En 1980, l’un des disques cultes de la musique électronique français.
En 1980, Pascal Comelade, gars du Sud-Ouest, est déjà une référence dans le monde de la musique électronique underground française (et sans doute déjà bien au-delà). Après avoir vécu du côté de la Catalogne et de sa capitale mouvementée (Barcelone), il a publié Fluence, son tout premier album, en marge d’une collaboration, courte mais fructueuse, avec le groupe Fall of Saïgon. Paralelo, son second album, disque industriel et exotique (oxymore nécessaire chez Comelade), lui permet d’acquérir une renommée un tantinet plus large, et ce même si c’est réellement dans les années 90, lors de sa signature chez Delabel, qu’il se retrouvera, plus tard, confronté à une réelle médiatisation et à un public qui lui reprochera, souvent son attitude si réservée sur scène.
C’est que Comelade est un véritable produit de l’underground, mal à l’aise avec les usages et les codes dictés par d’autres, et pas fan de l’idée que les gens, sur scène, viennent avant tout voir un spectacle. « Je reste un type de l’underground, mais avec un pied dans le luxe », déclarait-il par exemple à Télérama l’an dernier, au moment de la sortie de Rocanrolorama, une compilation qui regroupait les instants les plus importants de la période 1974-2016. « Heureusement, Internet a changé la donne. Et je suis dans une maison de disques, Because, qui m’a à la bonne », avouait-il aussi alors, rassurant sur son attitude, désormais plus conciliante, en live.
Because Music, justement, qui paraît effectivement avoir à la bonne ce pionnier de la musique électronique répétitive en France (« Catalan, gitan, intello, artiste, curieux, encyclopédiste, anarchiste, bricoleur, improvisateur ? », s’interrogerait Jean Rouzaud en janvier dernier), ressort aujourd’hui Paralelo, « leçon de tout ce que l’on peut obtenir avec un synthétiseur » (à l’aube des 80’s, du moins), un disque, représentatif de la période purement électronique du Montpelliérain (plus tard, sa musique deviendra beaucoup plus acoustique et sera marquée par l’utilisation d’instruments-jouets autant en solo qu’avec son groupe, le Bel Canto Orquetra, fondé en 1983).
À l’occasion de cette sortie, qui remet en lumière un disque indispensable, Because a également produit quelques vidéos, dont celle-ci, venant illustré le « Mouvement décomposé d’un coup de marteau ».
Quelques concerts arrivent aussi, dont deux à Barcelone (concert-Hommage à Oriol Perucho le 6 novembre et en autre le 19 novembre) et un à Paris, le vendredi 8 décembre au Walrus, Paris 10e.
Visuel : (c) Because Music