Une nouvelle saison réunissant une rétrospective sur l’artiste Mike Kelley, une exposition de Lee Lozano et des installations de Mira Schor ainsi que de Ser Serpas
Après les expositions de Charles Ray, Félix Gonzalez-Torres et Roni Horn, ou encore Tacita Dean, la Bourse de Commerce – Pinault Collection accueille sous sa célèbre coupole quatre artistes pour une nouvelle saison d’expositions, intitulée « Mythologies américaines » et présentée depuis le 20 septembre 2023.
« Mythologies », puisque ce sont des œuvres qui viennent questionner, de façon subversive, des notions qui paraissent parfois immuables comme celles de genre, de patriarcat, mais aussi de domination dans la société aussi que dans la structure familiale, et même le monde de l’art.
« Américaines », puisque les artistes présenté.es sont tous.tes né.es et ont, en partie, travaillé aux Etats-Unis. Et puisque c’est justement de l’Amérique que ces artistes dressent un portrait parfois violent, parfois acerbe, parfois sarcastique, parfois désabusé ou résigné.
Au micro de Louise Morin, la directrice générale de Pinault Collection, de ses musées à Venise et de la Bourse de Commerce – Pinault Collection à Paris, Emma Lavigne nous présente ce nouveau parcours de l’art contemporain. Puis, le responsable de la programmation culturelle, Cyrus Goberville, nous parle des événements et concerts à venir en lien avec cette saison.
« Ghost and Spirit », la rétrospective de Mike Kelley (1959-2012), retrace l’œuvre inclassable de cet artiste, une œuvre qui se situe à la marge des normes et des genres, mélangeant performances, installations, photographies, films et sculptures. Avec un esthétique trash et DIY, Mike Kelley travaille notamment sur les notions de mémoire et de traumatisme. Auteur de la mythique pochette de l’album Dirty de Sonic Youth, la musique occupe également une place importante dans son travail.
L’exposition de Lee Lozano (1930-1999) s’intitule « Strike », comme dans « frapper », mais aussi comme dans « en grève », geste politique et artistique qui marquera son œuvre. Ses toiles et ses dessins mettent en scène le corps humain en relation avec des objets, des outils, et même des avions, créant ainsi des représentations violentes. Après une phase d’exploration de l’abstraction, Lee Lozano se tourne vers un travail autour du langage, avant d’interrompre sa carrière d’artiste dans un geste radical.
L’artiste, écrivaine et enseignante, Mira Schor investit le sous-sol de la Bourse de Commerce avec son installation « Moon Room », sa « chambre à soi ». Peuplée par ces figures énigmatiques que sont les masques et les robes de papier de riz sur lesquels elle peint et retranscrit, par exemple, ses rêves, « Moon Room » crée un espace onirique qui offre une autre place au corps dans le monde de l’art.
« I fear », l’installation de Ser Serpas englobe les visteur.euses dans une atmosphère chaotique, fragmenté et fantomatique. Les peintures, étendues sur une tringle traversant la pièce, évoquent le thème de la dissolution du corps avec des couleurs cendreuses et effacées. Les sculptures, qui peuplent ou hantent l’espace, sont partiellement recouvertes de draps blancs. Ces sculptures ont été assemblées à partir d’objets abandonnés par des performateur.euses sous les directives de Ser Serpas et sur les rythmes de son DJ set.