Le collectif sud-africain revient avec un second album. Voilà déjà un clip.
Pendant quinze ans, le Bantu Continua Uhuru Consciousness (qu’on connaît généralement plutôt sous le nom de « BCUC »), ce collectif sud-africain auteur d’une musique transcendante et transcendée, et qui entonne ces chants interprétés en honneur des ancêtres Zulus et Sotho (la démarche, dans un pays majoritairement chrétien, choqua avant de séduire), tourna énormément à l’intérieur du pays, suffisamment en tout cas pour donner au groupe une expertise live absolument phénoménale (voir BCUC sur scène, ainsi, c’est vivement conseillé). Mais durant cette période, aucun album n’est sorti, faute de moyen, de temps, d’autres choses.
Depuis deux ans, la donne a largement changé. BCUC a séduit en dehors des frontières (une signature sur le label français Nyami Nyami Records aidant), a beaucoup tourné en Europe (plus de soixante-dix dates dans l’année), et en a profité pour sortir, enfin, un premier album, intitulé Our Truth, et pourvu de morceaux allongés et progressifs, dont certains durent jusqu’à vingt minutes (« Yinde »). Vous les aviez notamment vu, puisque vous êtes très attentifs à ça, en live le matin très tôt, dans Plus Près De Toi.
Désormais lancé et convaincu de la nécessité d’exister aussi sur disques, le collectif s’est lancé au coeur de l’été 2017, dans l’enregistrement de leur second album, à Lyon, confirmant son implantation durable au sein d’un pays, la France, qui raffole décidément du son mystique et viscéral de ces Sud-Africains issus de la ville de la cité de Soweto.
Ce second album – Emakhosini – il arrive donc le 16 mars prochain chez Buda Musique, et s’il espère « emmener l’auditeur dans le lieu où les ancêtres vivent », il se trouve en tout cas déjà introduit par un titre clipé, « Nobody Knows », morceau enregistré dans un format traditionnel qui n’empêchera pas, une nouvelle fois, l’album d’accueillir deux titres de plus de vingt minutes. C’est qu’il n’est pas question, chez ces Sud-Africains qui rappellent dans nombre d’aspects – la longueur des titres, la transe, l’obligation pour celui qui l’écoute de la danse -, l’afo-beat du Nigérian Fela Kuti, d’envisager une quelconque forme de concession. Voilà pour la bonne nouvelle.
Beaucoup de dates arrivent pour BCUC. Mais comme vous ne pourrez pas, a priori, assister à toutes (c’est dommage car on le répète : voir BCUC en live est une véritable expérience, pour le corps et pour l’esprit), les dates en question se retrouvent sur la page Facebook du groupe.