Esprit libre, femme de caractère et de convictions, mais aussi reine des milles et une nuits, notre collègue et surtout amie Fadia Dimerdji s’est éteinte ce mardi à Paris.
Activiste radiophonique bien avant la libéralisation de la bande FM en 1981, Fadia a mis en ondes l’une des premières radios pirates, Radio Ivre avant de rejoindre en 1982 l’aventure Nova lorsque ces deux radios ont fusionnée.
Curieuse et militante, elle a plongé dans l’underground, les nouveaux croisements et les voix venues d’ailleurs. Le magazine Actuel et Nova ont appelé cette chorba radiophonique la sono mondiale.
A travers ses productions, reportages ou créations sonores, mais aussi toutes les émissions qu’elle a réalisées depuis plus de 30 ans à Nova (ou plus récemment avec les pastilles vidéos postées sur Novaplanet) Fadia n’a eu de cesse d’agiter et de mettre en avant tout ce qui participe à « la conspiration des cool ».
Passionnée de radio, elle avait compris que c’était une puissante arme de paix. En 89, elle restera un an, seule, à Bucarest monter la première radio libre roumaine, Nova 22. Et il y en encore quelques mois elle a participé à l’installation à la frontière turque d’une radio HAWA SMART destinée à soutenir les rebelles syriens.
Des graffeurs de la Tour Paris 13 aux expulsions de Chibanis, de la bouillonnante scène raï aux enthousiasmes pour les nouvelles musiques tunisiennes post-révolution, la liste des coups d’éclat de cette connexionneuse, est infinie.
Fadia a fait partager toute une vie d’ouverture au monde, de rébellion féministe et de joies hédonistes.
Merci Fadia pour toutes tes précieuses (re)transmissions, tu es partie hier mais tu restes avec nous sur Radio Nova.