La capitale de l’Inde suffoque toujours sous un épais brouillard gris âcre et empoisonné
Souvenez-vous, c’était au début du mois de novembre, en pleine coupe du monde de cricket, New Delhi décidait de fermer ses écoles pour deux jours à cause de la pollution. Finalement, elles restaient fermées deux semaines. Ça ne s’est pas arrangé depuis, la capitale de l’Inde suffoque toujours sous un épais brouillard gris âcre et empoisonné. Pour contrer cette pollution, les autorités de la ville ont décidé de déclencher des pluies artificielles et ce n’est pas génial.
En Octobre et Novembre, la ville est 30 fois trop polluée par rapport aux recommandations de l’OMS
La toxicité de l’air de New Delhi, 33 millions d’habitant.es, dépasse l’entendement régulièrement, mais chaque année, en octobre et novembre, c’est bien pire. Le niveau de pollution de la ville est, à cette période, 30 fois plus élevé que les niveaux recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé. Une principale raison l’explique : les feux agricoles allumés dans l’État voisin du Pendjab, dont les fumées sont portées par le vent jusqu’à Delhi. Ces fumées très nocives viennent s’ajouter aux émissions quotidiennes des véhicules thermiques, aux fumées des usines et aux poussières des nombreux chantiers. La situation est telle que New Delhi est, à ce moment de l’année, la capitale la plus polluée du monde. C’est dans ce contexte, faute de moyens et de volonté politique surtout, que les autorités de la ville ont décidé de déclencher des pluies artificielles, pour limiter la casse…
De l’iodure d’argent de chlorure largué sur les nuages
Il s’agit d’ensemencer les nuages. Plus précisément, de larguer, par avion, de l’iodure d’argent ou du chlorure sur les nuages, ce qui provoque la formation de gouttelettes et donc entraîne des pluies. Précisons que la méthode est loin de faire l’unanimité, car si l’ensemencement fait immédiatement chuter les niveaux de pollution, les effets ne sont pas durables, ces niveaux rebondissent rapidement dans les 48 à 72 heures. Par ailleurs, même si les autorités indiennes n’en parlent pas, comment imaginer que le largage de produits chimiques dans les nuages n’ait pas d’impact sur la santé.
Selon une étude récente, les habitant.es de New Delhi perdent 12 ans d’espérance de vie du fait de cet air vicié qu’ils et elles respirent toute l’année. Le problème est qu’il y a d’autres priorités à New Delhi, c’est la misère. La précarité est telle que le développement, aussi polluant soit-il, est vu comme un compromis nécessaire pour tenter d’en sortir. Résultat, les autorités prennent peu de mesures environnementales, certains quartiers disposent de canon à eau pour plaquer les particules au sol quand d’autres disposent de tour pour soi-disant filtrer l’air, il n’y a pas grand-chose de plus…