Des fake news aux scandales d’ingérences étrangères, la désinformation fait désormais partie de notre quotidien hyper connecté. Au nom de la “liberté d’expression”, Meta vient de décider de mettre fin à son service de vérification des informations. En se débarrassant de tout fact-checking, Mark Zuckerberg marche dans les pas du X d’Elon Musk, et fait de la drague pas particulièrement élégante à Donald Trump.
C’est un chiffre publié par Médiamétrie : 70% des 15-34 ans utilisent quotidiennement les réseaux sociaux pour s’informer, d’Instagram à TikTok en passant par Snapchat, pour les collégiens. C’est donc un *poil* inquiétant d’apprendre que Meta annonce une réorganisation complète de sa politique de modération. Pour faire simple, le groupe qui compte Facebook, Instagram, Whatsapp et Threads dans ses rangs arrête son programme de fact-checking, c’est-à-dire la vérification des faits qui circulent donc sur le réseau social.
« Les vérificateurs ont été trop orientés politiquement et ont plus participé à réduire la confiance qu’ils ne l’ont améliorée »
Le système de fact-checking à l’œuvre jusqu’alors associait près de 90 organisations dans le monde, dont l’AFP ou l’Associated Press. C’est un retournant de veste spectaculaire pour Mark Zuckerberg qui a annoncé la nouvelle avec un post Instagram, ce mardi 7 janvier. Des mots du milliardaire, « les vérificateurs ont été trop orientés politiquement et ont plus participé à réduire la confiance qu’ils ne l’ont améliorée, en particulier aux États-Unis« .
Une rupture pour le créateur de Facebook, qui avait pourtant suspendu le compte de Donald Trump sur le réseau social en 2021. Mark Zuckerberg s’aligne directement avec Elon Musk, en indiquant se « débarrasser des fact-checkers et les remplacer par des notes de la communauté, similaires à X (anciennement Twitter), en commençant par les États-Unis« , et en « mett[ant] fin à un certain nombre de limites concernant des sujets, tels que l’immigration et le genre, qui ne sont plus dans les discours dominants« . La nouvelle enchante bien évidemment Elon Musk, qui s’est fendu d’un « c’est cool » sur X.
« Les récentes élections semblent être un point de bascule culturel »
Pour l’instant, la mesure ne prend effet qu’aux États-Unis. Mark Zuckerberg estime que « les récentes élections semblent être un point de bascule culturel donnant, de nouveau, la priorité à la liberté d’expression« . Une expression à confondre presque avec les diatribes de Donald Trump, à qui le chef d’entreprise fait du pied, et même pas sous la table. Récemment, Meta a fait un don d’un million de dollars au fonds qui finance la cérémonie d’investiture de Donald Trump, en suivant d’autres milliardaires tels que Elon Musk ou Jeff Bezos. La multinationale a même nommé à la tête de ses affaires publiques Joel Kaplan, un fidèle de Trump, et à son conseil d’administration, Dana White, responsable de l’Ultimate Fighting Championship et… fidèle de Trump.
Une jeunesse pas prête de tomber dans le piège de la désinformation…
Heureusement que les jeunes ne vont plus sur Facebook… Loin de s’abrutir sur leurs téléphones, les 15-34 ans sont de toute façon plus intelligent.es que ça, et on peut compter sur leur perspicacité, pour peu qu’on leur donne les bonnes infos. Il va donc bientôt falloir se méfier grandement de tout ce qu’on pourra lire sur les plateformes de Meta, au même titre que le X d’Elon Musk. Interrogé par Libération, Serge Barbet, le directeur du centre pour l’éducation aux médias (CLEM) rappelle que « ce sont les plus de 50 ans qui sont plus poreux aux fausses informations« . Les jeunes ont plutôt tendance à douter, puisqu’on leur a présenté l’info comme « quelque chose de dangereux dont il faut se méfier.”