Le dandy anglais a vécu une sale année. Et s’est réparé en musique.
Il y a des périodes plus compliquées que d’autres. Pour Baxter Dury, l’éminent fils du parrain Ian Dury (l’auteur de l’album très culte New boots and panties, décédé en 2000), dandy dans le corps et punk dans l’âme, celle qui vient de s’écouler le fut particulièrement. C’est que l’être aimé s’en est allé, et qu’il fallut se confronter à la plus ordinaire (et la plus pénétrante, sans doute) des douleurs. Une année de galère, cette disparition de la douceur que l’auteur du sucré-salé It’s a pleasure en 2014 (« Pleasure », « Palm Trees »…), a passé à digérer, inondant de larmes et de vertiges la plupart de ses instants.
De cette tristesse profonde, parce que rien ne permet plus de créer que le besoin de dire « je suis triste, putain », est né Prince of Tears (« Prince des Larmes », titre évocateur), un nouvel album qui a permis au Britannique de se soigner (un peu), et de nourrir encore davantage une discographique qui connaît donc sa cinquième sortie (son premier album, Len Parrot’s Memorial Lift , date de 2002). Baxter, émietté :
Dandy défait
« Seul. Parce que quelqu’un vous a brisé le cœur. En réalité, cette personne ne l’a pas seulement brisé. Elle l’a fait voler en éclats, laissant, comme des éclats d’obus de votre ancienne histoire d’amour, des souvenirs éparpillés dans tous les coins de votre vie, prêts à se planter dans vos blessures les plus à vif, au moment où vous vous y attendez le moins, vous ramenant au désespoir auquel vous essayez d’échapper (…) Non… Vous ne pensez pas à elle… Absolument pas… Parce que c’est votre nouvelle vie, votre nouveau domaine… Votre cœur brisé. »
Premier extrait de cet amas de larmes, changé en album de pop désespéré et plein d’espoir (syndrome normal), « Miami », « sombre paysage sonore créé pour décrire son monde des ténèbres émotionnels », qui invite clavier, basse groovy, choeurs en fond et chant déprimé sur un morceau sur lequel l’on retrouve aussi des cordes, grande nouveauté d’un album, qui sort le 27 octobre. Allez Baxter, y aura des lendemains meilleurs.
Ce morceau, on vous le dévoilait hier en grande exclusivité dans le Nova Club. Une émission à réécouter.
Visuel : (c) pochette de Prince of Tears de Baxter Dury