Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de l’hexagone au pied de la Grande Bleue, à Marseille et dans les environs. Rendez-vous en bas parce que c’est là qu’est secouée la pulpe !
Jeudi 4 :
Week-end d’ouverture du PAC. Pac à l’eau bien frais ou Printemps de l’art Contemporain ? Si la première réponse peut-être tentante par ces chaleurs qui s’arriment au littoral, c’est de la seconde qu’il est ici question avec du jeudi 4 mai au dimanche 21 mai, une mise en avant de la scène émergente française et internationale dans plus de 70 lieux (galeries, muséesles parcs et sites patrimoniaux exceptionnels à Marseille, au Pays d’Aix et jusque sur les rives de l’Etang de Berre) au fil de plus de 100 rendez-vous (expositions, vernissages, performances, rencontres avec les artistes et installations en plein air) ouverts à toutes et tous. Le détail de cette 15e édition est à retrouver ici.
Paysage de propagations #1 Matrice, l’installation sonore du Festival Propagations est à vivre au Conservatoire Pierre Barbizet. Festival de toutes les musiques de création et de toutes les expériences sonores, Propagations résonnent aux sons d’instruments connus ou inouïs, de dispositifs immersifs de diffusion, de procédés de transformation du son antédiluviens ou totalement up-to-date, et surtout sans limite puisqu’ici on parle avant tout de création. Au Conservatoire Pierre Barbizet de Marseille, Paysage de propagations #1 Matrice, une installation du compositeur et artiste sonore Christain Sebille donne corps à ses orientations. Invité en résidence par le Centre International de Recherche sur le Verre et les Arts plastiques (CIRVA), le créateur assisté d’équipes du CIRVA, du Collectif Sonopoppée et du Conservatoire, a développé un projet d’orchestre de verre et d’installation sonore immersive. Des formes soufflées sont devenues des instruments uniques à même de libérer une onde singulière qui une fois enregistrée, bouclée, transformée, est diffusée sur des haut-parleurs de verre. Eclairée, cette installation s’écoute, s’observe d’un point fixe. Une expérience à vivre donc dans l’immobilité ! (En continu jusqu’au 13 mai – sauf le 8 – de 15h à 19h au Conservatoire Pierre Parbizet — Place Carli — 13001 — Entrée libre — Toutes les manifestations du Festival sont à découvrir ici.).
Le Couvent rejoint la programation du PAC OFF et vernit La Toupie, L’Enclume et Le Rond Vert. C’est une première et cela a l’air de rendre heureuse, l’équipe du Couvent qui une fois de plus, et à juste titre, voit son travail salué. Si le Printemps de l’Art Contemporain cible la scène émergente française et Internationale, le OFF de la manifestation vise l’émergence de l’émergence, c’est à dire pour être plus précis, ceux qui a peine sortis des écoles d’art ou autodidactes complets viendront renforcer les troupes des futurs grands noms de la création contempo’. Au casting de l’exposition La Toupie, L’Enclume et Le Rond Vert, Juliet Casella et V. du Flonflon qui jouent tous deux à domicile puisque résidente et résident du Couvent, ainsi que Gaspard Postäl et Clovis Deschamps-Prince, deux invités. (Vernie Aujourd’hui de 18h à 22h, l’exposition ne sera visible que jusqu’au 7 mai — En accès libre. — Plus d’infos sur le festival PAC OFF ici. —Buvette et restauration sur place de 18h à 23h.).
Linda Merad & Pablo Grand Mourcel accrochent et vernissent Surnaturels à la Galerie Solarium. « Linda Merad et Pablo Grand Mourcel croisent leurs visions autour de mythologies naturalistes, entre rituel métaphysique et pur jeu onirique » nous lâchent l’rgumentaire . Tout ça pour vous dire que « ces spécimens prendront la forme de dessins, d’œuvres imprimées et d’expérimentations autour de l’objet. ». (Vernissage dès 18h30 à la Galerie Solarium — 40, bd de la Liberté — 13001 — L’expo est visible jusqu’au 26 mai — Entrée libre.).
Le come-back des Bacchanales des Jardins Borély. Les oiseaux gazouillent, la nature bourgeonne et les apéros font le plein. Aujourd’hui, reprennent les Bacchanales, l’hebdo des Jardins Borély proposée par le crew des Jardins Suspendus qui propose ni plus ni moinse qu’« un moment de détente ». C’est dit. Pour nous détendre donc, rien de mieux, parait-il « qu’un live acoustique Betsy et un dj-set du Marseillais Amevicious, tout ça servi sur un système son Funktion-One » de la mort qui tue. (De 19h à minuit dans les jardins du Pavillon Est du Château Borely — 134 av Clot Bey — 13008 — Entrée uniquement en prévente.).
« And the winner is … », finale du Tremplin Orizon Sud au Makeda. Presque mieux la finale de la Champion League, celle du Tremplin Orizon Sud met quatre groupes en compet’ sur la scène du Makeda. Dernière ligne droite avant le podium. Le set où il faut tout donner. Ça ne plaisante pas, manque juste les contrôles anti-dopage… Les délibérations auront lieu le soir même ainsi que l’annonce du gagnant·e. Les groupes sélectionnés sont : Angles Morts, Le Môme, Liquid Jane, October Baby. Et comme on dit en pareille circonstance, que le meilleur gagne. (Dès 20h – Faire jouer 4 groupes n’autorise que l’orga prenne du retard, ça démarrera donc à l’heure ! – au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — Gratuit.).
Juan Carmona présente Zyriab 6.7, sa dernière création à l’Espace julien. Déjà disponible sur les réseaux comme en CD, ce nouveau répertoire place au centre de son propos le voyage du musicien, mais aussi homme de lettres, élegant poète, astronome et géographe Abu Hassan Ali ben Nafi dit Zyriab (Ziriab ou Ziryab), né en 789 dans un village kurde, puis très tôt installé à Bagdad avant de rejoindre Cordoue. Godfather de la musique arabo-andalouse, il a par exemple introduit le oud en Andalousie, l’a gratifié d’une cinquième corde, et aurait même créé le premier conservatoire où furent enseignées les techniques vocales qui ont donné naissance au flamenco. Il était un passeur entre tradition savante orientale et chant grégorien par exemple, entre deux mondes qui mettaient en place les échanges commerciaux et culturels qui font aujourd’hui notre quotidien, quoiqu’en disent les esprits et les cœurs étriqués. Juan Carmona n’est pas le premier à rechercher les liens entre ces deux mondes. On se souvient d’Encuentros, brillante rencontre entre l’Orchestre Andalou de Tanger et le chanteur de flamenco Juan Peña Lebrijano qui ravivaient dans la deuxième partie des années 80 les liens entre ces musiques. Ici, au fil des onze titres de Zyriab 6.7 dont une version du Ya Rayah de Dahmane El Harrachi rebaptisée Mundi Ideal, le guitariste invite Ptit Moh au mandole, Youba Adjrad et El Piculabe, deux chanteurs détenteurs chacun d’une ces traditions musicales. En guest sur cette tournée l’époustouflant danseur Pol Vacquero. (A 20h30 à l’Espace Julien — 39, cours Julien — 13006 — 17 €.).
Vendredi 5 :
Du nouveau autour de l’exposition Rue des Musées / Musée de la Rue !! L’association Noailles Debout ! en partenariat avec le Musée d’Histoire de Marseille et de nombreuses autres structures fait évoluer l’exposition Rue des Musées – Musée de la Rue !! qui était une des initiatives citoyennes nées suite au drame des effondrements des immeubles de la rue d’Aubagne. L’objectif premier de l’expo était d’élaborer un projet scientifique et culturel participatif et inclusif portant sur l’Histoire de Marseille telle qu’elle est vue et vécue par ses habitants, afin de construire une mémoire urbaine collective. Grâce à de multiples collaborations tant artistiques que culturelles ou scientifiques, l’expo est agrémentée de nouveaux espaces inaugurés ce jour. Les habitantes de la maison relais Claire Lacombe (Habitat Alternatif Social) de la rue de l’Arc et le photographe Jean de Peña ont travaillé ensemble pour faire naitre une expo photo. Les Messages de Noailles, une installation sonore raconte le quartier au fil des témoignages de ses habitants, dans une polyphonie de voix. LaMosaïque met elle en lumière le patrimoine immatériel du quartier, les récits qui l’abreuvent, le vivant qui le constitue, tout en tentant à la fois de restituer sa complexité en mêlant cette collecte de récits réalisée auprès des habitant.e.s, associations et commerces, à un travail de cartographie. Le but : donner une vision autre de ce quartier qui n’est pas que le « lieu des effondrements », « lieu du marché » ou « lieu où l’on passe ». Une numérisation en 3D de l’architecture du haut de la rue d’Aubagne, des Halles Delacroix et d’autres éléments du quartier sélectionnés par des habitant.e.s et habitué.e.s de Noailles et plus précisément de l’association Destination Familles et de la Rue de l’Arc, a été réalisée lors d’ateliers participatifs. Certains de ces dispositifs sont déjà ouvert au public, mais ils seront tous inaugurés ce jour. (A 11h30 au Musée d’Histoire de Marseille — 2, rue Henri Barbusse — 13001 — Entrée libre.).
A Jeanne Barret, l’exposition Ectoplasmes vous fait toucher du doigt l’intangible. Sacrée performance que cette exposition collective qui, dans le cadre du festival PAC, nous fait toucher du doigt l’intangible, nous métamorphose en E.T. et nous propose une incursion « dans le monde des matérialisations, auras spectrales, idéoplasties, sécrétions médiumniques et autres pratiques expérimentales qui produisent encore des entités étranges à l’époque de l’intelligence artificielle » précise le communiqué de presse « Quelques pièces sont réunies ici, cristallisées en images, en objets, parfois perceptibles au seul état de flux. Intuitions, accidents de manipulations ou aboutissement de processus complexes, radioactifs, biochimiques, psychoacoustiques, ces formes portent une part de mystère. De tels artefacts sont souvent expliqués par un jeu perceptif, une quête esthétique, ou encore des relations sociales. Devant la variété des manifestations et l’ampleur des forces en présence, ces explications sont insuffisantes. Cette proposition de Pierre-Laurent Cassière, conçue avec le soutien du FRAC PACA et des Beaux-Arts de Marseille fait l’hypothèse d’une influence métapsychique sur l’existence de tels phénomènes. ». Une expo mystère et boule de gomme donc, une expo qui pourrait bien retourner la pensée de certains, leur ouvrir des portes ou à contrario les refermer définitivement. une expo à voir quoiqu’il en soit d’autant que le vernissage ce soir est accopagné par un live du compositeur expérimental et luthier d’instruments mécanique inédits Pierre Bastien, les DJ sets de Sarah Mỹ et Rémi Bragard et les performances de Caroline Bouissou, Marie-Rose Frigiere et Julien Maire. (Vernissage aujourd’hui de 19h30 à 22h à Jeanne Barret — 5, bd Sévigné — 13015 — Exposition visible jusqu’au 6 juin — Entrée libre.).
Max Roméo, un dernier tour et puis s’en va. C’est lui qui l’a annoncé et histoire d’enfoncer le clou pour ceux et celles qui auraient la comprenette enfumée, il a baptisé cette virée, la dernière donc, « The Ultimate Tour ». On ne peut plus explicite, quoiqu’on en connait qui bien qu’ayant annoncé un depart total et definitif, ont fini par revenir. Max Livingston Smith va tranquillement vers ses 80 ans, d’après l’état civil qui enregistre sa naissance en 1944. On peut comprendre même après moult spliffs, que le chanteur qui a commencé par tailler la canne dans les plantations jamaïcaines avant de ramasser un mic et de rejoindre Kingston où il s’impose sous le nom de Max Roméo, ait envie de prendre du temps pour lui. C’est en tout cas ce qu’il chante sur The Romeo Legacy, son tout nouvel album, glissant un touchant A Little time for We, ft. The Congos. Clin d’œil à son album Little Time for Jah où il posait déjà sa voix sur le titre éponyme sur l’instru du No Woman No Cry de Marley. Que vous soyez un habitué de ses concerts ou que vous n’ayez jamais vu le créateur de War inna Babylon sur scène, ce concert orgnisé par le Molotov vous est vivement recommandé d’autant qu’il sera accompagné par ses enfants Azizi et Xana, mais aussi Lutan Fyah et Droop Lion et surtout parce qu’il mérite toute notre chaleur. (A 20h30 à l’Espace Julien — 39 cours Julien — 13006 — 23 €.).
Lever de drapeau au Makeda pour la Dancehall Nation. L’argu parle de collectif où je ne lis qu’un duo : DJ AP et Fkeezy au mic. Mais qu’importe le nombre pourvu qu’on ait la basse qui ronronne, le beat qui décoince, le déhanché accrocheur le l’envie de mettre le faya’ sur le danzfloor. Ça part de là. Pour le reste à toi de faire ! (Dès 22H au Makeda — 103, rue ferrari — 13005 — 7 €.).
Lundi 8 :
Musique Magique : nouveau tour ! Nouveau rendez-vous pour Musique Magique qui depuis le 4 mai, fédère jusqu’au 20 mai 8 évènements (lives, DJ-sets, expos ainsi qu’un atelier DIY) dans divers lieux marseillais. Aujourd’hui, férié, on sort son bleu de travail, son fer à souder et on révise (ou pas) ses classiques puisqu’il s’agit du fameux atelier Do It Yourself, au cours duquel, chaque participant fabriquera et partira avec son synthétiseur analogique muMA23 en 4/5 heures chrono, épaulé de pros de l’équipe Ritual Electronics qui fabrique depuis 5 ans des synthétiseurs modulaires. Il se constitue de deux oscillateurs sinusoïdaux pouvant s’inter-moduler. Des touches tactiles rendent l’instrument sensible et lui permettent de couvrir un champ timbral allant du ton pur au chaos. Une entrée audio le complète, le rendant capable d’annihiler toute source sonore. Atelier sur inscription (On vient de m’apprendre que c’est complet). (Dès 9h a La Grenade – 44, bd Pardigon — 13004. Sur inscription, mais déjà complet.).
Mardi 9 :
Inauguration du festival La Nuit des Griots. C’est devant un écran de cinéma à l’occasion de la projection de Qui es-tu Octobre ? que s’ouvre cette 8ème édition du festival qui dure bien plus qu’une nuit. En effet, la manifestation vouée aux cultures d’Afrique de l’Ouest mêlera jusqu’au 14 mai dans divers lieux de la cité phocéenne, musique, danse, humour et cinéma. Pour lancer cette petite semaine aux 5 rendez-vous, le film poétique et politique de la réalisatrice belge Julie Jaroszewski rapproche deux mois d’octobre (ceux de 1987 et 2014) qui, à 17 ans d’écart, ont marqué l’histoire du Burkina Faso, ce pays nichée entre les actuels Mali, Niger, Benin, Togo, Ghana et Côte d’Ivoire qui fut colonisé par la France. Pour mémoire, le 15 octobre 1987 furent assassinés Thomas Sankara, militant anticolonialiste devenu premier Président et 12 de ses compagnons. Quant au mois d’octobre 2014, il fut marqué par une insurrection populaire qui a conduit à la destitution de l’autocrate Blaise Campaoré, commanditeur probable de l’assassinat de son ancien compagnon de luttes. En 56 mn, ce film documentaire retrace un bout de l’histoire contemporaine du Pays des Hommes Intègres et des idées socialistes sur le continent africain. A noter que l’accueil se fera en musique dès 19h, avant la présentation de l’ensemble du festival et la projection du film qui sera elle suivie d’un échange et d’une collation. (A partir de 19h à la Cité des Associations — 93, La Canebière — 13001 — Entrée libre. Il sera possible au cours de la soirée de soutenir financièrement Live Culture, l’association qui porte la manifestation.).
Mercredi 10 :
Pamela Badjogo est en concert à l’Espace Musical Hypérion, à l’invitation de la Nuit des Griots. Gabonaise de Libreville, passée par le Mali où elle gravite autour du célèbre Studio Bogolan, Pamela Badjogo a été choriste pour le Black Buddha Cheick Tidiane Seck, avant de rejoindre les formations de Salif Keita et d’Oumou Sangaré. En solo depuis un peu moins de 10 ans, la chanteuse installée à Lyon en 2008, signe depuis la Capitale des Gaules des titres afro-jazz emprunts de r’n’b d’une voix qui se prêtent délicieusement aux codes du genre. Ces chansons sont engagées, et même féministes comme ce Respectez-nous extrait de Kaba,son dernier opus (2021) enregistré avec la complicité de l’arrangeur et directeur muiscal Kwame Yeboah (Pat Thomas, Craig Thomas, Yussuf Cat Stevens) et de Blick Bassy. Elle y aborde les violences faites aux femmes ou pour ne pas garder les deux pieds dans le même talon-aiguille, les promotions canapé. Le concert sera accompagné d’un DJ-set. (Dès 20h30 à l’Espace Musical Hyperion — 2, av du Maréchal Foch — 13004 — 10 €.).