L’histoire d’une chasse aux mots.
Ça a été serré, jusqu’à la dernière minute, j’ai craint le pire, craint de ne pas être là pour mon rendez-vous avec toi, toi et toi, craint de ne pas être à l’heure pour mon rendez-vous avec vous ce matin. Pourtant, j’avais tout fait bien. Je n’avais pas attendu la dernière minute pour m’y coller… je ne me l’étais pas coller non plus avant, ce qui peut, il est vrai désinhiber le scribouillard en manque d’inspi, mais aussi avoir des effets contre-productifs.
Tout était bon dans ma cuisine. La chasse aux idées avait été fructueuse et ma besace pleine à craquer. Les mots avaient été soigneusement cueillis. Les virgules et les points péchés à l’ombre d’un saule rieur. J’avais tout bon… le titre, l’intro, le développement, les relances quand l’auditeur commence à décrocher et même la chute ! Oui la chute, le truc qui arrive en toute fin de papier et que souvent tu as imaginé avant même de penser au début. J’avais même mis pris le temps de laisser mijoter ma chronique à feu doux.Sauf, qu’au moment de passer à l’acte, de dire à voix haute et intelligible mon précieux monologue quotidien, en ouvrant le document word qui porte comme indication la date d’aujourd’hui. Surprise. Tout avait disparu. Plus d’intro où tu dis tout d’un seul coup d’un seul (le message essentiel qu’on appelle ça dans notre tambouille), plus de développement, plus de pour, de contre, rien pas même une chute pour se relever de cette page blanche comme une piste de ski une année covidée. Rien…Juste des noms d’oiseaux et de bachibouzouk à poils longs. Des insultes que de vains “Pomme Z” n’ont pas suffit pas à camoufler. La poubelle, toute numérique qu’elle soit a été retournée, visitée comme un appartement témoin avec vue sur la décharge. De fond en comble. Rien, pas l’ombre d’une chronique. Heureusement pour moi, il y existe une récupération automatique des données au cas où j’oublierais de sauvegarder. C’est vrai, elle existe, sauf qu’elle n’était pas cochée. Google, oh mon Google, dis-moi, à défaut d’être le plus geek de tes utilisateurs, dis-moi le nom des logiciels de récupération de dossiers, je peux me fier. Dis-moi ça vite parce que le temps presse. Il est bientôt l’heure et je n’ai qu’une page blanche en guise de billet, un peu comme si à la fin d’un bon gueuleton, je découvrais au moment de payer, une liasse de papier blanc au fond de mon portefeuille. Google oh mon Google, ne me laisse pas tomber. Il est des jours comme ça où tu es au fond du trou, des jours au lendemain forcement meilleur.