Chaque jour, Radio Nova met un coup de projecteur sur un titre, aujourd’hui « The Harder They Come » d’Olivia Dean.
Après une double performance au festival Coachella, Olivia Dean change de décor. Loin du désert californien, la voix de l’artiste pop-soul britannique résonne dans le Birmingham du début des années 1980. Elle signe une reprise de Jimmy Cliff pour la BO de la nouvelle série This Town (BBC).
Une bonne dose de reggae jamaïcain construit le récit musical de ce nouveau show de Steven Knight, réalisateur derrière Peaky Blinders (oui, il est accro à Birmingham).
En six épisodes, This Town retrace la formation d’un groupe de new wave dans les Midlands de l’Ouest, à l’époque où la société britannique vivaient au rythme du ska et du 2-tone, et connaissait de violentes révoltes. Ce n’est pas pour rien que Steven Knight s’inspire du morceau “Ghost Town” de The Specials pour nommer la série.
Tout se joue sur la sélection musicale. Jimmy Cliff en tête, avec au service de son répertoire, la toute nouvelle scène britannique. Self Esteem propose sa version dance du classique “You Can Get It If You Really Want”, tandis que la révélation soul Sekou s’approprie “Wonderful World, Beautiful People”.
Le réalisateur de This Town pioche dans les nommé·es des dernières éditons du Mercury Prize et des BRITs. Olivia Dean n’échappe à aucune des catégories Révélations de l’année écoulée, avec son premier album Messy, sorti l’été dernier, et sa chanson d’amour “Dive” (en boucle sur Nova et même dans nos morceaux favoris de 2023).
Forcément, elle rejoint le casting musical de la série britannique du moment et complète le trio des interprètes de Jimmy Cliff, avec sa reprise de “The Harder They Come”.
Jimmy Cliff et les BOs
“The Harder They Come” se partage d’une bande originale à une autre. Ce track, c’est d’abord l’étendard du cinéma de Kingston. Jimmy Cliff l’écrit pour le drame policier The Harder They Come (1972) de Perry Henzell, film dans lequel le chanteur jamaïcain a le premier rôle. Il joue un jeune campagnard qui tente de devenir une célèbre star du reggae, coûte que coûte, quitte à rencontrer quelques accros et flirter avec l’illégalité…
Le film séduit le monde occidental, devient le plus influent des Caraïbes et surtout apporte le reggae au monde. Sa bande originale se classe à la 140ᵉ place du Billboard 200, une performance sans précédent et une première vitrine globalisée des figures du reggae 60’s tels que Desmond Dekker, Toots and The Maytals, et, bien sûr, Jimmy Cliff. Un succès du genre musical, bien avant que Bob Marley et les Wailers entament leur première tournée aux États-Unis et au Royaume-Uni.