Il y a quarante ans tout juste disparaissait Bob Marley, un 11 mai 1981.
En son honneur, on revient aujourd’hui sur les temps forts de sa discographie : classiques et raretés, piochés au fil des singles et albums des Wailers, des débuts en 1964 jusqu’à l’album posthume en 1983.
« Simmer Down » (1964)
Le tout premier morceau des Wailers, celui qui marque les débuts du trio magique Bob Marley – Bunny Wailer – Peter Tosh… ici accompagnés par les Skatalites. Un rocksteady qui recommandait globalement aux rude boys jamaïcains de se calmer un peu (« simmer down »). Marley a 19 ans sur cet enregistrement, sa voix est presque méconnaissable, mais le charme est déjà là : c’est monté direct au top des charts jamaïcains en 1964, et voilà, la légende était née.
« One Love » (Original Ska Version)(1965)
Bien avant de sortir sous sa forme la plus connue, en 1977, le classique « One Love » existait déjà en version ska, un classique qui se redécouvre ici
« Hypocrites » (1968)
Rareté issue de la période rocksteady des Wailers. Ce serait par ailleurs, apparemment, la chanson préférée du grand Dennis Brown.
« Soul Rebels » (1970)
Le morceau éponyme du deuxième album des Wailers, paru en 1970, où l’on reconnaît la patte du maître Lee « Scratch » Perry.
« Sun Is Shining » (Dub version) (Soul Revolution, 1971)
Qui dit Lee Perry dit aussi dub. C’est sur l’album suivant, toujours produit par l’excentrique génie du Black Ark Studio, que l’on trouve l’un des plus beaux dubs des Wailers.
« Stir It Up » (Catch a fire, 1973)
Le morceau grâce auquel les Wailers ont atteint la reconnaissance internationale. Ou presque, puisque c’est la reprise de Johnny Nash qui popularise le morceau en 1972, soit avant la sortie officielle de la version originale jamaïcaine (on ne perdait pas de temps à l’époque). Merci Johnny donc.
« Natty Dread » (Natty Dread, 1973)
1973 c’est l’année de « No Woman No Cry », classique parmi les classiques. Mais aussi de ce chouette petit hymne à ces dreadeux de rastas qui donnent leur nom à l’album.
« Burnin’ and Lootin’ » (Burnin, 1973)
Peut-être le morceau le plus soulful des Wailers, dont les paroles résonnent particulièrement ces jours-ci : l’histoire d’une révolte provoquée par la répression, qui commence par « Ce matin je me suis réveillé en plein couvre-feu ».
« Iron Lion Zion » (Original Version) (1973)
Comment ce méga-tube, enregistré en 1973, a-t-il pu être laissé de côté, pour finalement ne sortir qu’en 1992, onze ans après la mort de son auteur ? Cette histoire de lion (le lion de Judah, l’emblème de Haile Selassie) en terre promise, pleine de références rastafari, est surtout connue pour son « remix » posthume, adapté au goût des années 90 (très pop, très steppa) — ici, la version originale de 1973, beaucoup plus roots, plus dépouillée aussi.
« War » (Rastaman Vibration, 1976)
Extrait de l’album qui aura connu le plus de succès aux USA du vivant de Bob Marley, cet hymne de paix est inspiré d’un discours prononcé par Haile Selassie en 1963.
« Waiting In Vain » (Exodus, 1977)
En 1977, Bob est enfin devenu une star internationale grâce au méga-tube « No Woman No Cry » et à son précédent album Rastaman Vibration. Il échappe à une tentative d’assassinat et fuit la Jamaïque pour Londres, où il enregistre une partie de ce qui reste peut-être son album le plus complet, le plus réussi : « Exodus », à la fois militant et stoner, empreint à la fois de l’influence de la pop anglaise et, toujours, de la spiritualité rasta.
« Natural Mystic » (Exodus, 1977)
Le titre (quel titre! ) qui ouvre Exodus, produit et co-composé par Lee ‘Scratch’ Perry. Le producteur d’Island Records Chris Blackwell, qui a propulsé les Wailers sur la scène internationale, aimait tellement l’introduction qu’il a demandé à la rallonger le plus possible et a fait rajouter le fameux fade in du début.
« Kaya » (Kaya, 1978)
Pendant les sessions d’Exodus, les Wailers enregistrent des morceaux qui deviendront l’album Kaya, son pendant moins militant, plus songeur et plus enfumé — à l’image du morceau-titre, superbe hymne à la fumette.
« Zimbabwe » (Survival, 1979)
En 1978, Bob accomplit son rêve : celui d’aller en Éthiopie et de découvrir l’Afrique. À son retour, il écrit Survival, un album militant entièrement tourné vers le continent noir. On y trouve « Zimbabwe », écrit en soutien aux guérillas communistes qui luttaient pour l’indépendance de ce qu’on appelait alors la Rhodésie du Sud. Un hymne libertaire qui valut à Bob Marley d’être invité à jouer pour la cérémonie d’indépendance du pays, en 1980.
« Redemption Song » (Uprising, 1980)
Le huitième et dernier album écrit du vivant du grand Bob comprend deux de ses plus grands classiques : l’immortel « Could You Be Loved », écrit dans un avion de retour d’une tournée au Brésil, et bien sûr, « Redemption Song », un titre aujourd’hui perçu comme ses adieux. Au moment de l’écriture du morceau, Bob Marley sait alors qu’il n’a que quelques mois à vivre. Si les Wailers enregistrent une version full band, c’est la version acoustique (la seule de toute la discographie de Bob Marley à avoir été publiée !) qui aura finalement le triste honneur de clôturer le disque.
« Chant Down Babylon » (Confrontation, 1983)
Deux ans après le décès de Bob paraît Confrontation, album posthume qui devait être le troisième volet de la trilogie initiée par Survival et Uprising. Inachevé, il sera finalement composé de morceaux enregistrés à des époques différentes. Outre l’inévitable « Buffalo Soldier », on notera l’impeccable et (paradoxalement) assez joyeux « Chant Down Babylon ».
Et pour une écoute prolongée, on vous a aussi fait une playlist de 40 titres commémorant 40 ans sans Bob.