres de la création. Leur univers, forcément intimiste puisqu’il est question de création, laisse une belle place aux voix. À découvrir en l’Eglise Caffo dès 20h. La fin de soirée se déroule non loin au Café du Théâtre sur la Place Caffo avec l’équipe de Shabba Radio, « pour un set très funky » annoncent-ils sur les réseaux bleus comme les mers. (De 20h à minuit de l’Eglise Caffo au Café du Théâtre — Place Caffo — 13003 — 5 €, 3 € et gratuit pour les moins de 12 ans à l’Eglise – Entrée libre au Café du Théâtre.).
Bonus : vendredi 9 :
Nova Sound-System au Makeda. Le bruit coure plus vite sur les ondes de ta radio préférée, qu’un lapin pris dans les phares d’une voiture dans la garrigue provençale : le Nova Sound-System est de retour au Makeda. Oui, vendredi 9, Smaël Bouaci, Léopold et votre dévoué Big Buddha sont aux platines du Makeda pour des mixes grands, maousse-costauds, énergiques et ensoleillés, joyeux et contagieux. On t’attend ! (Dès 22h au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — Gratuit.).