Comment ça va au Brésil pour la condition féminine ?
Réponse dans un étonnant second film, entre coup de gueule et liberté formelle. Un second film, entre coup de gueule et liberté formelle.
On a souvent oublié que dans la mythologie grecque, si la Méduse s’est transformée en créature hideuse pouvant pétrifier du regard quiconque, c’est parce que les dieux avaient décidé de supprimer sa beauté pour avoir succombé à la tentation charnelle.
Anita Rocha Da Silvera y a vu l’expression d’une colère féminine contre les embrigadements de toute sorte pour la jeune génération de femmes actuelles. Dans le Brésil actuel, même avant l’arrivée au pouvoir de Bolsonaro, cela passe par un retour au conservatisme religieux, virant au fanatisme. Et ce jusqu’au point de transformer des adeptes d’une église évangélique en gang de filles tabassant celles qui ne répondent pas à leur code de bonne moralité.
Medusa y répond en osant le sacrilège, d’embardées visuelles invoquant le cinéma fantastique transgressif des années 70 (Argento, Carpenter…) à un mélange des genres, de préférences ceux se foutent des bonnes mœurs. Le tout au nom d’une croisade pour la reconquête de la liberté, celle de penser comme celle d’aimer. Face aux exactions d’une milice religieuse, Medusa tente de réveiller une société tétanisée jusqu’au coma mental. Avec un film sexy et provocant, cachant sous ses apparences pop et son goût pour l’abstraction formelle, un avertissement bien concret à toutes les obédiences qui souhaiteraient maintenir leur contrôle sur les corps et les âmes. Comme dirait l’autre, la peur a changé de camp. Avec Rocha Da Silveira, elle est maintenant du côté du cinéma.