Signé sur XL Recordings, l’artiste à la voix d’or était en direct du Sònar 2019. On y était aussi.
Jeune homme, Steven Umoh écrit beaucoup, écoute, comme la plupart de ses camarades nigérians (au Nigeria, on est anglophones), les rappeurs venus d’Amérique (lui est fan de Nelly, d’Eminem etc.), se projette un peu vers ce qu’il pourrait se passer demain. Il se voit lui aussi rappeur, et tente alors, comme ses idoles, de poser les textes qu’il commence à écrire sur des productions minimales.
Expatrié, il quitte finalement le Nigeria, rejoint Londres en Angleterre, et passe, sans tellement savoir comment, au chant. Son destin est là : il ne sera pas rappeur mais plutôt chanteur, un peu comme ce fut le cas pour l’une des autres voix d’or de la jeune scène soul et R&B britannique, l’Anglais Sampha (« Dans ma tête, je suis un bon rappeur », nous disait-il un peu honteux en 2017…), qu’on a connu au côté du producteur masqué SBTRKT et que l’on a adoré sur son premier album solo, Process (2017).
Sampha, et comme quoi les hasards n’en sont pas toujours, il est justement signé, lui aussi, sur le label qu’a rapidement rejoint Steven, devenu Obongjayar, XL Recordings, la maison de disques fondée par le producteur et arrangeur Richard Russell en 1989 et qui a accueilli quelques-uns des gros noms de la scène anglaise, de The Prodigy à Radiohead, d’Adele à The xx. Désormais bien identifié, Obongjayar chante, sur scène comme sur disque, des textes politiques, spirituels, sentimentaux, sur une soul maculée de R&B, de downtempo, de spoken-world, et d’afrobeat, forcément, puisque le garçon est tout de même originaire du pays de Fela Kuti et de toute sa descendance, familiale ou / et artistique. Au micro de Morane Aubert et depuis le Sónar, où son live, intense et impactant, en a scotché plus d’un, Obongjayar nous parle de cette carrière « avortée » dans le rap, et surtout, de ce qui fait l’identité de sa musique, viscérale et passionnée.
Nova au Sónar, jour 1 : c’est ici. Nova au Sónar, jour 2 : c’est là.
Visuel © Sónar