Pertinent et exigeant, Hors Pistes s’éloigne véritablement des sentiers battus.
La passion, c’est sans doute avec ce terme que l’on peut le mieux définir ce qui a motivé l’ambition de l’organisation du Festival Hors Pistes à Annecy. C’est en tout cas ce que l’on ressent lorsque l’on rencontre Bertrand Furic, le directeur du Brise Glace, qui couve du regard les bâtiments qu’il à le plaisir de faire vibrer de musique chaque semaine. Il prend le temps de nous accompagner le long des couloirs du havre de musique qu’est le Brise Glace, expliquant avec bienveillance à quoi servent chacune des salles de répétition qu’il met au service des groupes de la région souhaitant jouer, à des prix défiant toute concurrence, il prend le temps d’expliquer les mutations que représente cet emplacement un tout petit peu à l’écart d’Annecy, ancienne MJC, reconvertie en partie avec les lois Lang en SMAC mais où l’on joue encore à l’escrime en dessous des salles de concerts… C’est cette même passion que l’on ressent lorsqu’on échange avec Florent Crassous, programmateur du festival, qui vibre lorsqu’il énonce la cohérence des line-ups qui ont été bossés pour ce festival. Car c’est bien par sa programmation que Hors-pistes se distingue, éclectique aussi bien dans les publics qu’il vise que dans sa programmation. Seul bémol, le temps que je peux m’accorder à moi même au cœur du festival puisque mes obligations professionnelles m’obligent à ne pouvoir passer qu’un jour complet sur place…
J’ai la chance néanmoins d’avoir un aperçu des ambitions que ce sont donnés ces deux programmateurs, parler à la jeunesse tout d’abord puisque j’ai pu assister à une création spéciale : Animal Fyesta un goûter concert festif pour des gamins sidérés et hyper contents, le genre du truc que j’aurai aimé faire en étant gosse et qui sera joué à nouveau en station le lendemain. Idem le soir avec Fills Monkey un duo humorythmique de batteries qui offre un spectacle pour enfants intelligent, musical enthousiasmant
Mais c’est de vrai musique dont il convient de parler, et cette pertinence de programmation se ressent dès le lendemain avec l’association sur la même scène de Konono n°1 et de The Ex, deux groupes dont les destins se sont croisés à plusieurs reprises, les deuxièmes étant très influencés par les premiers. Des oreilles attentives perçoivent en effet les affiliations soniques que l’on retrouve entre les deux formations, qui se répondent parfaitement d’un concert à l’autre offrant une cohérence aussi importante qu’une diversité qui permet de vivre deux soirées en une.
L’après midi, l’organisation s’était aussi arrangé pour tourner une session sauvage de The Ex, musical et dans son temps, histoire d’offrir un rayonnement numérique à ces artistes qu’il soutient, le lac d’Annecy en arrière plan.
Plusieurs voyages musicaux en un espace temps c’est ce que continuera à offrir le festival les jours suivants, pour un week-end qui laissait entrevoir de grands moments. L’année prochaine une chose est sur Nova reposera ses oreilles sur place.
Et pour cause, regardez plutôt la playlist du Festival où vous croiserez plusieurs noms amis de la radio.