Souvenons-nous des jours de fête avec Ismaël Lô.
Radio Nova revisite ses propres classiques : les raretés de tout bord qui rythment notre antenne, de la soul-funk au hip-hop en passant par les musiques afro-latines et la pop. Aujourd’hui : « Tajabone » d’Ismaël Lô.
Le Nova Classic du jour est un morceau sénégalais dont la douceur rend la vie et les annonces d’un confinement prolongé plus supportables.
Ce titre s’appelle « Tajabone », un morceau en wolof qui a fini par devenir un immense tube, mais qui a d’abord pas mal voyagé, comme son auteur. Ismaël Lô est né au Niger dans les années 50, mais c’est à Dakar qu’il a grandi et qu’il a étudié la musique et la peinture.
S’il est repéré dans les années 80, c’est grâce à la télévision, à une émission de télé-crochet qui lui permettra d’enregistrer plusieurs albums, qui sortent sur l’excellent label Syllart Record.
Puis en 1990 – les choses s’accélèrent pour lui : il signe chez Barclay – et il y a de plus en plus de monde, à travers l’Europe notamment, qui l’écoute – et des artistes du monde entier comme Marianne Faithfull veulent collaborer avec lui. Au point qu’on dira de lui qu’il est le Bob Dylan africain. Sauf qu’Ismaël Lô a toujours refusé cette comparaison – et on raconte qu’il a usé d’un argument impeccable : « Si je suis le Bob Dylan africain, alors Bob Dylan est l’Ismaël Lô américain ».
C’est ce morceau, « Tajabone » qui va tout changer pour lui. Parce que c’est un titre sublime et qu’il va toucher droit au cœur Pedro Almodovar qui le choisira pour la bande-son de son film Tout sur Ma Mère en 1999. Et c’est avec Almodovar que des millions de spectateurs vont être saisis par la beauté de ce titre – qui raconte à l’origine un jour de fête, et de joie.
Alors certes, les jours que l’on vit en ce moment ne sont pas vraiment festifs, mais faisons comme ci avec ce chef-d’œuvre : « Tajabone », d’Iso Lo, comme on le surnomme à Dakar.
Visuel © Getty Images / Youssef Boudlal