Chaque dimanche, de 10h à 12h avec Bintou Simporé.
Tous les dimanches, de 10h à 12h, Néo Géo vous invite à vivre de nouvelles immersions dominicales au sein de l’actualité culturelle et sociale de la planète. Un tour de la sono mondiale en 120 minutes, présenté par Bintou Simporé et le worldcrew de Nova.
Au programme : portrait du jour, nouveautés musicales, revue culturelle d’ici et d’ailleurs, bons plans, sessions live et worldmix, sans oublier les invités, musiciens, écrivains et autres acteurs et créatrices culturels de notre « Tout-Monde ».
Le Portrait
Claudia Andujar par Clémentine Spiler.
Claudia Andujar, photographe européenne, a consacré sa vie à la lutte pour les droits des tribus autochtones Yanomami, qui vivent en Amazonie brésilienne et au Venezuela. Initialement photo-journaliste, elle rencontre cette communauté au début des années 1970, et décide de s’y consacrer exclusivement. Alors qu’elle assiste à la construction de la route Perimetral Norte – événement aux lourdes conséquences pour les Yanomami, elle adopte une démarche plus militante, et joue, tout au long de sa carrière, un rôle primordial dans la délimitation de leur territoire. Ses photographies convoquent autant la vigilance politique que l’imaginaire, et invitent le spectateur au rêve et à la transe, à l’instar des cérémonies organisées par les chaman Yanomami. La Fondation Cartier pour l’Art Contemporain revient sur toute son oeuvre photographique, dans une rétrospective « La lutte Yanomami » du 30 janvier au 10 mai 2020.
Le Musikactu
Les coups de coeur de Bintou Simporé et Mathieu Girod, de Nova Lyon.
Bintou Simporé reçoit Mathieu Girod, qui anime chaque samedi de 12h à 14h Midi dans la gueule du monde sur Nova Lyon. Il présente ce dimanche son Musikactu dans Néo Géo.
On embarque d’abord pour La Réunion, avec l’extrait « Manahen » du groupe Ti Kaniki, un collectif de musiciens réunionnais tels que la chanteuse Océane Gado, ou les percussionnistes Luc Moindranzé Karioudja et David Doris, et métropolitains comme Cindy Pooch, Margaux Delatour, Gaël Champion, Jonathan Volson et Hadrien Santos Da Silva. Leur principale inspiration est le maloya, musique traditionnelle de l’île de La Réunion, qui trouve ses origines dans l’histoire douloureuse et complexe de la région. Le groupe était présent le 2 mars 2019 à l’Opéra Underground de Lyon, à l’occasion duquel il a enregistré son premier EP en live, intitulé Maloya à l’Opéra, qui vise entre autre à désacraliser ce lieu symbolique, en jouant le maloya, pour la première fois dans un opéra.
On découvre ensuite la dernière pépite du label Hot Casa Records, du dj et producteur Julien Lebrun. Sorti le 25 janvier dernier, « Anywhere trouble » du chanteur et multi-instrumentiste camerounais Franck Biyong, est une nouvelle composition à l’histoire particulière. Produit par Julien Lebrun en 2008, ce morceau est rapidement diffusé sur Nova, « mais le label de l’époque, Maquis, invoque une exclusivité avec Frank et demande le retrait du titre sur l’album. C’est chose faite, et Julien Lebrun et Frank Biyong produisent dans la foulée un album très différent. Mais « Anywhere trouble » leur trotte dans la tête, notamment lors d’un voyage au Kenya. Ils décident de le ressortir dans de nouvelles versions, après avoir travaillé dessus tout l’été 2019 », relate Mathieu Girod. Franck convie sur ce titre Cristina Violla, la première dame de la « Samba de Roda » pour aborder le thème de l’espoir.
Troisième titre de la sélection, « Makoma » du groupe ONIPA, composé du guitariste britannique Tom Excell, qui officie également au sein du Nubiyan Twist, et du chanteur et balafoniste ghanéen Kweku of Ghana (K.O.G). Ce projet est une tempête de groove, un soukous explosif sur une ambiance hiplife des années 1990. Sur ces riffs ultra énergiques, la voix de la chanteuse Wiyaala se fait entendre. Originaire du Nord du Ghana, elle intègre sa culture à celle d’ONIPA en chantant dans la langue sisaala. Leur disque We No be machine est attendu pour le 20 mars.
Le Live
Bai Kamara Jr nous présente son dernier album baptisé Salone, qui signifie Sierra Leone en langue Krio, avec son groupe The Voodoo Sniffers. Sorti le 24 janvier, ce disque se veut un retour à ses origines africaines. Sur des airs de blues, Bai Kamara Jr mêle des rythmes africains, indissociables de ses compositions. Le musicien de blues, jazz et soul est né à Sierra Leone, a grandi au Royaume-Uni, et a commencé sa carrière musicale à Bruxelles, où il se produira le 7 mai au W:Hall. Il sera également en France le 14 mars au Jazz Club du Méridien Etoile à Paris et en live ce dimanche, dans le Salon de musique de Néo Géo où il interprète deux chansons.
« Vous avez un message… Allô Bintou »
La réalisatrice libanaise May Kassem nous appelle de Beyrouth, 100 jours après les premières manifestations contre la classe dirigeante. Les contestataires se moquent des réactions des politiques et du président du Parlement. La police a réprimé des rassemblements pacifistes. Le Parlement est désormais protégé par un mur qui a été surnommé le Mur de Berri, jeu de mot entre le nom du président Nabil Berri et le fameux mur de Berlin. May Kassem nous fait écouter « Kelon Yaani Kelon », l’un des slogans les plus emblématiques de la lutte sociale et politique au Liban, que l’on peut traduire par « Tous c’est-à-dire tous » .
Le Classico
Cette semaine, Isadora Dartial nous fait réécouter le morceau « Che Che Cole » de Willie Colon & Hector Lavoe, un classique de salsa que l’on retrouve dans le tout premier disque commun des deux musiciens, Casa Nuestra. Le duo rend hommage à l’héritage africain importé en Amérique latine et aux Caraïbes. Cet album sort en 1969 sur le label Fania Records, qui est aussi un orchestre : La Fania All Stars, composé de musiciens portoricains, colombiens, cubains, tous en exil, dont la célèbre Célia Cruz. Créée au milieu des années 1960 par le musicien Johnny Pacheco et l’avocat Jerry Masucci, La Fania est la plus grande maison de disques latino-américaine de l’histoire. La paire fait danser le monde entier sur ce qu’ils appellent eux-mêmes « la salsa ».
D’Ici et D’Ailleurs, la Revue Culturelle de Néo Géo
Bintou Simporé et Michael Liot ont rencontré Burna Boy, l’étoile montante du Nigéria, sur la scène du festival AfroPunk à la Seine musicale. La chanteuse béninoise Angélique Kidjo vient de lui dédier son Grammy Award, affirmant qu’il représente l’avenir de la musique africaine. L’artiste nigérian, qui fait danser tout le continent africain et au-delà, affole les compteurs des réseaux sociaux avec ses millions de vues et ses compositions inspirées par ceux qu’il nomme ses légendes africaines. Burna Boy fait partie de cette constellation de stars nigérianes comme Yemi Alade, Wizkid ou encore Tiwa Savage, qui brillent de tous leurs feux sur le panorama mondial des musiques actuelles. Son dernier projet s’intitule African Giant, et est sorti le 26 juillet. Burna Boy est en France à l’occasion de son concert au Transbordeur de Lyon le 10 février. Il jouera également aux Docks des Sud de Marseille le 1er mars.
La playlist de l’émission
• Bob Marley – Slave Driver
• No Tongues – Mbatui
• Ti’Kaniki – Mahanen
• Frank Biyong – Anywhere Trouble (feat. Cristina Violle)
• ONIPA – Makoma
• Bai Kamara Jr – Cold Cold Love
• Bai Kamara Jr – Cry Baby
• Bai Kamara Jr – Can’t wait here too long (Live)
• Bai Kamara Jr – Homecoming (live)
• The Great Departed – Kelon Yaani Kelon
• Willie Colon & Hector Lavoe – Che Che Cole
• Daara J Family – Tchekoule
• Burna Boy – Anybody
• J Hus & Burna Boy – Play Play
• Fela Kuti & Roy Ayers – Africa centre of the world
• Burna Boy – African Giant
• Burna Boy – Dangote
C’était Néo Géo réalisé par Benoît Thuault. Merci à Nabil Chafa, Clémentine Spiler, Mathieu Girod, Michael Liot, May Kassem, Isadora Dartial, Bastien Stisi, Morane Aubert, Margot Davier, Bardia Sabeti. A la semaine prochaine !
Visuel © Claudia Andujar, Fondation Cartier pour l’Art Contemporain © Pochette d’album de We No Be Machine de ONIPA © Burna Boy, Universal © Pochette d’album de Cosa Nuestra de Willie Colon et Hector Lavoe © Radio Nova