L’emblématique festival du Théâtre Nouvelle Génération fête ses 10 ans d’existence avec une programmation toujours aussi qualitative et non conforme.
Une plongée au cœur d’univers intimistes et sensoriels avec une adaptation de la Horde du contrevent d’Alain Damasio, un spectacle en réalité virtuelle, un spectacle pop-up pour le jeune public et deux installations de l’artiste libanaise Tania El Khoury. Autant d’expériences poétiques et insolites, ouvertes à toutes et tous. Durant ces semaines de festivals, on vous fait gagner des places pour nos coups de cœur. Pour tenter votre chance, c’est juste ici avec les indications à retrouver sur la page Facebook Nova Aime.
A L’ORIGINE FUT LA VITESSE, LE TESTAMENT DE SOV STROCHNIS
Jeudi 18 novembre – 20h
Philippe Gordiani et Nicolas Boudier
D’après La Horde du Contrevent de Alain Damasio.
« Quel monde aurons-nous ? Un monde sans vent ? Le calme mortel, étouffant ». Embarquez pour un voyage sonore et rémanent hors du commun, dans un monde balayé par les vents !
Imaginez une époque transformée par l’évolution climatique où le vent n’existe plus. Les spectateurs sont invités à revivre cette sensation perdue et oubliée à travers l’épopée de la dernière Horde du Contrevent. Face à eux, Sov Strochnis, scribe partiellement amnésique, ultime survivant de cette Horde, raconte sa traversée à contre-courant, face aux neuf formes du vent, pour atteindre le mythique Extrême-Amont, la source de tous les vents. Pour vivre l’expérience de la Horde et plonger dans la mémoire du narrateur, les spectateurs doivent s’équiper du « Combo », étrange masque-écran occultant doublé d’un casque audio à conduction osseuse qui permet d’entendre la voix du scribe au milieu du Furvent. Inspiré de la position de « contre » de la Horde en mouvement face au vent, les spectateurs sont au centre d’un dispositif numérique et multi-phonique totalement immersif où les vents se transforment en déplacement de sons et d’images. Grâce à ce dispositif, À l’origine fut la vitesse : le testament de Sov Strochnis devient une véritable expérience sensorielle saisissante au sein d’un espace sonore, visuel et théâtral stimulant les imaginaires. L’adaptation de ce chef d’œuvre par Philippe Gordiani et Nicolas Boudier est tout autant un hommage vibrant au roman qu’une expérience scénique « extra-ordinaire » à part entière.
CULTURAL EXCHANGE RATE
Mercredi 17 novembre – 19h30
Tania El Khoury
Cette installation de Tania El Khoury est d’envergure. Elle invite les visiteurs à explorer une salle de consignes qui recèlent l’histoire de sa famille. Sous la forme d’une enquête, chaque spectateur, clés en main, devient l’acteur et le témoin des traces intimes et sensibles qui révèlent plus d’un siècle d’exil.
Politique et autobiographique, l’œuvre de Tania El Khoury convoque les mémoires de sa famille marquée par la collection de devises, dans un village frontière du Liban et une brève migration au Mexique. Le public est invité à passer la tête dans les boîtes de secrets de famille pour y explorer des objets, des textures, des images et des sons, tous corrélés au désir de traversée et à l’aspiration d’une vie nouvelle. La démarche de l’artiste s’inspire d’interviews réalisées auprès de sa grand-mère aujourd’hui décédée, de la découverte de parents perdus à Mexico et de la tentative de ses proches d’acquérir la double nationalité. Plus d’un siècle de destins est ici magnifié par l’expérience sensorielle qui dévoile les souvenirs d’une histoire familiale au sein de la grande Histoire.
Réflexion sociale sur la guerre, l’oppression et le destin du Liban, Cultural Exchange Rate* interroge la vision que l’Occident porte sur le Moyen-Orient d’une façon généreuse, dans un esprit de partage. Artiste engagée, Tania El Khoury innove dans la voie de l’art relationnel pour mieux bousculer les consciences.