Il est des Saint-Denis aux perspectives plus agréables que d’autres. Ici, pas de cohue angoissante, de vigiles violents, de pleurs, de colère et de coups comme au Stade de France géré par Gérald-la-Matraque, mais des mines réjouies, de la musique, de l’herbe où déambuler, se poser, baguenauder à son aise. C’est que nous sommes dans l’est de la Gironde, à Saint-Denis-de-Pile, où le Festival Musik à Pile fête sa vingt-quatrième édition, une belle longévité pour cette « bulle musicale et champêtre » née dans le Libournais, à la fin des années 90.
Pour succéder à Brigitte Fontaine, Manu Dibango, Disiz, Arthur H ou Florent Marchet, tou.te.s passé.es par le Parc Bômale (devenu le BoMA) ces dernières années, Musik à Pile a convié quelques habiles manieur.ses d’instruments, des artistes pop et funk, des grand.es mélangeur.ses de rap et de reggae, solistes fanfaron.nes et fanfares solaires – même quand le jour vient à décroître.
En tête d’affiche, celui qui aurait dû venir en 2020 si un maudit virus n’avait pas décidé de rebattre toutes les cartes : le Nigérian Keziah Jones, visage bien connu de nos services (exemple ici en Nova Session), qui entreprendra d’enseigner à qui le veut bien les arcanes de son blufunk, idiosyncrasique fusion de blues, de funk et d’afrobeat aussi, pour faire juste mesure. Une manière aussi de faire vibrer et fructifier l’héritage de la légende Fela, dont il a repris le « Trouble Sleep Yanga Wake Am » et dont il a recueilli, surtout, l’une de toutes dernières interviews, à Kalakuta.
Avec, qui sait, des morceaux inédits – lui dont le dernier album remonte à 2013 ? Mystère…
Dans le sillage du flamboyant hobo ouest-africain, la programmation vous réserve d’autres rencards notables : avec les deux frangins stéphanois Terrenoire, le soundsystem orienté hip-hop et notes jamaïcaines, dub et ragga, de L’Entourloop, la MC des bords de Garonne Jaïa Rose ou encore celle qui se fraye une place de plus en plus grande dans le Spotify de ta petite-nièce, à savoir la Tourangelle Poupie. Mais aussi des surprises rafraichissantes et interactives, comme La Touffe, orchestre de cuivres échevelés (forcément), fanfare d’improvisation ouverte aux quatre vents, ou plutôt, pour être exact, aux aspirant.es musicien.nes de tous bords et de tous âges.
Et à tout ça, la Radio Nova vous invite ! Les précieux tickets s’obtiennent, ici-même, non pas à pile ou face, mais avec l’indispensable renfort du mot de passe Nova Aime.