Cette semaine, on laisse les clefs de « Chambre noire » à Mohamed Lamouri.
« Parfois, j’ai peur de déranger quand je chante. Mais quand les gens m’écoutent, je le sens. En fait, au début, je n’imaginais même pas venir en France. Heureusement qu’il y a la musique dans ma vie, elle me remonte le moral et m’apporte encore aujourd’hui des rencontres. »
Bonsoir à toutes et tous et bienvenue dans cette nouvelle session de la Chambre noire, rolfa Kehla en arabe de Nova. Notre invité est, on peut le dire, assez proche du rêve qu’il l’a poussé à venir à Paris : percer dans la musique.
Pas facile de réussir à réaliser un deuxième album après avoir été une sensation médiatique dont l’histoire, tel un conte de fées, avait fait le tour de tous les professionnels et amoureux de la musique. Celui qu’on a surnommé il y a quelques années le chanteur du métro ou encore le nouveau titi parisien vient de nous prouver avec ce live sur nova et sa chaîne YouTube qu’il était bien plus qu’une étoile filante.
Pour ceux qui ne s’en souviennent pas, notamment quand Nova vous l’avait présenté à ses débuts,
eh bien, permettez-moi de vous rafraîchir la mémoire à propos de cet amoureux transi de la musique.
Une musique qui le berce et accompagne ce mal voyant de naissance dès ses cinq ans quand il chante à tue-tête le rai diffusé dans sa télé depuis l’appartement familial de Tlemcen dans l’ouest algérien.
Une famille ouvrière bienveillante, mais non mélomane dans laquelle grandit notre apprenti chanteur qui n’a pas encore la voix rauque et éraillé qui lui feront collectionner les cartes de visite des labels quelques années tard.
Une voix remarquée et remarquable qui accompagnent un synthétiseur qu’il ne quitte encore jamais et lui font dire que lui aussi pourrait bien être à l’image de son idole, le nouveau Cheb Hasni, le regretté Rossignol du rai assassiné en 1994.
Neuf ans plus tard, en 2003, les fées du destin sourient à notre artiste quand il se rend en France à La Rochelle comme percussionniste au sein d’une chorale.
Mais après sa prestation, notre grand rêveur décide, contrairement aux autres membres de sa troupe, de rester.
Un périple aventureux, complexe qui l’amène à faire ses armes dans le métro avec des reprises inoubliables aux yeux et oreilles des passagers de Michaël Jackson, des Eagles notamment et bien sûr de Cheb Hasni. C’est sûr qu’il n’a pas encore rempli un Zénith, mais le nombre de personnes qui l’ont croisé sur la ligne 2 doit bien en dépasser sa capacité.
L’Happy end de cette histoire, vous la connaissez, car Nova était dans le coin pour vous en parler.
Un premier album en 2019 sur le label indépendant Almost musique du souterrain Benjamin Cashera, un groupe fidèle, expérimenté et bienveillant présent encore ce soir, qui entoure l’une des plus grandes, des plus captivantes et des plus émouvantes voix de France.
Ce vendredi, notre chantre de rai sentimental est de retour avec un nouvel album, Méhari, modèle de voiture décapotable stylée des années 60 plus utilisé dans le sud de la France que dans ses Belleville et Barbes de cœur. Méhari, un opus plus personnel dans les textes et une exploration musicale qui tend davantage vers la pop, le reggae avec une teinte orientale atypique.
On ne peut qu’acquiescer quand notre invité clame qu’il n’y a ps mieux que la liberté et l’espoir.
J’espère au moins que vous êtes rassurés et bien sûr que vous ne nous avez aucunement dérangé dans cette chambre. Bien au contraire, on a hâte de continuer le voyage avec vous Mohamed Lamouri.