Revivez les prestations du copieux line up.
Crédits photos Sarah Bastin
Au pied d’un escalier en colimaçon, entre des murs striés par des bandes de couleurs noires et blanches qui donnent à l’endroit une fière allure industrielle, c’est le beatmaker Everydayz qui est passé derrière les platines le premier.
Le visage pâle éclairé divinement par le néon bleu situé juste au dessus du booth, celui qui s’est notamment fait remarquer ces derniers temps en faisant le dj pour la jeune pousse du rap français Némir, s’est agité sur sa boîte à rythmes pour ficeler un live plein de rebonds. Plus les notes secouaient l’air du Point Perché, plus le public venait s’aimanter au DJ qui, de son côté, n’hésitait pas à s’agripper au micro pour haranguer ce dernier.
Everydayz s’est attaché à vernir le décorum bicolore de la salle d’un soleil chaud et lumineux en concluant son set par le titre éponyme de son dernier EP, Né sous le Sun.
Dans la foulée, le duo Polo & Pan prenait le relais. Tandis que le premier, grand gaillard à la mèche poivre et sel, expliquait à Radio Nova les inspirations vaudous du groupe, le second, sanglé dans une chemise en jean, balançait une première série de rythmes délicats, resucée géniale de la sono mondiale, entre percussions latinos et rock grésillant. Les deux acolytes, qui ont sorti en septembre dernier leur premier EP, Dorothy, sur le label parisien Eckler’o’Shock, ont ponctué leur set avec l’impeccable « Rivolta », un méli-mélo disco qui vient flirter avec la ritournelle italienne des années 1930.
Il était 22h30 et le Point Perché était plein, la piste, elle, était en nage. Ce fut ensuite au tour du DJ Sven Love de se caler au volant de la soirée. Le bonhomme arrivait à point nommé : toute la semaine, tout le monde n’avait que ce nom à la bouche, alors que le film Eden, récit touchant d’une génération French Touch en montée puis en descente, et co-écrit par ses soins, envahissait les salles de cinéma.
Ancien organisateur des soirées parisiennes Cheers, maestro des mélodies garage, Sven Love s’est appliqué à retourner le Point Perché à coups de classiques house imparables. Dans le creux de la nuit, la petite salle du Palais de Tokyo prenait des airs flamboyants de salle gospel grimée en club new-yorkais. Avant de se métamorphoser en entrepôt berlinois.
Cette fois, c’est la productrice Jennifer Cardini qui s’installait aux platines. Après avoir brièvement disserté sur l’allure fière de l’acteur Al Pacino dont elle avait récupéré des images pour l’un de ses derniers clips, la Djette, ancienne vétéran du club parisien Le Pulp, a noyé le dancefloor dans une ambiance brute de décoffrage, mais diablement dansante. Certains auront même reconnu les mélodies gigotantes d’Aphex Twin caché au milieu de sa playlist.
Ce soir-là, il y en a eu pour tous les goûts au Point Perché. Six pieds sous terre, les gens se sont envoyés en l’air. Jennifer Cardini, elle, était en chaussettes.