La bossa tragique de Nino Ferrer
Radio Nova revisite ses propres classiques : les raretés de tout bord qui rythment notre antenne, de la soul-funk au hip-hop en passant par les musiques afro-latines et la pop. Aujourd’hui : « La Rua Madureira » de Nino Ferrer.
Un air familier pour les auditeurs de Radio nova puisque cette bossa nova signée Nino Ferrer est l’un des classiques de la station.
Nous sommes en 1969 lorsque l’auteur de « Telefon » sort « La rua Madureira », du nom d’un quartier de Rio de Janeiro. Avant lui, Henri Salvador s’était déjà frotté à la musique brésilienne et avait ouvert le bal, dans les années 50, avec sa « Chanson douce ».
En 1966, Claude Nougaro reprenait également, avec son titre « Bidonville », le « Berimbau » de Baden Powell et Vinicius de Moraes.
Nino Ferrer, lui, reprend un air de bossa pour chanter une histoire d’amour arrêtée en plein vol, un texte mélancolique et même tragique, en rupture avec sa discographie dont les textes sont d”ordinaires plutôt drôles et gais. Un morceau composé par Daniel Beretta, dont on entendait également sur nos ondes le morceau « La drogue », avec Richard de Bordeaux.
Une bossa qui traduit le saudade brésilienne, une mélancolie renforcée dans ce morceau par l’utilisation des violons, probablement inspirée d’un violoniste brésilien peu connu ici mais qui a connu une grande carrière au brésil dans les années 50. Son nom ? Fafa Lemos.
Ce matin, on revit ce coup de coeur qui a inspiré de nombreux artistes puisque « La Rua Madureira » a été reprise souvent, et notamment dernièrement par Bon Entendeur.
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