Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de la France, ici à Marseille et dans les environs, parce que c’est là que la pulpe est secouée !
La semaine dernière, il était question de nageurs, de libres nageurs. Cette semaine, on sort de l’eau, on s’habille fissa-fissa et on part en balade à pied. Du moins, on tente, avant de réaliser que Marseille n’est pas conçu pour les piétons. Bien sûr, son immensité ne favorise pas ce déplacement doux, mais même à une échelle plus petite, au sein de chacun de ses quartiers, de chacun de ses cœurs de village, rien n’a été pensé pour l’homo-sapiens à pied. Si l’on en croit les résultats du baromètre 2021 des villes marchables, la cité phocéenne se place dans le bas du tableau. C’est ce constat que le quotidien en ligne Marsactu a souhaité interroger en lançant sa propre enquête participative. Fort de 1400 témoignages rédigés par un peu moins de 900 habitant.es des 16 arrondissements de Marseille, le média marseillais organise Marseille, un galère de piétons, un débat en ligne sur sa page fb en ce dernier jeudi de mars.
Jeudi 31 Mars :
Marseille, un galère de piétons. Marsactu a convié pour cet échange Laure-Agnès Caradec (Présidente d’Euroméditerranée et de l’Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise), Etienne Tabbagh (Elu EELV à la Métropole et adjoint à la Mairie du 1er et 7ème ardts) et Martine Bigot (membre de l’association 60 millions de Piétons). (Cet échange en ligne est à suivre en direct dès 18h – ou à retrouver plus tard – sur la page facebook du média en ligne que l’on soit lecteurs abonnés ou pas de Marsactu.).
Ceylon + Jane’s Death au Makeda. Pour qui ne connait pas Ceylon, la légende raconte que le duo avignonnais, devenu quintet depuis a choisi de s’appeler ainsi, rapport à la durée de ses titres. En effet, leurs compos aiment la durée et la durée leur rend bien… Ceylon et c’est mieux ainsi ! Mais le temps ne fait pas tout à l’affaire et ne dit rien du projet. Pour ça, on plonge sur la page youtube où l’on découvre une série de titres (entre 5 et 10 mn) qui soigne des instrus épiques et instinctifs aux constructions vintages empruntées aux années septantes comme on dit à Bruxelles. N’y voyez là aucun indice, Ceylon ne s’est pas installé en Belgique. Quant à Jane’s Death avec qui Ceyllon partage l’affiche, ils sont marseillais et flirtent eux plutôt avec la cold-wave de la décennie suivante. L’an passé, ils publiaient A story of love, un opus à la pochette dessinée par Elzo Durt (graphiste pour La Femme). L’heure de la scène a sonné ! (A 20h au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — 7 €.).
Vendredi 1eravril :
A vos marques, respirez ! Un-Strings #7 met à l’honneur le souffle continu. Cette programmation autour de La Monte Young et du son continu, s’installe sur deux jours (aujourd’hui et demain) au Vidéodrome, à Data et au SOMA. Géographiquement et artistiquement, on est bien. Le propos est cadré, le quatier cerné. Personnage central, figure comme on dit ici, du minimalisme américain, qui a la fin des années 50 et dans la décennie qui a suivi a changé la donne musicale aux Etats-Unis et dans le monde, La Monte Young est au cœur des manifestations proposées. Ça démarre aujourd’hui à 18h30 à Soma par une conférence menée par Catherine Guesde : Musique éternelle : l’écoute du son continu. Aussi radicale soit cette technique du son continu, du drone, « cas extrême de musique répétitive » a des liens avec les premières formes de musiques humaines et ce dans les musiques traditionnelles aux quatre coins du monde. Tradition et modernité, une fois de plus, déjouent les stéréotypes et les a-priori. (Le 1/04 à 18h30 au SOMA — 55 cours Julien — 13006 — Entrée libre, jauge limitée). Dans la même foulée, à 19h pour la première et 20h30 pour la seconde, et avec quelques jours d’avance sur la programmation du festival Music & Cinéma qu’elles devancent, les projections de deux films de Jacqueline Caux (La Monte Young et Marian Zazeela (2001) et Les Couleurs du Prisme, La Mécanique du Temps) seront suivies de rencontres avec la réalisatrice. (19h & 20h30 à Vidéodrome 2 — 49, cours Julien — 13006 — Séances à prix libre (prix conseillé 5 €) + adhésion annuelle obligatoire de 5 €. ). Le lendemain, deux concerts ponctuent la manifestation : Ciguë, un solo de guitare électrique de la conférencière et musicienne Catherine Guesde entre folk, drone et noise, et Mécanique Organique, le dernier solo en date du Marseillais Hervé Boghossian, un solo de guitare acoustique en trois mouvements. (à 20h30 à DATA — 44, rue des Bons Enfants — 13006 — Prix libre entre 3 € et 6 € + 1 € d’adhésion annuelle.).
Yvan le Bleu est à NoVo DisCo. Il n’a rien d’un Schtroumph et encore moins d’un débutant… Yvan aurait même un peu, beaucoup, passionnément de bouteilles. Yvan le Bleu est old-school, de cette vieille école qui ne pense pas qu’à sa tronche sur l’affiche et préfère partager les bons plans. Avec ses collègues Rorre Ecco, Patrice Tassy et Pierre des Soirées Loisirs, ils ont mis la main sur les soirées du vendredi du Novo, un resto-bar aixois où selon ses dires « on dine bien en buvant de bons coups ». C’est dans ce petit lieu transformé en Novo Disco, qu’ils posent leur sound-system (platines, mixette, enceintes…) chaque semaine. Pas n’importe quel sound-system, un sound haute-def, précis et généreux, un sound qui ne fait pas mal afin de jouer leurs meilleures galettes. Yvan le Bleu taquine depuis des lustres house, jazz, funk et disco. Son mix est vivement recmmandé. (De 19h à 2h du mat au Nova Disco — 1, bd de la République — Aix — Accès libre.).
Dirty Cute au Zoumaï ! Fabb, Uli Wolters et Carl Charrin (+ Fabien Terrail à la console) sont affreux, sales et mignons pour paraphraser un célèbre film d’Ettore Scola et conserver l’esprit oxymorique de leur blaze so british ! Faut dire que nos gaillards aiment à soigner des univers sonores tout en contrastes et ambivalences. Leurs compos composites flirtent aujourd’hui avec la pop sans oublier leurs premiers amours jazz, rock ou world… (Dès 20h à Zoumaï — 7, cours Gouffé — 13006 — Entrée libre.).
Selecter the Punisher est à la Voie Maltée. « C’est où blond, la Voie Maltée ? Juste derrière le cours Ju’ » a répondu celui qui n’a pas reconnu le Maitre Cappello, héraut du jeu de mots qui sommeillait en moi. Laissons-le ronfler pour nous intéresser au fond de l’affaire, à défaut du fond du fut, et penchons-nous sur le cas Selecter The Punisher. DJ et organisateur de soirées et de festivals, Selecter The Punisher aime le groove, les musiques afro-américaines, la funk, la soul ou le hip-hop. Il sait leurs forces intrinsèques et leurs pouvoirs libérateurs sur le dancefloor et il en joue pour notre plus grand plaisir. (Dès 20h, jusqu’à 23h à la voie Maltée — 7, rue Crudère — 13006 — Entrée libre.).
Shukran house club au Chapiteau. Shukran veut dire merci. Choisir shukran comme blaze de sa soirée est une sorte d’hommage, de remerciement à la musique. Shukran bezef même, merci beaucoup ! Lui coller House Club, lui donne un sens, un groove soyeux, joyeux, mâtiné d’Orient et de tropiques, un groove qui va enflammer le Chapiteau de 21h à presque 4 du mat. Aux platines : Batukizer, un duo mixte de DJs experts en MPB, la musique populaire brésilienne qui a connu son âge d’or entre les années 60 et 90, Mesrod, DJ aux sonorités dub-house, le Marseillais Hazy Bong qui a retrouvé sa ville il y a quelques années après avoir fait danser aux sons d’une house hédoniste la jeunesse du Caire ou d’Ibiza. Quant à Qahög, si certains, si nombreux le connaissent pour ses sets de rave, il aime ici dans le cadre de S.H.C. s’astreindre à un groove plus rond, tout en gardant son goût pour les angles et les cassures. (Dès 20h au Chapiteau — 38, traverse N-D du Bon Secours — 13003 — Début des DJ-sets à 21h — Dernier track à 3h30 — Resa si arrivée prévue avant 22h : 6 € +frais de loc, si après : 11 € +frais de loc. Sur place : 13 €.).
Clairon et ses 45 tours sont au Mounguy. Quand on cible un format plus qu’un genre musical, on gagne en liberté. Car, quoi de plus ouvert par exemple que le 45 tours, support roi de la musique populaire, avant même que ce genre soit remplacé par la pop. Ici ou là, bas, variété, rock, disco, funk, rock, bossa et tout le tralala, sans même parler de kistscheries ou de perles rares. Il est donc des DJs qui cultivent l’art de mixer ces petites rondelles à gros trou (sauf exception). Caliron est de ceux-là, de celles-là, car Clairon est une DJ. (Dès 21h au Mounguy — 10, rue Consolat — 13001 — Entrée libre.).
Samedi 2 avril :
DJ Tony Swarez sort de son Cafoutch pour mixer à la maison Hantée. Rappelez-vous le bon vieux temps, quand Marseille était à plus de 4h de la capitale, quand le métro tirait ses grilles à 21h, sauf les soirs de matchs, quand L’OM était déjà à jamais les premiers, et que le fanzine Marseillais Scratch racontait à tous, à Marseille et même dans l’hexagone, voire au-delà, les nouvelles tendances musicales du moment. Rappelez-vous que les lieux de nuits n’étaient pas foison et que la Maison Hantée en retrait du Cours Ju’, était un des rares lieux, si ce n’est le seul à accueillir les premières sorties d’IAM ou du Massilia Sound-System. Antho était déjà là. Antho qui connut quelques mues. On se souvient de Tony S, de Selector Phobos, de Cool DJ Iceet de Tony Swarez. Une multitude de blazes et un moulon de fonctions : DJ, DA, responsable éditorial, programmateur, organisateur, animateur, l’Homme a tout fait. Ici et ailleurs, en salle comme sur les routes et les places de villages ou de villes, en Bretagne, dans le grand Nord de l’Europe avec le Walkabout Sound-System ou sur les fréquences numériques de radio Cafoutch www.cafoutch.fr, Antho n’a jamais eu peur de manger du kilomètre pour partager les musiques qu’il aime. DJ Tony Swarez était tout-par, sauf à Marseille. De retour, c’est à la Maison Hantée qu’il réserve sa première sortie. Comme au bon vieux temps ! (Dès 20h à la Maison Hantée — 10, rue Vian — 13006 — Entrée libre.).
Joon Moon with Liv Warfield. Joon Moon c’est Julien Decoret, musicien et producteur aux multiples facettes, flanqué du batteur Raphael Seguinier et du bassiste Oliver Smith. Le trio tisse des instrus entre soul classieuse et pop élégante à même d’accueillir sur Chrysalis, leur deuxième opus la chanteuse Liv Warfield. Choriste de Prince au sein des New Power Génération (NPG), Liv Warfield n’a pas juste accompagné mister Love Symbol, mais a aussi Al Green, B.B. King ou The Roots… excusez du peu ! Cerise sur le plum-cake, c’est Prince himself, en personne, qui a produit The Unexpected, le deuxième opus de la chanteuse. (A 20h30 à la Méson — 52, rue Consolat — 13001 — 15 € + 3 € (adhésion annuelle et verre offert) —Réservation vivement conseillée —Buvette & Restauration possible avant le concert, merci Denise.).
Dimanche 3 :
Papotages avec Charles Berberian et Benoît Guillaume à Fotokino. Dans le cadre de la première édition du festival de Bande Dessinée et d’illustration à Marseille, BIM qui vient d’ouvrir ses portes le 1er avril — ce n’est pas une blague — et galope jusqu’au 24 avril, jour du second tour des Présidentielles — ce qui n’est pas plus drôle —cette rencontre à Fotokino, ces papotages sont l’occasion d’approcher le dessinateur et scénariste français de bande dessinée Charles Berbérian, complice de Philippe Dupuy avec qui il a reçu le Grand Prix d’Angoulême et signé plus de 25 ouvrages en une petite trentaine d’années et le graphiste et dessinateur marseillais Benoît Guillaume, témoin à la pointe de pinceaux du monde dans lequel il évolue. En 2020, ce dernier illustrait par exemple Bus 83, une série de textes de Ramona Badescu, inspiré de voyages sur cette ligne de bus très prisée l’été car parcourant le littoral Marseillais du Vieux-Port au David, avant de rejoindre le Rond-Point du Prado. (A partir de 18h30 à Fotokino — 33, allée Gambetta — 13001 — Entrée libre.).