Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de la France, ici à Marseille et dans les environs, parce que c’est là que se secoue la pulpe !
Avant même de plonger pour la première fois de cette nouvelle année dans le calendrier des concerts, spectacles, soirées, expos et autres festivités, s’impose à nous une longue respiration, un big hug botté, casqué, masqué accompagné d’un « bonne année » de saison qui, espérons-le, devrait nous protéger et nous permettre de retrouver au plus vite, le chemin des pistes de danse, celles improvisées entre comptoir et salle ou les autres, dûment équipées en son et lumière, celles des clubs ; car rien n’est plus triste, voire désespérant qu’une scène ou un dancefloor sans vie éclairé à la lumière des néons de sécurité.
Jeudi 6 :
Traverser, le nouveau film de Joël Akafou au Gyptis en présence du réalisateur. Bien sûr, Joël Akafou aurait pu appeler son film (en salle depuis hier) Traversée, comme on qualifie ce voyage, ce grand voyage, cet exil qui conduit le jeune Touré Inza Jr, dit Bourgeois, sur les routes et les flots qui séparent sa Côte d’Ivoire natale à Paris. Mais Joël Akafou a choisi de nommer son film Traverser puisqu’il nous parle d’action et pas juste de déplacement, d’action et de l’univers mental qu’il faut pour un jour passer à l’acte ; des frustrations et des rêves, des empêchements et des espoirs qui un jour conduisent un humain à tout quitter, à partir au risque de sa vie. Attention, ce n’est pas une fiction, mais bel et bien un documentaire. Ici, il s’agit de la réalité de notre monde. La projection sera suivie d’un échange avec le réalisateur. Auparavant, à 17h, Joël Akafou sera présent à Manifesten (rue Thiers, Marseille 1er pour la projection de Vivre Riche, son précédent film. (Jeudi 6 à 19h30 au Gyptis (136, rue Loubon, Marseille 3è) – Tarif plein : 6,17 €, – 20 ans : 2,57 €)
Quatuor, dernière pièce de la chorégraphe et danseuse Ambra Senatore au Zef. Italienne, férue de danse des pieds à la tête (elle a signé en 2004 en parallèle de sa formation de danseuse, une thèse universitaire sur la danse contemporaine), la chorégraphe, danseuse et actuelle directrice du Centre Chorégraphique National de Nantes, Ambra Senatore aime à imbriquer le dansé et le réel. Cette combinazione (à lire avec une pointe d’accent italien) où l’humour a toute sa place, est une des marques de fabrique de la chorégraphe, qui s’intéresse avant toute autre chose, aux relations humaines. On la retrouve danseuse au côté de Matteo Ceccarelli, Claudia Catarzi et Caterina Basso sur le plateau du Zef, au sein de ce Quatuor, maintes fois reporté du fait de la COVID et présenté uniquement jusqu’à présent, à l’automne dernier, au Festival de Danse de Turin, un des partenaires de cette création au côté du CCN de Nantes et du Théâtre de la Ville – Paris. Une première française donc, qui, comme chaque première d’Ambra Senatore suscite la curiosité et souvent l’admiration. (Jeudi 6 et vendredi 7 à 20h30 au Zef (av Raimu, Marseille 14è) – de 15 € à 3 €)
Vendredi 7 :
Christophe LeLoil Open Minded 5Tet au Zinc. Nouvelle présentation de l’album du trompettiste Christophe Leloil, enregistré en quintet au côté de la chanteuse Julia Minkin, du guitariste Andrew Sudhibhasilp, du batteur Cédric Bec et du contrebassiste Pierre Fenichel. Disponible depuis un petit mois, il avait été accueilli à sa sortie par un concert à la Cité de la Musique, avec exceptionnellement au chant, la très inspirée Emilie Lesbros. Au Zinc, Julia Minkin retrouve le micro et ses compagnons de studio réunis sous l’appellation Open Minded ; une ouverture d’esprit qui vient pimenter sur scène une série de titres dans les clous d’un jazz européen. (Ouverture des portes et restauration à partir de 19h – Concert à 20h – Réservation obligatoire par sms au 06 09 53 40 41 – Le Zinc – 182, rue du Rouet – Marseille 8ème).
Le Grisbi accueille un long mix de soutien au Bateau Louche. Au bout de la ville, tout à l’ouest ou presque, y’a face à la mer comme les chantaient Les Négresses Vertes, sur le quai de la Lave, sur le Grand Port Maritime de Marseille, Thalassanté, tiers lieux, friche portuaire et incubateur créatif tout à la fois, qui vient d’apprendre que l’institution propriétaire souhaitait résilier de façon anticipée, son autorisation d’occupation temporaire. En deux mots ou à peine plus pour être au tempo du changement d’année ; 22, faut qu’tu t’casses, sinon v’là les flics ! Tous les résidents sont sous le choc. Parmi eux, Le Bateau Louche, studio de création et d’enregistrement, et sa petite équipe de « mariñeros » comme ils se qualifient eux même, proposent au bar Le Grisbi, un long mix histoire de récupérer trois ronds et de voir venir demain, un chouya plus serein. Plus de 5 heures de mix entre downtempo, expérimental, space-disco, leftfield, indie-house et alternative disco, une série de bornes qu’ils ont eux-même jetées à la mer afin d’être libre de naviguer à vue et aux oreilles qu’ils gardent grand ouvertes. (20h30/2h du mat – Le Grisbi 20, rue Benedit 13004 Marseille – Entrée en prix libre ou aux dés. Viens tenter ta chance et supporter sans danser covid oblige, le Bateau Louche.).
l’Embuscade de la Major passe à la trap’. Non ce n’est pas le blaze de la nouvelle soirée global bass de L’Embuscade de la Major, ce lieu géré depuis peu par la team Borderline avec le renfort de Relatif Yann (Dame Noir), mais bel et bien un avis de mise en sommeil, en attendant dans les semaines prochaines, des jours sanitaires meilleurs. Restez connecté pour être au jus de la réouverture ! (Place Albert Londres, quai de la Tourette 13002)
“Petit Boulot pour Vieux Clown” au Théâtre Toursky.
Créée sur la scène du Toursky hier et jouée jusqu’au 29 janvier, Petit boulot pour Vieux Clown est une pièce du Roumain Matei Vișniec, mise en scène par Virginie Lemoine, assisté d’Alice Faure, avec Pierre Forest, Serge Barbuscia et Richard Martin. « Ces trois clowns sur le retour se retrouvent pour une audition, leur dernière peut-être… Un seul sera retenu… » raconte la metteure en scène. L’ambiance est posée. Lourde et pesante comme un dernier baisser de rideau quand le moindre geste coute et que le poids des ans vient souligner avec précision et douleurs les intentions de celui qui l’exécute. Pourtant cette pièce qui s’entend comme une conversation à trois, sur le métier, leur métier ; un métier qui ne les a pas toujours vu monter dans les bons ascenseurs, parle avant tout et avec ironie et férocité, d’humanité, de fraternité, d’amour et du désir. (Au Toursky – 16, passage Léo Ferré –Marseille 3ème – Métro : National – Jusqu’au 29 janvier à 21h, sauf les mercredis à 19h. Relâche les dimanche, lundi et jeudi. – billeterie.toursky.fr – Tarif plein : 26 €, tarif réduit et plus de 65 ans : 20 €, abonnement : 16 €, étudiant et scolaire : 14 €)