Des cris et des coups de pinceau
11h sur Nova : l’heure des mutations culturelles et autres syndrômes des années 10. Et aujourd’hui, ce qu’on a surnommé le « néo-dripping » : la peinture en criant !
En 1945, l’art se réinvente outre-atlantique et l’on découvre le dripping avec Jackson Pollock. L’expressionniste abstrait écoute du jazz, boît du vin et projette de la peinture sur des toiles, y laissant des traînées de couleur au fil des balancements pendulaires de ses bras et de ses émotions.
Retranscrire des émotions sur la toile en influençant le geste de peinture ? C’est également ce que fait Kim Beom, artiste sud-coréen (hé oui, y’a pas que PSY et Gangnam Style dans la vie) qui peint en hurlant. Sa dernière œuvre, intitulée Yellow Scream, il l’a réalisée en poussant un cri à chaque fois que le pinceau touchait la toile.
« La technique utilisée pour cette peinture est d’incorporer le son du hurlement dans les coups de pinceaux» a-t-il expliqué. « Un coup de pinceau donné avec un cri est très différent d’un coup de pinceau normal, car l’effet du cri est enregistré dans tous les coups de pinceau »
L’artiste a bien sûr tenté de varier les types de cris, pour voir si l’effet sur la toile est différent. « Un long cri, qui ressemble à celui que l’on pourrait faire si l’on était blessé », n’est pas pareil qu’un « cri entraîné par une douleur psychologique » ni même qu’un « cri plein de douleur, de ressentiment et de regret ».
Kim Beom explique avoir voulu, avec sa toile et sa vidéo pleine d’humour, questionner « la nature existentielle de l’art contemporain, ainsi que celle des artistes ».
Plus d’explications à retrouver en anglais sur le site du Walker Art Center de Minneapolis.