Nova Classic : « African Rhythms » d’Oneness Of Juju.
Radio Nova revisite ses propres classiques : les raretés de tout bord qui rythment notre antenne, de la soul-funk au hip-hop en passant par les musiques afro-latines et la pop. Aujourd’hui : « African Rhythms » d’Oneness Of Juju.
Un morceau qui nous arrive de l’année 1975, paru sur un album du même nom du groupe, Oneness Of Juju. Plunky forme le groupe en 1971 avec des camarades embauchés comme lui sur un spectacle théâtral : La résurrection des morts, signé du dramaturge Marvin X. Tous ont en commun d’être, comme on dit à l’époque, « afro-centrés », et prennent des noms africains pour revendiquer leur lien avec la Terre mère (Motherland) africaine dont les Noirs américains ont été arrachés. Kent Parker, le bassiste et compagnon de route de Plunky (avec lequel ils formèrent le groupe The Soul Syndicate à la fin des années 60) se rebaptise ainsi Ken Shabala.
Réunis à San Francisco pour le spectacle, les musiciens décident de rester ensemble à la fin de la production et se baptisent Juju, le mot anglais qui désigne aussi bien les talismans, les grigris, que la magie ouest-africaine.
Après deux albums sous le nom de Juju, le groupe, désormais installé à New York, chez le saxophoniste Ornette Coleman, publie en 1975 African Rhythms, un disque qui signe l’acte de naissance d’Oneness of Juju. Dans le groupe, certains musiciens ont remplacé des premiers venus repartis vers la Californie. Le propos reste militant mais le son évolue : désormais, le son du groupe se pimente de funk, gonfle ses percussions afro-cubaines, flirte avec les sentiers du disco et de ce qui bientôt, deviendra le hip-hop. C’est exactement ce son : militant, festif et souvent psychédélique qui explose dans African Rhythms, le premier disque de la formation, nouvelle mouture. L’album paraît en 1975 sur le label Black Fire Music. À sa sortie, le disque marque les esprits, en particulier à Washington DC où le groupe est souvent invité à se produire, et où il partage à plusieurs reprises la scène avec Gill Scott-Heron, Hugh Masekela, mais aussi Funkadelic, Kool and the Gang, Mandrill…
Re-baptisé Plunky and Oneness en 1988, le groupe continue d’exister sous la houlette de l’un de ses fondateurs, le saxophoniste James Plunky Branch. Cet album, African Rhythms, a été réédité à la rentrée par le label anglais Strut Records et sur Nova, il a accompagnée les année s 90 et le début des années 2000 si bien qu’il figure dans la Nova Classic numéro 7, sortie en octobre 2006.
Le Nova Classic, c’est aussi en podcast.
Visuel © pochette d’Oneness Of Juju