Vous n’avez pas connu Mai 68 ? Moi si !
Bon, d’accord, j’avais 7 ans, alors autant dire qu’il était un peu tôt pour que mes parents m’emmènent au cinéma voir les films de Jacques Baratier. De toutes façons, dans notre petite ville de droite dont le maire d’alors était aussi le ministre de l’intérieur de l’époque, Raymond Marcellin (champion du recours à l’usage de la matraque), des films comme ça, ça ne se faisait pas…
Alors merci à Monoquini, de nous permettre 50 ans plus tard de rattraper notre retard culturel en programmant Baratier !
Avec, pour démarrer cette séance Eden Miseria, 17 minutes consacrées aux beatnicks de Katmandou, des témoignages filmés en 67 au moment où débarquent aussi les premiers hippies et que tout ça commence à virer au Grand Guignol. Vous aurez tout loisir à la fin, de tirer le bilan de ce qu’il reste des idéologies contestataires et utopiques de l’époque.
Ou pas… Car vous risquez fort de vous faire vite happer par Piège, le plat de résistance de la soirée (50mn). Un ovni expérimental dans lequel les toutes jeunes Bulle Ogier et Bernadette Lafont se retrouvent coincées, apparemment après avoir dégusté un bon plat de champis (ou de mort aux rats), dans l’étrange demeure de Jean Baptiste Thiérée, farcie de dispositifs antivols sortis tout droit de l’imagination d’un cerveau malade. C’est suffisamment space pour que Fernando Arrabal lui-même y assure un petit rôle au passage.
Un avant gout avec cette compression signée Gérard Courant…
Ça donne envie, non ?
Bordeaux @ Utopia, mardi 20 février, 20h45.