À Damas, Nahla vit sa vie de jeune femme, entre sa mère et ses deux sœurs. Le printemps arabe lui laisse entrevoir une possibilité d’émancipation vite étouffée dans l’œuf mais elle s’en rend compte trop tard, refusant le prétendant expatrié qui pourrait l’exfiltrer d’une Syrie bientôt sous les bombes de Bachar El Assad
Comment raconter la vie syrienne d’aujourd’hui ? En remontant un peu le temps. Pas très loin, en 2011, quand la guerre à venir n’était encore qu’une crise à ses débuts. C’est dans ce contexte, que Mon tissu préféré installe une jeune femme à l’âge où l’on se construit, mais qui va se renfermer dans son monde intérieur.
Gaya Jiji, réalisatrice syrienne en a construit un autre malgré elle : Mon tissu préféré n’a évidemment pas pu êre tourné à Damas, ce sera à Istanbul et c’est suffisant pour laisser éclater la révolte intérieure d’une jeune femme, en faire un portrait plus global des femmes syriennes prises entre les feux de leurs désirs intimes et d’une guerre civile qui vient de démarrer.
Cousu autour de l’introspection comme du quotidien de Nahla, Mon tissu préféré a la force de certains romans d’auto-fiction en se nourrissant d’une réalité sans renoncer au romanesque dans un coin du monde qui rêve de modernité mais ne sait pas se passer de traditions
En cherchant à offrir le refuge nécéssaire à une famille de femmes syriennes, alors que mêmes leurs rêves sont des abris fragiles, pas loin de succomber sous les bombes, Mon tissu préféré fait sa belle mue en ne filmant pas la guerre que l’on croit, pas celle qu’on voit dans les JT, mais celle, plus insidieuse, plus intérieure de jeunes femmes pour leur identité.
En salles depuis le mercredi 18 juillet, des places sont à récupérer chez Nova : jouez au gratos avec le mot de passe donné sur la page Nova Aime.