Ça fait belle lurette qu’on ne cantonne plus la musique suisse aux yodleurs en culotte de peau et à la variété de Stéphane Eicher. Yello, Grauzone, Kleenex/Liliput, Young Gods hier, Klaus Johann Grobe, Buvette, Hyperculte ou le Reverend Beat-Man aujourd’hui : la confédération helvétique s’est fait dans la paysage pop une place à la mesure de celle qu’elle occupe dans la géographie européenne, c’est-à-dire centrale.
Et l’un des artistes à qui l’on doit, également, cette mise en avant de la musique made in Switzerland, c’est Guillaume Dietrich, alias Muddy Monk. Découvert en 2012 via Soundcloud, aperçu ces dernières années aux côtés de Jimmy Whoo, Myth Syzer, Ichon ou Bonnie Banane, le Fribourgeois s’est attaqué en novembre 2018 à l’escalade de son premier Cervin discographique : un album long-format, baptisé Longue Ride.
Muddy Monk y donne la pleine mesure de sa sensibilité mélancolique ; des rides entre synthpop contemplative et influence des entristes précieux de la variété tricolore période Drucker et Guy Lux (Christophe, Chamfort, etc.), le tout empreint d’une poésie climatique inclinant à d’autres types de réchauffements entre gens au coeur Chamallow – même si les lèvres n’ont pas les pouvoirs qu’on leur prête ou qu’on leur rêve, n’est-ce pas Muddy ?
Aussi est-ce à fond de train – et en driftant pour les plus audacieux.ses – que, comme beaucoup, l’on foncera voir Muddy Monk bercer la Belle Endormie, dix-huit mois après son dernier passage à Bacalan. Et si vous voulez être bien sûrs d’atteindre la ligne d’arrivée (et la ligne de flottaison de l’IBoat) sans trop lâcher de piécettes sur le parcours, le mot de passe Nova Aime vous ouvre un beau raccourci dans le Circuit 71.
Muddy Monk + The Lonely Band, le jeudi 14 novembre à 20h00 @ IBoat (Bordeaux).