Nombreuses sont les légendes urbaines autour des bienfaits de la musique de Mozart. Décomposons les fantasmes autour du compositeur.
Mozart n’était pas juste un compositeur de génie et un générateur de flot de touristes constant pour la ville de Salzbourg où il est né. C’est aussi un musicien dont l’œuvre nourrie beaucoup de fantasmes. Pourtant, les pouvoirs qu’on est prêts à attribuer à la musique de Mozart sont bien souvent des mirages.
Mozart Effects
Vous avez probablement déjà entendu dire que faire écouter du Mozart à des fœtus ou des enfants en bas âge les aideraient à développer leur cerveau, et donc qu’une fois grands, ces mêmes enfants ramèneraient de meilleurs bulletins de notes à la maison. Cette croyance populaire vient d’une étude mise en place en 1993 dans l’Université de Californie à Irvine, où des jeunes enfants exposés aux sonates de Mozart auraient développé plus rapidement leurs facultés cognitives, que les enfants qui n’auraient pas été exposés aux symphonies du compositeur.
C’est le plus connu et répandu dans la liste des Mozart Effects, les prétendus effets bénéfiques de la musique de Mozart, mais d’autres ont également été théorisés. À en croire les différentes expériences plus ou moins rigoureuses, la musique de Mozart permettrait aux vaches qui les écoutes de baisser leurs niveaux de stress, et de produire plus de lait, aux poules de faire de meilleurs œufs plus savoureux… on semble prêts à attribuer beaucoup de pouvoirs à la musique de Mozart.
Mozart Bobard
Vous l’avez compris, ses croyances sont souvent basées sur des expériences un peu douteuses et pas vraiment conduites dans des conditions qui permettent d’affirmer, à coup sûr, que la musique du compositeur autrichien a bel et bien les capacités exceptionnelles qu’on lui prête.
Et quand des scientifiques tentent de vérifier la véracité de ces postulats, il arrive fréquemment qu’on se rende compte que la réalité n’est pas aussi magique que ça.
En effet, aucune expérience ne s’est montrée concluante au sujet d’un lien entre la musique classique et l’intelligence chez les nourrissons. En 2010, un papier publié dans la revue Intelligence (« Mozart Effect, Schmozart Effect » en français, « Effet Mozart, Effet Bobard »), et relayé par NPR, démontait cette croyance populaire, qui tient plus de l’hystérie collective.
Idem chez les bovins et les poules. Quand on creuse un peu, on s’aperçoit que les expériences ont été organisées dans des conditions trop bancales pour permettre d’affirmer quoi que ce soit. L’effet Mozart a souvent l’air d’un bobard. Les derniers à avoir fait ce constat se nomment Sandra Oberleiter et Jakob Pietschnig, deux scientifiques qui enquêtaient sur une rumeur vieille de 50 ans, qui assurait que les compositions de Mozart pourraient alléger les symptômes des épileptiques. Le tandem de laborantin a publié début mars le résultat de leurs recherches dans la revue Nature Scientific Reports.
Résultat de l’expérience : non, on ne peut pas affirmer que les mélodies de Mozart apaisent l’épilepsie, mais le tandem tient à préciser que sa musique reste magnifique. Magnifique, mais pas magique.