Mais surtout amende honorable.
« Blablablablabla, c’est marrant c’est toujours les nazis qui ont le mauvais rôle, nous sommes en 1955, on peut avoir une deuxième chance… Merci. » C’est avec cette immense citation issue d’OSS 117 que nous voulions ouvrir cet article.
Pourtant l’histoire que conte Kevin Wilshaw est moins comique. Celle d’un homme embrigadé dans un groupe ultra-violent des fascistes britanniques, et de sa vie pleine d’errements et de contradictions.
C’est la chaîne anglaise Channel 4 qui raconte le parcours atypique de Kevin Wilshaw, militant suprémaciste depuis plus de 40 ans. Or à l’heure de ses 58 ans, il finit par dévoiler la double vie qu’il mène depuis si longtemps. Une double vie où il a fallu faire des efforts considérables juste pour pouvoir continuer à haïr. En effet, cet homme a récemment pris la décision d’être honnête avec lui-même et espère tisser à nouveau des liens avec son fils…
C’est la raison pour laquelle, Kevin Wilshaw, qui pourtant se considère comme néo-nazi depuis l’adolescence a décidé de quitter les mouvements politiques auxquels il est affilié depuis toujours. Il révèle alors publiquement qu’il est gay et a des origines juives.
C’est donc dans une véritable « schizophrénie intellectuelle » que Kevin Wilshaw a toujours évolué. Dans les années 80, la justice le rattrape pour l’attaque d’une mosquée à Aylesbury. Mais dans ce documentaire il affirme pourtant avoir conservé d’excellents rapports avec sa sœur, elle-même convertie à l’islam et mariée à un musulman.
Il a toujours gravité dans des milieux antisémites et violents, en dépit de ses origines, se voilant la face jusqu’à la disparition de sa mère en 2015. Après ce qui semble être un tournant dans son existence, il se rapproche de l’association anti-raciste Hope Not Hate.
Au-delà de l’aspect racoleur que représente l’association des mots-clés « nazi », « juif » et « gay », le cas de Kevin Wilshaw est symptomatique du conditionnement intellectuel que peuvent connaître des individus qui évoluent des ces groupuscules, de l’isolement souvent masqué par les effets de groupes qui peuvent mener jusqu’au reniement de sa propre identité… C’est l’objet du documentaire réalisé par Channel 4 à retrouver ci-dessus.
Visuel : (c) capture d’écran Youtube